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Au Théâtre de l’Oeuvre, Guillermo Guiz se joue de la transmission et des masculinités

Guillermo Guiz
Guillermo Guiz © Eric Danhier

Guillermo Guiz revient sur la scène du Théâtre de l’œuvre pour présenter son deuxième spectacle, Au suivant. L’occasion pour l’humoriste belge de questionner la filiation et d’explorer une masculinité qui se cherche encore.  Et de nous faire mourir de rire.

Dans la petite salle du Théâtre de l’œuvre, quelques néons accrochés au mur viennent former une colonne de lumière. La décoration d’époque est troquée contre une l’ambiance à la fois tamisée et épurée qui caractérise les scènes de stand-up. Après de longs applaudissements, le grand gaillard débarque débarque sur scène et prévient la salle que ce soir, jauges sanitaires oblige, on ne sera que deux cents personnes dans une salle qui peut en accueillir le double. «  Vous avez intérêt à être en forme comme quatre cents personnes  » sourit-il. Tee-shirt gris, bas de joggings et baskets Nike aux pieds, on jurerait que ce garçon élancé à la gueule d’ange vient d’avoir trente ans. L’an prochain, Guillermo Guiz en aura quarante. 

L’humoriste joue en ce moment son deuxième spectacle, quatre ans après Guillermo Guiz a un bon fond. Habitué de la Bande Originale de France Inter sur laquelle ses chroniques font des cartons d’audience, Guillermo Guiz aborde dans ce seul en scène les thèmes récurrents qu’on lui connaît. De son enfance à Molenbeek, quartier populaire de Bruxelles aux côtés d’un père célibataire et chômeur à sa masculinité dénuée de virilité. L’humoriste parvient à faire rire et à émouvoir dans le même temps. D’entrée de jeu, des plaisanteries sur le sexe viennent habiller la sensibilité de cet ancien timide qui passe par l’humour pour rendre hommage au père décédé. 

Guillermo Guiz parle d’alcool, d’inceste, de pédophilie, de domination masculine. Il présente au public une longue interrogation névrosée sur la paternité et la transmission, en souvenir du père, toujours. Ses premières blagues en public ont d’ailleurs été faites lors de son enterrement. L’humoriste appuie sur nos contradictions et sur les siennes, fait osciller son public entre empathie et rire avec une habileté qui ramène inlassablement au rire. Le pari est tenu  : on se marre de long en large pendant plus d’une heure et demie. À ne pas manquer. 

Le spectacle Au suivant de Guillermo Guiz est à retrouver au Théâtre de l’Oeuvre, du 14 juin au 26 septembre 2021. Tarif  : entre 18 (troisième catégorie) et 28 euros (première catégorie). Informations et réservations

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