Chaque semaine, la rédaction vous résume l’actualité du cinéma. Festivals, cérémonies, tournages et autres événements, vous ne pourrez plus dire que vous n’étiez pas au courant.
David Lynch en roue libre dans What did Jack do ?
« Un détective interroge un singe soupçonné de meurtre ». Tel est le pitch du nouveau court-métrage de David Lynch, le premier projet du réalisateur après le choc Twin Peaks – The Return. Déjà projeté à la Fondation Cartier en novembre 2017, il est désormais disponible sur Netflix depuis le 20 janvier, date d’anniversaire du maître. Et autant dire que c’est un beau cadeau.
Le film met en scène David Lynch himself, dans un costume de détective, interroger un singe nommé Jack. Filmé en champ-contrechamp, la particularité du métrage se situe à la fois dans ses effets et ses dialogues. Dans un noir et blanc digne des vieux films noirs de la première moitié du XXe siècle, la bouche de Jack est en fait une incrustation de la bouche d’un être humain, donnant l’illusion d’une mâchoire mi-singe mi-humaine. Pour saupoudrer le tout, les dialogues changent constamment de sujet, faisant ainsi perdre nos repères.
Il est davantage question d’écouter et de regarder que de comprendre, leçon de mise en scène et patience des images qui constituent à peu près toute la seconde partie de la filmographie de Lynch (à partir de Fire walk with me, en 1992). Si les dialogues apportent leur lot de rire – et David Lynch fait penser à Gordon Cole de Twin Peaks avec ses questions fantasques , le final apporte une angoisse tétanisante, à l’image de cette scène où Jack, alors debout, en plein rêve, se met à chanter. On ne remerciera jamais assez Lynch pour nous offrir des images qui, à défaut d’attirer les plus sceptiques qualifiant le film de « no sense », nous apprennent comment il faut les recevoir en tant spectateur.
Quentin Billet-Garin
Astérix & Obélix : L’Empire du milieu
Après le succès fulgurant d’Astérix et Obélix Mission Cléopâtre (2002) mettant en scène la sulfureuse Monica Bellucci dans le rôle de la reine égyptienne, c’est Marion Cotillard qui incarnera bientôt la belle sur grand écran. Son mari Guillaume Canet sera aussi de la partie, non seulement en qualité de réalisateur mais aussi dans le rôle d’Astérix le Gaulois. Obélix, que nombre d’entre nous associent désormais inéluctablement à Depardieu, sera quant à lui interprété par Gilles Lellouche.
Tournage prévu en Chine, pour cette nouvelle aventure originale des deux irréductibles gaulois intitulée jusqu’alors Astérix & Obélix : L’Empire du milieu. Date de sortie non communiquée à ce jour.
Léïna Jung
Jean Pierre Jeunet signe une collaboration avec Netflix
Le réalisateur de La cité des enfants perdus et du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain vient d’annoncer un nouveau long-métrage en collaboration avec Netflix : Big Bug. Si on n’en sait pas beaucoup plus sur le projet pour le moment, Jean-Pierre Jeunet a cependant annoncé qu’il s’agirait d’une comédie de science-fiction « avec des humains et des robots, androïdes et mécaniques ».
On connaît en effet le cinéaste pour la création de mondes alternatifs, énigmatiques voire loufoques et Big Bug ne semble pas échapper aux thèmes de prédilections de celui-ci. Il faudra encore un peu patienter puisque le tournage du film n’a pas encore eu lieu et que la sortie est prévue pour mars 2021.
En tout cas, la plateforme de streaming semble de plus en privilégiée par des cinéastes de grande envergure depuis ces dernières années : Alfonso Cuarón avec Roma ou encore Martin Scorsese et The Irishman.
Sophie Rossignol
La Fox enterrée ?
Le 17 janvier, The Walt Disney Compagny a supprimé la mention « Fox » de ses deux principales sociétés de productions acquises en mars dernier. Depuis vendredi dernier, on peut lire que Disney possède la Twentieth Century Studios, et la Searchlight Pictures. La portée symbolique est très forte sachant que la 20th Century Fox fut un des plus gros majors du studio system, un des géants qui régnaient sans partage pendant l’Âge d’or d’Hollywood.
Néanmoins, lorsque Disney a racheté Pixar en 2006 pour 7.4 milliards de dollars ou Lucasfilm pour 4.06 Milliards, la société n’a pas changé le nom de ses filiales sûrement pour profiter de l’image positive des sociétés rachetées. Mais lors du rachat de la Fox, Disney ne pouvait pas phagocyter tous les actifs et toute les sociétés filles, ainsi Disney a concédé ses parts notamment de la Sky vendue à Comcast, ou Endemol Shine Group vendue à Banijay Group. De plus avant le rachat, la Fox s’est restructurée et a profité de la scission en deux depuis 2013 en New Corp., et 21st Century Fox.
Ainsi Disney n’a pas pu racheter, à causes des lois antitrust des différents pays, les sociétés détenues par la New Corp. qui s’est renommée depuis Fox Corp. La suppression de la trace de l’ancien studio est surtout pour éviter la confusion avec les sociétés détenues par la Fox Corp. Seulement, aucune décision n’a encore été prise par le studio aux grandes oreilles concernant les groupes de télévision qu’elle possède comme Twentieth Century Fox Television.
