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Agend’Art – Du ballet à la culture rave, explorons de multiples univers

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Tendance flou – Exposition RAVE ON au Point Éphémère, Paris © Meyer

Tous les quinze jours, la rubrique “Art” de Maze vous propose une sélection d’événements culturels à ne pas manquer. Au programme cette semaine  : une exposition qui dépasse les frontières, la reprise des ballets à l’Opéra de Bordeaux, un nouveau regard posé sur la culture rave et des rapports humains virant à l’obsession au théâtre.

Exposition – NO FRONTIERS à la Galerie Arnaud Lebecq, à Paris

© Kawita Vatanajyankur – Don’t let yourself go – Sponge – UHD VDO still – 5’21 -2020

Du 9 au 24 octobre 2020, la galerie Arnaud Lebecq présente l’exposition NO FRONTIERS. Une référence à notre monde si dénué de frontières que la globalisation et l’instantanéité qui en résultent ont constitué des facteurs majeurs de propagation de la pandémie de Covid-19. Pour autant, cette ouverture des frontières n’est-elle pas porteuse d’avenir ? NO FRONTIERS nous invite ainsi à explorer les œuvres de cinq artistes thaïlandais et nous transporte dans un renouveau pictural pour nous présenter des points de vue variés sur la société et les défis de l’existence en particulier pendant la période de confinement vécue partout sur la planète.

Le spectateur se trouve alors confronté à l’adaptation de l’humain à sa propre survie dans les créations cartoonesques combinant humour et gravité de Yuree Kensaku, à l’engagement social affirmé de Kawita Vatanajyankur au travers de ses vidéos performances où elle se met en scène, à la passion de Tawan Wattuya pour le symbolisme, peignant l’humain dans des corps d’animaux, aux paysages urbains oniriques de Kwanchai Lichaikul ou encore aux rêves d’enfants racontés dans les dessins saisissant de spontanéité de Top Changtrakul.

Exposition NO FRONTIERS du 9 au 24 octobre 2020 à la galerie Arnaud Lebecq, Espace Callot 5 rue Jacques Callot 75006 Paris. Ouvert tous les jours de 11h00 à 19h30. Informations

Danse – L’Opéra de Bordeaux annonce sa réouverture

« Mon leitmotiv cette saison est de poursuivre le travail du Ballet autour des chorégraphes majeurs de l’univers actuel de la danse, écrivait le directeur du Ballet National de Bordeaux, Éric Quilleré à l’ouverture de la nouvelle saison. D’en découvrir de nouveaux mais aussi d’explorer les multiples univers de ceux dont nous sommes loin – et c’est heureux ! – d’avoir fait le tour. »

Ainsi, c’est un hommage appuyé au New York City Ballet et à son inventivité qui ouvre la saison du Ballet de l’Opéra National de Bordeaux. Une célébration des sentiments profonds, sans jamais se prendre au sérieux. Au programme, le désopilant Concert de Jérôme Robbins ainsi que l’entrée au répertoire de l’Opéra National de Bordeaux du majestueux In the Night, sur quatre Nocturnes de Chopin. Également, un hommage tout en légèreté au soleil californien avec Paz de la Jolla de Justin Peck, qui a marqué un tournant dans la carrière du chorégraphe. La dernière représentation sera elle, marquée par les adieux à la scène de la danseuse Etoile Oksana Kucheruk.

Deux américains à Bordeaux Peck / Robbins du 14 au 22 octobre et les adieux d’Oksana Kucheruk le 22 octobre à l’Opéra National de Bordeaux, Place de la Comédie – 33025 Bordeaux. Informations et réservations

Événement – Rave ON au Point Éphémère à Paris

© Cha Gonzalez – Abandon – Paris, january 2018

Projet créé par le Collectif étudiant ICMN, RAVE ON est une exposition photographique sur les origines et l’héritage culturel de la rave comme espace de liberté, présentée au Point Éphémère à Paris du 22 au 28 octobre. L’exposition s’intéresse à l’essor du mouvement dans les années 1990, mais aussi à son héritage culturel et à ses influences qui résonnent encore dans la vie nocturne d’aujourd’hui. À l’encontre des discours officiels alarmistes et des visions fantasmées, l’événement dévoile ce microcosme caché, cette “fabrique à êtres libres” (Meyer), dans laquelle le droit à la fête est une revendication politique.

Pour mettre en lumière cette contre-culture mystique, le collectif a imaginé une exposition de documents authentiques composée de photographies — d’Olivier Degorce, Meyer et Cha Gonzalez, de témoignages et de bande-son sur mesure. RAVE ON permet ainsi de conjuguer différentes visions de la fête, de se replonger dans les origines d’une culture underground utopique et de rassembler les générations qui s’y sont impliquées. DJ-Set et tables-rondes seront organisés au cours de l’exposition.

Exposition RAVE ON du 22 au 28 octobre au Point Éphémère, 200 quai de Valmy, 75010 Paris. Ouvert de 13h à 19h. Vernissage le 22 octobre à 19h. Entrée libre. Informations et événement Facebook

Théâtre – Mes frères au théâtre de la Colline à Paris

© Phillippe Chancel, 2020 – TNB 

Dans le conte des frères Grimm, la ravissante Blanche-Neige trouve refuge dans une maison au fond des bois habitée par sept nains travailleurs qu’elle va sortir de leur torpeur. Tous la désire tant que lorsqu’elle s’évanouit après avoir croqué la pomme, ils la veille jour et nuit dans un cercueil de verre. Dans Mes frères, pièce de Pascal Rambert mise en scène par Arthur Nauzyciel, si tout commence pareil la fin est en revanche très différente. Et pour cause, les deux artistes ont l’ambition de proposer un conte «  féministe  », de dénoncer la mécanique destructrice du désir masculin comme les codes étouffants de la masculinité. Marie (Marie-Sophie Ferdane) est donc la servante de quatre frères bucherons (Pascal Gregory, Adama Diop, Frédéric Pierrot, et en alternance Nauzyciel et Guillaume Constanza) qui rêvent jour et nuit de combines pour éliminer leurs rivaux et convaincre Marie de finir ses jours avec eux.

Mais nous sommes en 2020 (même si, dans la pièce, on se demande un peu ou et quand on est) et Marie, sous ses dehors frustres, est plus rusée qu’elle n’y parait. S’inspirant du grec Atrée, elle va savourer sa vengeance non comme un plat froid mais autour d’un plat au contraire très chaud… On peut regretter plusieurs choses dans ce spectacle : le choix un peu facile d’un jeu d’acteur mécanique pour dénoncer la « mécanique » du désir masculin, l’opportunisme historique d’un tel texte, l’inutilité de recourir à un hibou vivant sur scène. Grâce notamment à la beauté de la scénographie (signée Riccardo Hernández), on finit néanmoins par se laisser prendre par cette histoire de vengeance totale et compatir avec cette femme objet de désir qui parvient à devenir maitresse de son destin. 

Mes frères de Pascal Rambert mis en scène par Arthur Nauzyciel. Au théâtre de La Colline jusqu’au 21 octobre. Durée : 2h30. Informations et réservations

Chloë Braz-Vieira

Rédactrice en chef de la rubrique Art. Curieuse et intriguée par la création artistique sous toutes ses formes

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