SÉLECTION OFFICIELLE – COMPÉTITION – Bergman Island, présenté en compétition à Cannes cette année, étonne avec un scénario original et prenant. En salles depuis le 14 juillet.
Tony et Chris sont un couple de réalisateurs heureux, installés sur l’île de Fårö, en Suède, pour une retraite créative. À la recherche d’inspiration pour leurs prochains films respectifs, le couple occupe la maison de feu Ingmar Bergman, réalisateur sulfureux à la filmographie légendaire. Alors que la retraite teste les limites de la créativité de Chris, elle imagine soudain une histoire, mettant en scène deux amants qui s’aiment puis se quittent encore et encore. Très vite, la frontière entre fiction et réalité devient moins claire. Au rythme du récit imaginé par Chris, le couple qu’elle forme avec Tony s’éloigne ou se rapproche.
Tim Roth et Vicky Krieps (Phantom Thread) forment un couple aimant, mais un peu lassé. À travers leurs fictions respectives, ils explorent des horizons nouveaux, loin de leur réalité. Mia Hansen-Løve fait vivre le monde imaginaire de Chris, à travers cette histoire d’amour entre Mia Wasikowska et Anders Danielsen Lie. Ceux-ci jouent Amy et Joseph, deux jeunes amants qui se sont connus à l’adolescence. Séparés trop vite par la vie, ils se retrouvent puis se quittent avec les années qui passent. À l’occasion d’un mariage, tous deux s’interrogent sur ce lien qui les unit, et sur les choix qui ont construit leurs vies amoureuses.
Bergman Island est un récit doux, questionnant ce qui est et ce qui aurait pu être. Deux vies se rencontrent. Sans en juger une plus que l’autre, la réalisatrice explore ce songe comme une rêverie de fin d’après-midi. Les deux acteurs principaux mènent la danse pendant ce voyage sur l’île de Bergman. La marque du réalisateur est partout, et en même temps à peine perceptible. Les décors de ses films ne sont plus que des souvenirs, mais les touristes se précipitent pour faire le « Bergman Safari », visite admirative de son œuvre et de son île.
Mia Hansen-Løve livre un film teinté d’une poésie délicate, soulignée par les magnifiques paysages de Suède. Le film transporte, même si la réalisatrice cède à la facilité en proposant une fin rapide, satisfaisante sans être impressionnante.