Un des pionniers du cinéma d’animation japonais, Mamoru Hosoda, connu notamment pour Le Garçon et la Bête ou encore Summer Wars, revient avec Belle, un tout nouveau film d’animation futuriste et plein de vie, à voir impérativement en salle.
On le connaît pour sa facilité à montrer l’humanité des bêtes : dans le Garçon et la Bête cela passait par la figure paternelle de la bête, dans Les Enfants Loups, Ame & Yuki cela se manifestait à travers les enfants qui étaient eux-mêmes des louveteaux. Mamoru Hosoda sait comment s’y prendre pour représenter les humains et les animaux mais surtout leurs sentiments, d’une manière similaire. Quand il décide d’associer cela à un monde cette fois-ci futuriste, cela donne Belle et c’est jouissif.
Belle raconte l’histoire d’une jeune fille du nom de Suzu, adolescente complexée qui a perdu sa mère très tôt suite à un accident. Elle a du mal à se sentir bien dans sa peau jusqu’à qu’elle fasse la découverte de l’application U, permettant d’être une toute autre personne dans un monde virtuel et futuriste. U est un peu un réseau social comme on le connaît aujourd’hui mais plus développé avec la possibilité d’y plonger tous nos sens sensoriels. Ce voyage à travers U ne va pas être sans obstacles et rebondissements car Suzu, alias Belle dans ce monde là, va faire la rencontre de la Bête et sera obsédée de découvrir son identité.
Futuriste et important
Le réalisateur questionne aussi la double personnalité que l’on montre sur les réseaux sociaux et les conséquences que cela peut avoir. Non sans montrer l’aspect positif d’un réseau social, il évoque aussi surtout la facilité avec laquelle on peut tomber dans l’oubli et être critiqué pour tout ce que l’on fait. Ainsi, Belle fait sensation tout en se faisant juger de toutes parts, non sans rappeler la similarité avec les réseaux d’aujourd’hui.
Magie ou talent, Mamoru Hosoda réussit à interpréter le conte que l’on connaît si bien, La Belle et la Bête, d’une manière émouvante mais surtout attachante. Loin des films d’animation que l’on a l’habitude de voir, Belle parle de sujets importants et plus particulièrement de la maltraitance infantile et devient ainsi un film que tout le monde devrait voir. Sans parler des images absolument incroyables, Belle est un voyage visuel et sensoriel à travers les problématiques sociales et numériques. A voir en version originale ou en version française car Louane s’en sort plutôt bien !
Et pour poursuivre l’expérience, une exposition – pop up store Belle et le monde de Mamoru Hosoda a été mise en place à la French Paper Art Club de Paris, jusqu’au 12 janvier !