CINÉMA

« Park » – Jeunesse oisive

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© Tamasa Distribution

Park, raconte le quotidien d’une bande de jeunes athéniens désœuvrés dans les ruines fantomatiques du village olympique d’Athènes.

Premier long métrage de la cinéaste grecque Sofia Exarchou, Park, réalisé en 2016, a été sélectionné dans plusieurs festivals à l’international dont le BFI de Londres, l’International du film de Toronto et celui de San Sebastian.

Dans ce premier long métrage, la réalisatrice dresse le portrait d’une jeunesse athénienne désœuvrée, sur qui la crise à laisser ses marques indélébiles. Cette bande de jeunes adolescents majoritairement masculins, erre dans les ruines oubliées du village olympique qui, en 2004, avait accueilli les jeux prestigieux avant que la crise ne ravage le pays. Trompant leur ennui entre bizutages, combats, douches collectives et moqueries, tout est prétexte pour parer à la chaleur et à l’oisiveté de journées qui se suivent et se ressemblent. Découle de cet univers non pas un sentiment de liberté mais bien celui d’une prison à ciel ouvert dans laquelle, Dimitri et Ana tentent de s’aimer et s’éloigner de l’immobilisme ambiant qui étouffe tous leurs espoirs.  On ne connait aucun de leurs parents, de leurs lieux de vie, ils sont comme les petits guerriers de l’île des enfants perdus, hors du temps et du reste du monde.

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Seule la vie de Dimitri est racontée, ses courtes conversations avec une mère aimante mais alcoolique, son passage dans l’atelier d’un amant de sa mère et les marchandages durant lesquels il fait payer des propriétaires de chiens du coin, pour les laisser accoupler leur femelle à Aris, un beau Pitbull, trouvé 8 mois auparavant par la bande. Alors que la saison estivale passe doucement et que tous expérimentent les attractions de la station balnéaire avec une excitation violente et juvénile, l’arrivée de l’automne replonge les adolescents dans une mélancolie et un ennui de plomb, sous la caméra quasiment documentaire de la réalisatrice.

Le style très naturaliste de Sofia Exarchou fait penser aux images brutes du Dog Man de Matteo Garrone. Elle y filme, dans un rythme narratif cependant un peu long, l’ennui, le désœuvrement et la fureur de la jeunesse dans un chahut permanent et grondant.

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