Concerts du moisMUSIQUE

Les concerts cultes à regarder chez soi

En attendant la réouverture des salles de concerts et autres lieux vecteurs de musique, nous vous proposons une sélection de live dispos sur internet pour continuer de vivre la musique tout en restant chez soi et se remémorer les plus grands moments de la musique live.

Guillaume Lacoste

Arctic Monkeys aux Nuits de Fourvières (2018)

C’était il y’a presque trois ans et pourtant, le souvenir reste intact. Une foule en délire amourachée d’Alex Turner et de sa classe inégalable et des tubes en pagailles  : voilà à quoi ressemble à peu près un concert d’Arctic Monkeys. A l’occasion de leur dernier album tant attendu Tranquility Base Hotel & Casino, le groupe britannique s’invitait au Festival Les Nuits de Fourvière le 11 juillet 2018, autrement dit, le soir même où la France remporte la finale de la coupe du monde contre la Croatie, dix après la victoire de 1998. Inutile de préciser que l’ambiance est à son comble et que le rock résonne haut et fort dans les hauteurs des collines lyonnaises. Une performance live à voir et à écouter sans fin. Bonus, le “allez les bleus” sexy d’Alex Turner lancé entre deux morceaux.

Pauline Pitrou

Juliette Armanet au Arte Concert Festival (2018)

Y’a comme un manque de Juliette en nous. Depuis son premier album Petite Amie sorti en 2017 et couvert d’une victoire de la musique pour l’Album révélation de l’année en 2018, la chanteuse à la voix d’or s’est faite discrète dans le paysage musical. Pour combler l’absence des festivals qui s’annulent progressivement et la nostalgie des concerts qui paraissent bien loins aujourd’hui, Arte Concert ressort ses précieux archives. Parmi eux, le show délicat et sentimentale de Juliette Armanet au Arte Concert Festival. Rideaux de paillettes, tenue de soirée et amour à profusion : l’artiste et ses quatre musiciens font passer le public euphorique du rire aux larmes, toujours en douceur. Attention, ne tardez pas, le live est disponible jusqu’au 7 juin 2020.

Pauline Pitrou

Lala &Ce Dans Le Club (2020)

Les hommes n’ont pas le monopole du rap game et la nouvelle scène rap nous le prouve un peu plus chaque jour (même si entre nous, on n’a jamais eu besoin de preuve). “Fédérer la crème du rap français”, ainsi le concept du nouveau rendez vous d’Arte Concert Dans Le Club crée en 2018. Nombreux sont les talents bruts à avoir fouler le club mais parmi tous les rappeurs, on a choisi la trap torride de Lala &Ce. Dans la promiscuité et l’obscurité d’une friche industrielle aménagée en salle de concert, l’artiste installe une fièvre quasi-transcendante dont on n’a du mal à se remettre. Comme elle le dit si bien, tout ce qu’elle touche devient doré sous ses mains, et devinez quoi, dans nos oreilles, il pleut aussi de l’or. A vous de juger.

Pauline Pitrou



Apparat au Palais de la Découverte (2019)

Qui aurait cru que le Palais de la découverte se prêterait aussi bien à la musique ambient ? On découvre dans ce nouvel épisode de Passengers diffusé par Arte Concert en 2019, Apparat, moitié de la formation bien connue Moderat (avec Modeselektor) présentant son LP5, sorti il y a maintenant un peu plus d’un an. L’Allemand ici accompagné de quatre musiciens dresse une symbiose subtile entre musique électronique et accords classiques pendant près d’une heure. Ce live est magnifié par le rapport que la lumière des néons, disposés subtilement en fond, entretiennent avec la musique, ainsi qu’avec la splendeur des lieux qui accordent une profondeur significative et nécessaire à ce type de musique. Un très beau concert sous le signe de l’apaisement et de la maîtrise à voir et à revoir.

