ART

Jean Claracq, le peintre des millennials

Jean Claracq, Dolorosa, 2019 © Galerie Sultana

Exposé à l’Open Space de la fondation Louis Vuitton et fort du succès de son exposition à la galerie Sultana, Jean Claracq commence à faire parler de lui. Des personnages ancrés dans notre réalité numérique, des paysages fantasmagoriques et une violence passive, telle semble être la recette du jeune peintre.  

De la même manière qu’Edward Hopper, peintre du XXème, faisait le tour de la toile avec ses œuvres faisant écho à l’isolement du confinement, Jean Claracq met en scène des personnages face à leur propre solitude dans un décor proche de l’artificialité synthétique du jeu vidéo. Il représente majoritairement des jeunes hommes, seuls et pensifs comme empreints d’une mélancolie contemporaine. 

Jean Claracq, Pastime Paradise, 2019 © Galerie Sultana

Entre smartphone et ordinateur, le numérique occupe une place centrale dans ses toiles, nous confrontant de ce fait aux paradoxes de nos sociétés. Dans A View from an Apartment, bien qu’entouré de moyens de distractions comme son livre et son mac, le personnage semble  impossible à sortir de son ennui. Son ordinateur affiche une photo de lui sur instagram nous rappelant cette époque du culte de l’image, de la course au nombre d’abonnés, au nombre d’amis, qui, plus que jamais, se veut individualiste. Jean Claracq brosse donc le portrait de la génération millennials, à la fois connectée et détachée. 

Jean Claracq, A view from an appartement, 2017 © Galerie Sultana

Tout droit sorti de l’école nationale supérieure des Beaux Arts de Paris, Jean Claracq trouve son inspiration dans l’éclectisme. C’est un amoureux d’Hieronymus Bosch qui remue la peinture traditionnelle flamande pour en livrer une version des plus actuelles. Avec ces couleurs saturées et ces horizons sans fin le peintre nous emmène dans une sorte de réalité augmentée. L’artiste multiplie également les mises en abîme avec des tableaux dans les tableaux et des fenêtres dans les fenêtres. Ainsi, bien que face à lui-même, le personnage du tableau s’inscrit dans un monde aux possibilités multiples. 

Jean Claracq, Mikołaj Jabłoński by the window, 2017 © Galerie Sultana

Pour suivre l’évolution du jeune prodige Jean Claracq, rendez-vous sur son compte instagram

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