© Claire Tabouret – Musée des Beaux-arts de Rouen
Tous les quinze jours, la rubrique “Art” de Maze vous propose une sélection d’événements culturels à ne pas manquer. Au programme cette semaine : de l’impressionnisme en Normandie, un sacrifice décrypté à l’Odéon à Paris, expérience immersive et absurdité au Théâtre du Nord à Lille et reportage photo à Marseille.
Théâtre – Iphigénie à l’Odéon-Théâtre de l’Europe à Paris

Dans un théâtre modulable entièrement covido-compatible et 25 ans après y avoir songé une première fois, le metteur en scène et directeur du Théâtre de l’Odéon Stéphane Braunschweig présente sa version d’Iphigénie de Jean Racine. Il faut dire que la société confinée dans laquelle nous avons passé une partie de l’année lui a refait penser à cet épisode de la tragédie grecque. Hélène a rejoint Troie enlevée par son amant Pâris. Son mari Ménélas demande alors à son frère Agamemnon de réunir l’ensemble des princes grecs (Ulysse, Achille) pour aller la récupérer. Mais pendant plus d’un mois les vents ne se lèvent pas empêchant la flotte de quitter le rivage. Tout est figé, il n’y a nulle part où aller et l’attente électrise l’armée. Il faut impérativement amadouer les dieux.
À l’époque, pas de gestes barrières ou de vaccin miracle à espérer, il faut sacrifier. L’oracle demande alors à Agamemnon de donner sa jeune fille Iphigénie. Bien que déchiré par cette commande, il finit par accepter pour tenir son rang de roi des rois et satisfaire le peuple et les soldats. En tirant quelques fils, la pièce questionne donc effectivement la notion de sacrifice (qui doit on accepter de voir mourir ?), le rapport au peuple (comment la convaincre, quand l’affronter ?) voire aux experts (ici ce sont plutôt des princes va-t-en-guerre). Mais Stéphane Braunschweig explore peu ces dimensions. Bien que la mise en scène soit « contemporaine » (les acteurs portent des tailleurs, aucune référence à l’antiquité dans le décor), il propose une lecture assez simple de la pièce qui satisfera donc les amoureux de théâtre classique.
Iphigénie de Jean Racine, mise en scène de Stéphane Braunschweig. A l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Ateliers Berthier (Paris 17). Jusqu’au 14 novembre. Tarifs : 7-22€.
Chloë Braz-Vieira
Exposition – le Festival Normandie Impressionniste

Habituellement organisé durant le printemps et l’été, le festival Normandie Impressionniste se tient cette année de juillet à novembre. Dans le cadre de sa 10e édition, la réunion des Musées Métropolitains propose six expositions et trois projets artistiques au sein de ses divers établissements, donnant à voir la manière « dont le mouvement impressionniste a ébranlé l’ensemble des arts et donné un visage à une époque où tout était redéfini. » Parmi ces événements, le Musée des Beaux-arts de Rouen accueille deux projets majeurs. L’un est consacré à Claire Tabouret, artiste française vivant à Los Angeles qui s’intéresse au corps et peint un monde où la vibration des couleurs vient rappeler le flux de notre monde agité. Le second propose une plongée en couleurs dans l’œuvre du français Jean-Baptiste Bernadet, pour nous permettre encore aujourd’hui de rêver.
Festival Normandie Impressionniste notamment au Musée des Beaux-arts de Rouen, Esplanade Marcel Duchamp, 76000 Rouen. Ouvert tous les jours de 10h à 18h sauf le mardi. Informations et réservations
Exposition – La Syrie en noir et blanc par Michel Eisenlohr à Marseille

Invité en Syrie à l’occasion du festival de photographie d’Alep en 2002, c’est depuis Marseille que Michel Eisenlohr prendra la route. Un petit argentique et ses pellicules noir et blanc lui serviront de carnet de voyage. Le reportage qui en découle met à l’honneur la beauté de ce pays et ses habitants, martyrisés depuis tant d’années par les conflits incessants. Alliant l’archéologie à la photographie, et ainsi les temps anciens aux contemporains, le reportage photo est présenté dans le cadre d’une exposition qui se tient jusqu’au 24 janvier 2021 au Musée d’Archéologie Méditerranéenne. Elle vise ainsi à revaloriser ce pays que l’on ne voit aujourd’hui plus que sous un spectre : celui des médias racontant l’horreur des conflits.
Musée d’Archéologie Méditerranéenne, 2 Rue De la Charité – 13002 Marseille. Ouvert du mardi au dimanche de 9h à 18h. Informations et réservations. Le port du masque obligatoire dans l’enceinte des musées, jusqu’à nouvel ordre, dans le respect des consignes sanitaires en vigueur.
Léïna Jung
Théâtre – La programmation du Théâtre du Nord à Lille

Après son week-end de réouverture du 18 au 20 septembre dernier avec le spectacle Le Petit Poucet revisité par Simon Falguieres, le Théâtre du Nord rouvre ses portes et entame sa saison avec Kadoc de Remi de Vos mis en scène par Jean-Michel Ribes ; une pièce qui se jouera du 2 au 10 octobre et où l’absurdité devrait être de mise. Le Théâtre accueillera également les Croquis de voyage de la promotion de l’École du Nord du 9 au 11 octobre dans l’enceinte de la Maison Folie Moulins. Une expérience immersive et artistique qui revient sur un périple de quatre semaines, au cours duquel les étudiant.e.s ont pu se confronter à de nouveaux espaces et territoires.
Kadoc – du 2 au 10 octobre au Théâtre du Nord – 1h30 – de 8 à 25€ / Croquis de voyage – à découvrir en accès libre le 9 octobre de 19h à 22h et les 10 et 11 octobre de 14h à 22h – Maison Folie Moulins.
Caroline Fauvel