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Deux fois par mois, la rédaction se dédie entièrement au « petit écran » et revient sur une série pour la partager avec vous. Toutes époques et toutes nationalités confondues, ce format vous permettra de retrouver vos séries fétiches… ou de découvrir des pépites !
Le 25 juillet 2010, à la surprise générale, une bombe allait s’abattre sur l’Angleterre : le premier épisode de la série Sherlock était diffusé sur la BBC. Dix ans, et seulement treize épisodes plus tard, la série fait toujours parler d’elle. Direction le 221B Baker Street pour comprendre pourquoi.
Il y a les séries que l’on adore. Celles que l’on regarde pour la énième fois lorsqu’on est malade. Celles qui remontent le moral un dimanche pluvieux de novembre. Celles qui nous font rire aux éclats même après des années. Et puis il y a Sherlock, la série que l’on adore détester, celle qui nous fait hurler contre notre écran, qui nous font maudire les scénaristes sur plusieurs générations mais sur laquelle on saute dès qu’une nouvelle saison sort. C’est là tout le génie de la série.
Un voyage dans le temps réussi
Si Sherlock a pu voir le jour c’est grâce au travail commun de Steven Moffat et Mark Gattis. Deux scénaristes habitués des rebondissements et des cliffhangers insoutenables puisque tous les deux ont travaillé sur la grande série anglaise Doctor Who. Habitués aux mondes fantastiques et aux voyages dans le temps, les deux créateurs ont déplacé les aventures de Sherlock Holmes des histoires de Sir Arthur Conan Doyle au XXIe siècle. On y retrouve toujours son fidèle acolyte, le Docteur John Watson et tous les petits détails tant aimé des fans dans les livres se retrouvent dans la série.
Déjà dans les romans, Sherlock (joué par Benedict Cumberbatch) est un héros qui ne se sent pas à sa place. Un héros qui aurait été parfait pour notre époque actuelle. Le voir se servir d’un ordinateur, d’un téléphone portable, de patch à la nicotine, du métro, d’un labo scientifique pour résoudre ses enquêtes est jouissif. Cela fonctionne de la même manière pour Watson (interprété par Martin Freeman), jeune soldat revenant d’Afghanistan et qui deviendra le colocataire du célèbre détective. Si dans les romans, Watson écrit leurs déboires dans un journal, dans la série, c’est grâce à un blog que les Londoniens apprennent l’existence du duo.
Même si la technologie est un plus pour la série, cela n’enlève en rien au génie naturel du duo Sherlock/Watson. Car pour le détective, ce qui compte c’est la vérité, toutes les actions qui conduiront un criminel en prison. Les fameuses énigmes ne sont pas plus simplement résolues grâce à la technologie, bien au contraire.
Des scénarios bien ficelés
Avec seulement trois ou quatre épisodes par saison, les scénaristes ont dû se creuser la tête pour reconstruire un monde aussi complexe que celui de Sherlock Holmes. Et même si les épisodes ont une durée moyenne de 90 minutes, on reste forcément sur sa fin. Car à l’image des romans, deux arcs scénaristiques sont toujours liés au sein d’un épisode.
Sherlock et John forme donc un duo qui reçoit des dizaines de demandes de particuliers, ou de Scotland Yard, pour résoudre des enquêtes considérées comme étant insolubles. Bien souvent, c’est la combinaison de leur deux types d’intelligence qui permet de résoudre le meurtre : celle, d’un côté, terre-à-terre et rationnelle de Watson et de l’autre, celui « sociopathe fonctionnel », de Sherlock, tel qu’il se décrit lui-même. Mais une fois l’enquête principale résolue, Sherlock doit également affronter ses propres ennemis, voire ses propres démons. Impossible en effet de penser à Sherlock Holmes sans penser à Moriarty par exemple. Et les fans ne sont pas déçus avec cette version. Les clins d’œil à l’œuvre originale sont bien présents, même au XXIe siècle. Les scénaristes ont même sorti un épisode à part des saisons, L’effroyable mariée, dans lequel les héros se retrouvent dans le Londres de 1895. Un épisode où l’on retrouve tout le charme originel des romans de Conan Doyle.
C’est cette capacité à jouer sur les époques qui rend la série si particulière. L’esprit des scénaristes est incroyable. Ils jouent sur ce que l’on sait du Sherlock orignal pour le transposer à notre époque. Le spectateur se perd dans l’esprit de Sherlock tout comme le personnage lui-même. On l’aime et on aime le détester. Tout comme les scénaristes que l’on trouve formidable puis l’instant d’après détestables. On crie sur l’écran, on supplie de connaître la fin mais on adore ça.
Très peu de séries sont capables de jouer avec nos nerfs aussi bien que Sherlock. Rien n’est sûr. Dans l’un des rebondissements les plus connus de l’œuvre originale, Conan Doyle avait décidé de faire mourir Sherlock Holmes. Les scénaristes s’exécutent. Sherlock meurt dans l’un des épisodes. Mais meurt-il vraiment ? Il tombe amoureux d’une femme et la demande en mariage. Vraiment ? Son ennemi juré se tue sous ses yeux. Mais est-ce vraiment le cas ? Rien n’est sûr.
Ce n’est pas pour rien que le slogan de Sherlock est « the game is on », soit « que la partie commence » . Il faut en effet être bien accroché pour se lancer.
Cela fait trois ans maintenant que les fans attendent la saison cinq de Sherlock. Mais entre-temps la série a fait du casting complet des super stars. Martin Freeman a endossé le costume de Bilbon Sacquet dans Le Hobbit : un voyage attendu avant de rejoindre son partenaire dans le MCU puisque Benedict Cumberbatch incarne Doctor Stange depuis 2016. L’emploi du temps des deux stars est donc très chargé et les scénaristes ne sont pas reposés non plus. Le 3 janvier 2020, leur nouvelle série Dracula est sortie sur Netflix, donc, toujours pas de date en vue pour Sherlock.
Si vous ne l’avez pas encore découverte, la série Sherlock est disponible sur Netflix.