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BD du mois – À l’aventure

Crédits  : Collage de Lisette Pouvreau/Maze.fr

Chaque mois, la rédaction littérature vous offre un petit résumé de quelques nouveautés BD, fraîchement parues. Au programme pour ce mois de février  : de grandes aventures qui se passent au Japon, à Wall Street, dans une étrange maison magique ou dans un mystérieux château gothique.

« La maison qui rêvait » – Max Braslavsky

Au sein d’une ville tout à fait ordinaire, un étrange bâtiment intrigue. «  Trop grande pour être un pavillon, trop petite pour être un immeuble  », la maison est un savant mélange d’escaliers ne menant nulle part, de portes du premier étage donnant sur l’extérieur et d’entrecroisements impossibles. Plus que cela, elle est également le théâtre d’étranges bruits, sensations et changements climatiques pendant la nuit. Alors que les résidents s’interrogent sur ces phénomènes, l’histoire nous amène à l’origine de cette maison pleine de particularité, dont celle d’avoir la capacité de rêver. Album jeunesse aux dessins enchanteurs, La maison qui rêvait dépasse l’enfance et réjouit le monde adulte de par son histoire originale, flirtant avec le fantastique mais au fond plus que poétique.

Crédits : Max Braslavsky / Delcourt

La maison qui rêvait, Max Braslavsky, Delcourt. 13,50 euros.

Giulia Lisi

« Yojimbot » – Sylvain Repos

L’histoire de Yojimbot prend place dans une île japonaise peuplée de robots samouraïs aux formes humanoïdes. Dans une ambiance post-apocalyptique où la nature reprend ses droits, un petit garçon se retrouve seul et poursuivi par une milice armée qui cherche à le tuer. Aidé par un robot au code d’honneur strict, il se lance à la recherche d’un lieu sûr où s’abriter, mais la route se révèle pavée d’embuches. La BD reprend les codes classiques des comics dans une atmosphère graphique haute en couleurs et en combats déjantés, dignes de «  Street Fighter  ». À la fin de l’ouvrage, un cahier graphique tout en finesse dévoile les coulisses du travail de création de l’illustrateur. 

Crédits : Sylvain Repos / Dargaud

Yojimbot t.1, Sylvain Repos, Dargaud. 16,50 euros.

Lisette Pouvreau

« Devenir japonaise » – MariNaomi

Le roman graphique Devenir japonaise raconte les péripéties de Mari, une jeune américano-japonaise de Californie, qui tente de trouver sa place dans sa double culture. Après une rupture, Mari s’installe à San Jose, tombe amoureuse et commence à travailler dans un bar à hôtesses rempli d’expatriés japonais. Dans ces rencontres avec ses collègues ou ses clients, elle s’intéresse à la langue et à la culture de ce pays dont sa mère lui parle si peu. Marinaomi nous livre ici son portrait, plein d’humour et de sensibilité, et nous fait découvrir le Japon par un prisme surprenant et original : depuis un bar à hôtesse où les clients saouls tentent de lui parler en japonais jusqu’au pays de sa famille maternelle qu’elle visite avec des yeux grands ouverts. Le lecteur suit Mari dans son exploration de la culture japonaise au rythme de ses progrès linguistiques. Embarqué avec elle dans les étranges soirées du bar à hôtesse, dans les rues animées de Tokyo aux mille curiosités ou dans la transe mystique d’un temple bouddhiste, il ne perdra pas une miette du périple culturel dans lequel elle l’invite. 

Crédits : MariNaomi / Imho

Devenir japonaise, MariNaomi, Imho. 24 euros. 

Lisette Pouvreau

« À hauteur d’Homme » – Régis Penet

À hauteur d’Homme nous place dans la peau de celle et ceux que l’on ne voit pas. Assis par terre, un SDF observe la valse des passant.e.s dans la rue. Il guette un sourire, espère un regard, même furtif, même gêné. Par bribes il se souvient de son passé. Avant de se retrouver à la rue, il était père de famille et astronome amateur, il «  contemplai[t] les étoiles  ». À présent il est un clochard céleste, sans tristesse, ni rancœur.

Crédits : Régis Penet / Les Enfants Rouges

À hauteur d’Homme, Régis Penet, Les Enfants Rouges Editions. 16 euros.

Anaïs Dinarque

« Bartleby, le scribe » – Jose Luis Munuera

Adaptée d’une nouvelle de Herman Melville, l’histoire de Bartleby nous plonge dans une réflexion sociale et économique au cœur du plus grand centre financier mondial. Alors que New-York connaît la pleine effervescence des débuts fracassants de Wall Street, un notaire en pleine expansion économique décide d’agrandir son équipe en embauchant un copiste supplémentaire. Ainsi arrive dans son bureau un jeune homme en formation, au regard triste et grave, et au visage fermé  : Bartleby. Copiste acharné, travailleur dévoué, il fait le bonheur de son chef, jusqu’au moment où celui-ci lui demande d’effectuer d’autres tâches en plus de copier. Ce à quoi le scribe, impassible, répond  : «  Je ne préfèrerai pas.  » Cette phrase devient alors l’hymne de Bartleby, qui ne s’exprimera qu’en ses termes, que ce soit pour refuser un travail ou pour refuser de partir après avoir été licencié. Le jeune homme qui ne vivait que pour une chose – copier – devient ainsi le triste symbole d’une automatisation du travail et de la perte d’objectifs de vie qui constitue une des dérives du système capitaliste.

Crédits : Jose Luis Munuera / Dargaud

Bartleby, le scribe, Jose Luis Munuera, Dargaud. 15,99 euros.

Giulia Lisi

« Quand je suis arrivée au château » – Emily Carroll

Après Dans les bois (Casterman, 2014), petite série de contes horrifiques, Emily Carroll revient avec Quand je suis arrivée au château. Pour cette nouvelle histoire gothique et sanglante, la Canadienne reprend les mêmes ingrédients  : un château, de l’étrange, un découpage visuel fort, le tout saupoudré d’érotisme. Une jeune femme a oreilles de chat arrive chez une Comtesse, bien décidée à la tuer. Persuadée d’arriver par surprise, la situation lui échappe rapidement lorsqu’elle comprend qu’elle est en fait attendue.

Crédits : Emily Carroll / Editions Imho

Quand je suis arrivée au château, Emily Carroll, Imho. 14 euros.

Anaïs Dinarque

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