MUSIQUEMusique en bref

MUSIQUE EN BREF – Rentrée post-punk

Visuel : Guillaume Lacoste

Toutes les deux semaines, les journalistes de Maze vous proposent un tour d’horizon des albums et EP qui ont fait l’actualité musicale.

Henrik Appel – Humanity

Alors que la scène garage est largement dominée par Ty Segall, Thee Oh Sees, et le groupe archi productif King Gizzard and The Lizard Wizard, nous vous présentons un petit nouveau, Henrik Appel. Venant tout droit de Suède, le jeune artiste nous présente son deuxième projet solo Humanity. Similaire à des groupes comme TH Da Freak, White Fence ou encore Parquet Courts, le musicien nous séduit avec sa musique garage-rock et devient l’une des figures montantes de ce renouveau punk suédois. Après s’être fait les dents avec ses différents groupes Lion’s Den et Les Marvin Savages Gang, le suédois, installé à Stockholm, a muri depuis son premier opus solo Burning Bodies. Avec cet album aux sonorités Velvet Underground, le jeunot ramène la scène garage européenne sur les devants. Guitares crades, rythmes punk, balades hypnotisantes, voilà ce que nous réserve ce manifeste suintant le rock composé de seulement neufs titres. Avec ses instrumentalisations épurées et sa voix nasillarde, Henrik Appel peut rejoindre le cercle restreints et méconnu des groupes indé undergrounds.

Coups de cœur : Outside, Mrs. Spaceman

Sortie le 8 janvier

Thomas Soulet

Viagra Boys – Welfare Jazz

Est-ce que Stockholm serait la nouvelle capitale du rock ? En tout cas il n’y aucun doute pour les Viagra Boys. Quatre longues années nous séparent de leur premier manifeste brut Street Worms pour nous dévoiler leur second opus Welfare Jazz. Vraie machine à pogo, le sextet post-punk nous envoie un uppercut de grosses guitares et de basses bien lourdes. Sebastian Murphy et sa voix rocailleuse nous livre ses déboires remplis de drogues, de problèmes de couples et autres méchancetés qu’il a pu influencer durant ces quatre années destructrices pour le chanteur. Alors que la scène post-punk est largement dominé par les grands IDLES et Fontaine D-C, les Viagra Boys enfoncent cette porte à grand coups de pompe pour tenter de s’y faire une place de choix. Vivement la reprise des concerts, dont ces suédois tatoués sont réputés d’y mettre le feu, afin de pouvoir se défouler sur cette musique, qui bien plus que Redbull, nous donne des ailes et des envies ravageuses.

Coup de cœur : Ain’t Nice

Sortie le 8 janvier

Thomas Soulet

Special Interest – The Passion Of : Remixed

La formation post-punk féminine Spécial Interest originaire de la Nouvelle Orléans propose près de six mois après The Passion Of, The Passion Of : Remixed. Une superbe recollection qui montre toute la variété et l’amplitude sonore que confère le remix à cette musique ravageuse et enivrante. L’ensemble de cette partition nous emporte dans une frénésie sincère, entre délivrance et addiction. Le groupe s’est ici entouré d’artistes plus ou moins connu•e•s gravitant autour de cet environnement sonore comme Boy Harsher, ZAH, w00dy ou DJ Haram, formant ainsi une boucle hypnotique. Près de deux ans après leur premier album Spiraling, cette formation glam poursuit ses expérimentations autour de la voix transperçante d’Alli Logout. Assurément le groupe que nous avons le plus envie de découvrir en live actuellement. 

Coups de cœur : Street Pulse Beat – Boy Harsher Remix, All Tomorrow’s Carry – Quickweave Remix 

Sortie le 8 janvier

Caroline Fauvel

Puzzle – Places We Choose Not to Look (EP)

Tout le monde connaît plus ou moins le groupe Américain The Garden mais pas toujours les side projects des deux frères : Enjoy (Wyatt Shears) et Puzzle (Fletcher Shears). Puzzle à sorti en fin d’année dernière son premier EP de 2020, Places We Choose Not to Look. Une composition qui se parcourt d’une traite, empruntant tour à tour au soft punk, puis à des codes rythmiques propres au hip-hop, la structure générale se voulant très numérique, donnant ainsi lieu à une matière plurielle. L’artiste y déploie sa voix, entrecoupée de grandes déclarations au piano, rappant presque par moment comme sur Places We Choose Not to Look – ce qu’il avait déjà expérimenté sur des singles comme Crimes (2019). Un EP à la fois très sombre, et donc beaucoup moins apaisé que ses précédentes compositions, mais qui demeure pourtant infiniment planant, et fluide dans son approche. 

Coup de cœur : Foghorn 

Sortie le 30 décembre

Caroline Fauvel

Du cinéma et de la musique - Master Métiers de la Culture

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