CINÉMA

« Nos âmes d’enfants » – Être ou ne pas être un adulte

Nos âmes d'enfants de Mike Mills
© A24 Films

D’un noir et blanc transcendant, Mike Mills nous transporte avec Nos âmes d’enfants dans ce cercle tordu des sentiments que la vie nous procure. Porté par les performances émouvantes et criantes de vérité de Joaquin Phoenix et Woody Norman, le réalisateur signe ici l’un des chefs d’œuvre humains de ce début d’année. Une caresse pour vos pupilles et du baume au cœur.

Le réalisateur Mike Mills, connu pour ses clips de musique et ses films Beginners (2010) et 20th Century Women (2016), revient avec un nouveau long métrage attendrissant et flirtant avec le cliché du film contemporain américain en noir et blanc. Dans Nos âmes d’enfants (C’mon C’mon en anglais), nous découvrons Johnny, journaliste de radio humble et interprété par un Joaquin Phoenix impeccable, qui malgré lui se retrouve à garder son neveu âgé de 9 ans Jesse.

Woody Norman, jouant le jeune enfant, se retrouve embarqué à travers les États-Unis à suivre son oncle à cause d’un drame familial. Sa mère, interprété par Gabby Hoffman, se retrouve obligée de régler les problèmes mentaux et de santé du père de Jesse. Ici, Norman efface presque l’acteur oscarisé par sa performance frappante et saisissante. Un duo naturel et puissant qui nous transperce de questions existentielles.

Quel avenir pour nos enfants ?

Le film débute avec Johnny interrogeant des enfants de toutes classes sociales et origines sur leur façon de percevoir leur avenir. Rythmé par les différentes villes que le journaliste visite pour son projet d’émission de radio, le petit Jesse se retrouvera malgré lui inclus. Les interrogations et réponses de la génération Z nous interpellent afin de nous faire réfléchir sur cet avenir bien trop proche et alarmant. Nous y distinguons une sorte de nouveau rêve américain, loin de l’argent et de la réussite, mais une vision beaucoup plus fédératrice et altruiste.

Un voyage introspectif

Le réalisateur installe comme des chapitres reprenant des contes d’enfants sur des sujets actuels comme la bipolarité, l’existence, ou encore des essaies sur comment être mère. Des thèmes d’adultes que Mike Mills met en image en les illustrant avec ses personnages. Ces contes et essais se retrouvent eux même lus par Joaquin Phoenix aux spectateurs ou à Woody Norman, n’hésitant pas à l’interrompre de questions personnelles et bien trop complexes à expliquer parfois à un enfant. Une façon ingénieuse d’interpeller le spectateur sur sa propre personne, ses responsabilités et son existence.

Appuyés par les conseils indispensables de Viv qui tente tant bien que mal d’aider son frère, un lien très fort se créé entre les deux personnages, nous laissant attendris par cette relation drôle et touchante. Johnny fini par se retrouver à se remettre en question sur ses choix et négligences passés, finissant lui-même par se faire interroger à son propre micro par Jesse. Un road-trip philosophique émouvant sur nos responsabilités d’adultes.

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