Pierre-Théo Guernalec
25ème Cérémonie des Lumières de la presse internationale
A l’Olympia se tiendra lundi 27 janvier 2020 la 25ème Cérémonie des Lumières de la presse internationale, présentée par Isabelle Giordano. Crée en 1995 par Daniel Toscan du Plantier et Edward Behr, ce prix récompense les films français sortis l’année précédente. Nominés par l’Académie des Lumières – formée de 130 correspondants internationaux de la presse, visant ainsi à « offrir une diversité d’horizons et un éclairage particulier sur la façon dont le cinéma français est perçu à l’étranger, les films suivants seront cette année à l’honneur :
Film
- GRÂCE À DIEU de François Ozon
- J’ACCUSE de Roman Polanski
- LES MISÉRABLES de Ladj Ly
- PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU de Céline Sciamma
- ROUBAIX, UNE LUMIÈRE de Arnaud Desplechin
Mise en scène
- JÉRÉMY CLAPIN – J’ai perdu mon corps
- ARNAUD DESPLECHIN – Roubaix, une lumière
- LADJ LY – Les Misérables
- ROMAN POLANSKI – J’accuse
- CÉLINE SCIAMMA – Portrait de la jeune fille en feu
Actrice
- FANNY ARDANT – La Belle époque de Nicolas Bedos
- ANAÏS DEMOUSTIER – Alice et le maire de Nicolas Pariser
- EVA GREEN – Proxima d’Alice Winocour
- NOÉMIE MERLANT – Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma
- KARIN VIARD – Chanson douce de Lucie Borleteau
Acteur
- SWANN ARLAUD – Grâce à Dieu de François Ozon
- DANIEL AUTEUIL – La Belle époque de Nicolas Bedos
- JEAN DUJARDIN – J’accuse de Roman Polanski
- FABRICE LUCHINI – Alice et le maire de Nicolas Pariser
- ROSCHDY ZEM – Roubaix, une lumière de Arnaud Depleschin
Scénario
- NICOLAS BEDOS – La Belle époque
- LADJ LY, GIORDANO GEDERLINI et ALEXIS MANENTI – Les Misérables
- FRANCOIS OZON – Grâce à Dieu
- NICOLAS PARISER – Alice et le maire
- ROMAN POLANSKI et ROBERT HARRIS – J’accuse
Image
- MANUEL DACOSSE – Grâce à Dieu de François Ozon
- PAWEL EDELMAN – J’accuse de Roman Polanski
- IRINA LUBTCHANSKY – Roubaix, une lumière de Arnaud Desplechin
- CLAIRE MATHON – Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma
- JULIEN POUPARD – Les Misérables de Ladj Ly
Révélation féminine
- CÉLESTE BRUNNQUELL – Les Éblouis de Sarah Suco
- MINA FARID – Une fille facile de Rebecca Zlotowski
- NINA MEURISSE – Camille de Boris Lojkine
- LISE LEPLAT PRUDHOMME – Jeanne de Bruno Dumont
- MAME BINTA SANÉ – Atlantique de Mati Diop
Révélation masculine
- THOMAS DALOZ – Les Particules de Blaise Harrison
- ALEXIS MANENTI – Les Misérables de Ladj Ly
- TOM MERCIER – Synonymes de Nadav Lapid
- ISSA PERICA – Les Misérables de Ladj Ly
- THIMOTÉE ROBART– Vif-Argent de Stéphane Batut
Premier film
- ATLANTIQUE de Mati Diop
- UNE INTIME CONVICTION d’Antoine Raimbault
- LES MISÉRABLES de Ladj Ly
- NEVADA de Laure de Clermont-Tonnerre
- PERDRIX de Erwan Le Duc
Coproduction internationale
- BACURAU de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles
- IT MUST BE HEAVEN de Elia Suleiman
- LE JEUNE AHMED de Luc et Jean-Pierre Dardenne
- LOLA VERS LA MER de Laurent Micheli
- PAPICHA de Mounia Meddour
Film d’animation
- LA FAMEUSE INVASION DES OURS EN SICILE de Lorenzo Mattotti
- FUNAN de Denis Do
- LES HIRONDELLES DE KABOUL de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec
- J’AI PERDU MON CORPS de Jérémy Clapin
- WARDI de Mats Grorud
Documentaire
- ÊTRE VIVANT ET LE SAVOIR d’Alain Cavalier
- LOURDES de Thierry Demaizière et Alban Teurlai
- M de Yolande Zauberman
- NE CROYEZ SURTOUT PAS QUE JE HURLE de Frank Beauvais
- 68, MON PÈRE ET LES CLOUS de Samuel Bigiaoui
Musique
- FATIMA AL QADIRI – Atlantique de Mati Diop
- CHRISTOPHE – Jeanne de Bruno Dumont
- ALEXANDRE DESPLAT – Adults in the room de Costa-Gavras
- EVGUENI GALPERINE et SACHA GALPERINE – Grâce à Dieu de François Ozon
- DAN LEVY – J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin
La cérémonie se déroulera à l’Olympia Lundi 27 janvier 2020, et sera diffusée en clair et en direct sur Canal + dès 19h00.
Léïna Jung
21 films GHIBLI sur Netflix à partir du 1er février
Dès le premier jour de février, les abonnés Netflix pourront savourer la collection du studio phare de l’animation japonaise : Ghibli. De Nausicaä de la Vallée du Vent aux Souvenirs de Marnie, le géant américain du streaming s’est offert un catalogue exceptionnel des meilleurs films d’animation au monde. Les français pourront retrouver Princesse Mononoké, LeVoyage de Chihiro ou encore bien évidemment Mon Voisin Totoro.
Avec une offre aussi vaste et doublée en de nombreuses langues, Netflix semble se parer d’un argument de taille pour contrer l’offre de la souris géante et son Disney +. Sept films sortiront chaque mois ; soit le 1er février, le 1er mars et le 1er avril. En attendant le prochain film du maître Miyazaki – Comment vis-tu ? – ses fans pourront à loisir se replonger dans ses chefs-d’œuvres bariolés et émouvants.
Anthony Yvart