CINÉMA

MARDI SERIE – « The West Wing », au service du Président

The West Wing - Copyright NBC Television 2005

Deux fois par mois, la rédaction se dédie entièrement au «  petit écran  » et revient sur une série pour la partager avec vous. Toutes époques et toutes nationalités confondues, ce format pourra vous permettre de retrouver vos séries fétiches… ou de découvrir des pépites. Aujourd’hui, c’est au tour de la série américaine The West Wing

Depuis le début de sa carrière dans les années 80, Aaron Sorkin a fait des scénarios hors pair sa marque de fabrique. Intrigue prenante, dialogues inoubliables, et personnages passionnants, le scénariste et réalisateur américain sait travailler une histoire comme personne. Avec Des Hommes d’honneur, The Social Network, et plus récemment Les Sept de Chicago, il a marqué l’histoire du cinéma grâce à des scénarios travaillés dans le moindre détail. À 59 ans, il peut se targuer d’avoir offert à Hollywood certains de ses films les plus mémorables. 

Un projet ambitieux

Pourtant, certains de ses travaux restent encore peu connus en Europe. The West Wing en fait partie. Encore très peu connue en France, la série est l’un des projets les plus grandioses entrepris par Aaron Sorkin. Elle est actuellement disponible sur Canal +, l’occasion de revenir sur cette série qui a marqué son époque. Le projet The West Wing commence en 1997. Le scénariste arrive non-préparé à un rendez-vous avec John Wells, le producteur derrière des séries comme ER ou Shameless. Au cours d’une discussion sur une visite récente d’Aaron Sorkin à la Maison Blanche, l’idée d’une série sur les conseillers du Président américain commence à germer.

The West Wing, «  l’aile ouest  », c’est bien sûr la partie de la Maison Blanche qui accueille les bureaux du Président. Le pilote de la série verra le jour en 1999. Il est produit par Warner Bros Television, et diffusé par la chaîne américaine NBC. 

The West Wing – Copyright NBC Television 2005

Une distribution hors-pair

Pour tenir ce projet ambitieux, Sorkin et Wells se sont entourés d’acteurs établis, avec Martin Sheen (Apocalypse Now) et John Spencer (L.A Law). À leur côté, on trouve de jeunes acteurs, encore peu connus, mais qui deviendront par la suite des favoris d’Hollywood. Rob Lowe (Parks & Recreation) tient le rôle de Sam Seaborn, directeur adjoint de la communication de la Maison Blanche. Bradley Whitford (Get Out) est Josh Lyman, directeur de cabinet adjoint du Président. Richard Schiff (The Good Doctor) joue le directeur de la communication à la Maison Blanche, Tobby Ziegler. 

À leur côté, Allison Janney joue C.J Cregg, la porte-parole de la Maison Blanche. Inspirée par Dee Dee Myers, porte-parole de l’administration Clinton et consultante sur la série, C.J Cregg est l’un des personnages féminins les plus réussis à la télévision. Brillante, travailleuse, respectée, C.J Cregg est loin des clichés imposés aux rôles féminins dans les drames politiques. Il est également rare de voir un second rôle féminin s’imposer avec une telle évidence dans une distribution entièrement masculine. Plébiscité par la critique, ce rôle vaudra à Allison Janney de nombreux prix et des accolades de la presse américaine. Aujourd’hui encore, celle-ci considère C.J Cregg comme une icône féministe. 

Pour compléter ce casting, plusieurs seconds rôles sont introduits au cours de la série. Tous ont des visages familiers, dont la carrière a été lancée ou relancée avec The West Wing. On pense notamment à Dulé Hill (Suits), Elisabeth Moss (The Handmaid’s Tale) ou encore Stockard Channing (Grease).

The West Wing – Copyright NBC Television 2005

Un scénario nuancé sur la politique américaine

Si cette distribution constitue déjà un argument de vente unique, The West Wing se distingue surtout par des dialogues brillants et une direction impeccable, digne des plus grands drames sur grand écran. C’est là d’ailleurs tout le génie d’Aaron Sorkin : apporter au petit écran une expérience identique à celle ressentie dans un fauteuil de cinéma. The West Wing est l’une des premières séries à utiliser la technique du « Walk and Talk ». Cette technique est depuis devenue iconique des séries sur la Maison Blanche. Le scénariste ajoute à tout cela un scénario dense, s’inspirant d’évènements réels des administrations de Bush et Clinton. Il offre ici une masterclass grandiose sur le gouvernement américain, son système législatif et électoral.

L’administration de Jed Bartlet, le président démocrate imaginé par Aaron Sorkin, propose une vision parfois trop utopique, mais résolument moderne de la société américaine. Dès les premiers épisodes, ce sont des sujets comme le mariage homosexuel, l’avortement ou l’immigration qui sont mis sur le devant de la scène. The West Wing a le mérite de présenter régulièrement des arguments nuancés, ne s’abaissant jamais à présenter les Républicains comme de grands méchants loups. Aaron Sorkin prends soin de démystifier les désaccords omniprésents entre les deux partis, et ne commet jamais l’erreur de sur-simplifier ou d’infantiliser son audience. Un effort rarement fait dans les séries américaines ayant pour décor le Bureau Oval. 

The West Wing – Copyright NBC Television 2005

Une série encore d’actualité

The West Wing est une série tout simplement brillante. Elle a su proposer à chaque épisode un contenu d’une qualité époustouflante, tout en offrant une représentation réaliste de la vie à la Maison Blanche. Cette force règne sur l’ensemble des quatre premières saisons. Après le départ d’Aaron Sorkin à la fin de la quatrième saison, la série connait malheureusement un déclin. Moins convaincante et plus attendue, The West Wing perd de sa superbe sans la patte du scénariste américain. Les premières saisons restent incontournables, véritables pépites qui n’ont pas perdu de leur éclat. Le cast s’est réuni en 2020 pour soutenir la fondation When We All Vote, créée par les Obama. Le but était de booster la participation à l’élection américaine de 2020. The West Wing est actuellement disponible sur MyCanal. 

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