Caroline Fauvel

Kaytranada au Boiler Room Montréal (2013)


On déplore souvent le manque de contenu dans les concerts ; un manque d’arrangements, une part d’impro, un public un peu molasse, un manque de proximité public/artiste etc.. Et quelques (rares) fois, on se dit qu’on a de la chance d’être en vie. En 2013, Kaytranada signe à Montréal une des meilleures Boiler Room à compter à ce jour. Tout y est, le concert remplit absolument toutes les cases. Collé à a table de mixage, le mec offre une Masterclass DJ à ses pairs Montréalais. Et si le set est d’une qualité dingue, c’est le public qui offre le plus beau “spectacle”. Une authentique peinture où chaque personnage semble avoir un rôle prédéfini : entre le gars qui se prend vent sur vent par toutes les filles présentes, celle qui cherche à choper “Kay” ou attirer l’attention, quitte à se barder de fringues indescriptibles, un autre qui fait du head banging pendant 40min sans bouger un centimètre du reste du corps et j’en passe. De quoi établir largement une chronologie, et un annuaire sur cette soirée où la coke tournait sûrement à plein régime, au moins autant que l’eau bénite dans une église. Une messe à voir et revoir sans modération. 

Guillaume Lacoste

Portishead au Roseland NYC (1997)


S’il y a bien un album de Portishead à avoir dans sa collection, c’est bien celui là. Car si Portishead est un immense groupe, c’est également un groupe “live”, c’est à dire un groupe qui sait se mettre en avant sur scène, se réinventer, arranger, remixer ses compositions  pour proposer une expérience inédite. Un exercice qui ne réussit vraiment pas à tout le monde mais dans lequel le collectif de Bristol se complait, et nous avec. Leur plus majestueux prend donc place à New York, en 1997, au Roseland Ballroom. Emmené par l’orchestre philharmonique de de la grosse promme, la musique et l’univers de Portishead sont amplifiés. Ambitieux, envoûtant, intemporel, brillant, noir, sexy… les adjectifs ne manquent pas quand il s’agit de décrire l’atmosphère, elle qui s’installe dès le début avec le brumeux Humming. L’apogée de ce concert demeure cependant la prestation de Roads (vers 58′). Les sens décuplés, le ballet de violons, ajoutez à ça le torturé (vocal et physique) de Beth Gibbons ; l’argument clé et l’instant de faiblesse absolu de ce concert. Divin.

Guillaume Lacoste

Radiohead – In Rainbows : From the Basement (2008)


Si l’on voulait être taquin dans le contexte, on pourrait parler d’un concert confiné. Jouer dans une cave, c’est franchement particulier, presque glauque. Et jouer un album (presque) dans l’ordre, c’est rare. C’est ce que conjugue Radiohead dans une édition spéciale de l’émission From the Basement (littéralement “depuis le sous-sol”), en jouant leur album In Rainbows sorti quelques mois plutôt. Plans serrés sur les mains et les visages, attention portée aux instruments, la réalisation permet de rentrer quasiment dans l’intimité artistique du groupe. Dans un genre de boîte noire, les Britanniques apparaissent comme les seules lumières de la pièce. De quoi accompagner une musique maîtrisée, pas très lointaine de ce que l’on trouve sur l’album, mais juste assez sublimée.

Kevin Dufrêche

Etienne Daho au Koko à Londres (2014)


En plein milieu de son Diskonoïr Tour, Etienne Daho s’arrête au Koko à Londres. Rien d’étonnant, quand on connait l’amour du chanteur pour la musique britannique, et quand on sait que Londres est l’équivalent de la sixième ville de l’Hexagone, puisque 200.000 Français y vivent. Ce concert, il est à son image, élégant. Costumes sobres, lumière en noir et blanc, on passe aisément de la discothèque au concert intime. Si l’album dont la tournée est issu, Les chansons De l’Innocence Retrouvée est loin d’être le meilleur d’Etienne Daho, le concert est lui un vrai bijou.

Kevin Dufrêche

Fervente prêtresse de la pop française et de tout ce qui s'écoute avec le coeur.

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