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Les 4 expositions à ne pas manquer aux Rencontres de la Photographie d’Arles

© Clarisse Hahn, Iftar I, 2021. (Les Princes de La Rue)

Comme chaque année, les Rencontres d’Arles reviennent orner les murs de l’été jusqu’au 26 septembre prochain. L’occasion de revenir sur 4 expositions incontournables à visiter si vous êtes de passage en terres provençales.

Après une édition annulée en raison de la pandémie, les Rencontres de la Photographie font leur grand retour à Arles. Un été sous le thème de la fulgurance et de la lumière : celle qui éblouit en pleine nuit, celle des pays orangés où le soleil ne se couche presque jamais, autant de lumières que de regards posés sur le monde d’aujourd’hui qui s’invitent dans les multiples lieux d’expositions. Cette année, les Rencontres convoquent la jeune création contemporaine à emmêler leurs visions du réel (parfois même du surnaturel). Avec l’accent posé sur un grand cycle consacré à l’identité et la fluidité et un autre dédié aux photographes de l’Atlas, les Rencontres se font porte-parole d’un monde en mutation, où espoir, résistance et poésie résonnent dans le même ciel. En sillonnant les divers lieux d’expositions (de simple jardins urbains au Monoprix de la ville), nous sommes rentrées dans des mondes visuels uniques et créatifs où il est nécessaire de se réinventer pour pouvoir survivre. Focus sur quatre expositions qui ont attirées nos yeux.

Désidération (Anamanda Sîn), SMITH

« Désidération esquisse la possibilité d’une autre histoire, d’un autre destin de l’espèce humaine ». Derrière ce nom cosmique imaginé par l’artiste Smith, l’écrivain Lucien Raphmaj, le studio Diplomates et l’astrophysicien Jean-Philippe Uzan se cache un projet unique et pluridisciplinaire innovant qui fera voyager les esprits dans une nuit étoilée grandiose. Concept conçu sur l’étymologie du mot désir par les créateurs de l’exposition, la désidération évoque le regret de la perte des étoiles (de-sideris) et le désir de leur retour. Nichée dans les entrailles obscures du Monoprix d’Arles, Désidération emporte les spectateurices dans une fable stellaire à mi chemin entre photographie, poésie, philosophie et astrologie. À travers la figure terrestre inventée d’Anamanda Sîn, les visiteurices pourront se perdre entre ciel et terre, art et science désir et mélancolie et ainsi participer à la création d’un imaginaire lumineux pour contrer les désastres du monde.

Désidération (Anamanda Sîn), du désastre au désir : vers une autre mythologie du spatial – Monoprix – du 4 juillet au 26 septembre – 10h à 19h30.

© SMITH, Sans titre, série Désidération, 2000-2021.

Princes de la Rue, Clarisse Hahn

Exposition inclue dans le cycle Identités et Fluidités, Princes de la Rue de Clarisse Hahn documente et capture des scènes de vie dans le quartier populaire parisien de Barbès. Un espace majoritairement masculin où se bousculent corps, argent et trafics en tout genre. Dans des clichés numériques et lumineux parfois proche de l’image d’actualité, Clarisse Hahn observe ceux qui observent et retranscrit ces chorégraphies d’hommes qui occupent les trottoirs et créent un monde à eux. Alternant entre espace intime et espace public, la jeune photographe nous montre ces invisibles pourtant essentiels à la capitale et mobilise des images d’archives pour mettre en lumière ces généalogies de jeunes hommes issus de l’immigration, fils de celles et ceux que la France a colonisé. Une exposition à la fois politique et documentaire qui saisit par sa retranscription pointue du réel.

Princes de La Rue – La Mécanique Générale – du 4 juillet au 26 septembre – 10h à 19h30.

© Clarisse Hahn – CRACK ! (2021)

Thawra ! ثورة Révolution !

Parmi nos coups de cœur du Festival, une exposition d’actualité au parfum de résistance et de poésie. Portée par de jeunes photographes soudanais, Thawra ! ثورة Révolution ! nous plonge en plein soulèvement populaire d’un pays écrasé par trente ans de dictature religieuse et militaire par le politicien Omar el-Bechir. Les huit artistes émergents exposé.es à Arles et la réalisatrice Hind Meddeb ont participé à cette résistance mise en place depuis la chute du dictateur le 11 avril 2019 et ramènent avec elleux des clichés proches du peuple. Entre violente répression et éloge de la résistance par l’Art, les photographies se font porte-paroles d’une jeunesse soudanaise prête à en découdre avec la manipulation politique et religieuse pour aller vers la paix et l’espoir.

Thawra ! ثورة Révolution ! Soudan, Histoire d’un soulèvement – Église des Trinitaires – du 4 juillet au 26 septembre – 10h à 19h30.

© Muhammad Salah

État d’Esprit Africain, Villes Hybrides

En plein cœur du Jardin des Voyageurs à l’entrée d’Arles, la lumière est posée sur la richesse des métropoles africaines et leurs transformations sociales fulgurantes. En se promenant dans les allées verdoyantes de ce jardin, on peut ainsi découvrir le travail sensible de cinq photographes africains qui capturent les grandes villes (Kinshasa, Lagos, Le Caire) avec un regard documentaire poétique. À travers cette exposition en plein air, on peut ainsi croiser des scènes de quotidien colorées aux formes parfois insolites mais aussi se rendre compte du contexte social difficile qui se reflète dans les infrastructures incertaines représentées. À la fois documentaire et artistique, Villes Hybrides met en avant la scène émergente africaine foisonnante encore trop peu représentée et qui a beaucoup à nous conter sur son continent de soleil.

État d’Esprit Africain, Villes Hybrides – Le Jardin des Voyageurs – 4 juillet au 26 septembre – 10h à 19h30.

© Hicham Gardaf, Khouribga, 2015. 

Pour découvrir la programmation complète et réserver ses billets, rendez-vous sur le site officiel des Rencontres d’Arles.

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