© Gay Liberation Front Poster Image 1970 Peter Hujar Tirage gélatino-argentique, The Morgan Library & Museum, achat en 2013 grâce au Charina Endowment Fund © Peter Hujar Archive, LLC, courtesy Pace/MacGill Gallery, New York and Fraenkel Gallery, San Francisco
Tous les quinze jours, la rédaction “Art” de Maze vous propose une sélection d’événements culturels à ne pas manquer. Au programme cette semaine : un voyage dans le temps avec Peter Hujar, le ballet Raymonda et Albert Camus ; dans l’espace, en Asie au Musée Guimet et en Norvège au Musée des Beaux-Arts de Caen.
Exposition/photo – The Speed of Life au Jeu de Paume à Paris
Jusqu’au 19 janvier 2020, le Jeu de Paume présente The Speed of Life, la première exposition de Peter Hujar en France depuis quarante ans. C’est l’occasion de découvrir cette légende de la culture underground de New York et son œuvre photographique exactement contemporaine de la libération gay entre 1969 et les années 1980. Ses portraits, ses images de la ville délabrée, son unique monographie Portrait in Life and Death invitent à explorer un aspect méconnu du milieu artistique new-yorkais, mélancolique mais vibrant d’une énergie intense.
Exposition Peter Hujar « The Speed of Life » au Jeu de Paume jusqu’au 19 janvier 2020. Ouvert le mardi 11h – 21h et du mercredi au dimanche 11h – 19h. Tarifs : plein 10€, réduit 7€50.
Florine Gatt
Danse – Raymonda à l’Opéra Bastille à Paris
Commençons par être honnête, Raymonda n’est surement pas le meilleur des ballets de Noureev qui figure au répertoire de l’Opéra de Paris. Les trois actes sont assez inégaux, le premier notamment est connu pour être particulièrement chargé et complexe (et il l’est). Continuons d’être honnête, comme un certain nombre de ballets classiques, Raymonda véhicule aussi son lot de clichés (au choix : culturels, de genre voire raciaux). Il faut dire que l’intrigue se situe dans la Provence du XIIIème siècle, en pleine période des Croisades, ce qui, on le voit venir, va s’avérer de facto assez limitant pour le personnage féminin (forcément princesse séduisante déchirée par l’amour) et le personnage « oriental » (forcément violent et menaçant)… Et pourtant, comme souvent, la magie opère. Production emblématique de cette passion occidentale de la fin du XIXème pour l’orientalisme – qui se couple ici à une intérêt pour l’histoire médiévale – Raymonda se situe dans le prolongement direct de La Bayadère et du Lac des Cygnes voir du Corsaire. L’inventivité et la technicité des variations repensées par Noureev, le décor gigantesque et féérique 100 % carton-pâte empêchent de rester indifférent et de ne pas se laisser emporter par le triangle amoureux Raymonda-Jean de Brienne-Calife Abderamane. Si, en plus, on a la chance d’y aller un soir où la distribution est particulièrement exceptionnelle, l’abdication promet d’être encore plus rapide (on pense notamment aux soirées réunissant Dorothée Gilbert – superbe dans la « variation de la Claque » de l’acte III lors de la première, Hugo Marchand mais aussi Hannah O’Neill – la grâce incarnée – et François Alu – faut-il encore expliquer pourquoi ?). En somme, une excellente idée de cadeau de fin d’année…
Raymonda à l’Opéra Bastille, Place de la Bastille, 75012 Paris. Jusqu’au 31 décembre 2019, Tarifs et informations.
Chloë Braz-Vieira
Exposition – L’Asie maintenant au Musée Guimet à Paris
Plus qu’un mois pour voyager en Asie, au beau milieu de Paris avec l’exposition l’Asie maintenant au Musée Guimet jusqu’au 6 janvier. Le célèbre lieu des arts asiatiques fait la part belle aux artistes contemporains aussi bien japonais, que coréens, afghans, chinois… Le spectateur voyage également parmi les pratiques artistiques variées que le musée met en lumière : peinture, photographie, calligraphie, céramique, textile, etc. Pas de quoi s’ennuyer pour les 130 ans de cet illustre palais culturel, place d’Iéna dans le 16e arrondissement. Prenez le temps de monter jusqu’au quatrième étage pour vous immerger dans l’installation de la plasticienne coréenne Min Jung-yeon où la matière organique et les arts plastiques fusionnent dans un étourdissant vertige. La carte blanche de l’artiste dure plus longtemps et s’étale jusqu’au 17 février.
Exposition L’Asie maintenant jusqu’au 6 janvier 2020 au Musée Guimet, 6 place d’Iéna 75 116 Paris. Ouvert du mercredi au lundi de 10h à 18h. Plein tarif : 11,50€ – Tarif réduit : 8,50€ – Moins de 25 ans : gratuit.
Lisette Pouvreau
Exposition – Passages. Anna-Eva Bergman au Musée des Beaux-Arts de Caen
Alors qu’une rétrospective consacrée à son mari, Hans Hartung, se tient au Musée d’Art Moderne de Paris, le Musée des Beaux-Arts de Caen consacre cette année, dans le cadre du festival Les Boréales, tout juste achevé, une exposition à l’artiste norvégienne Anna-Eva Bergman (1909-1987). Son oeuvre remarquable a transcendé de façon singulière l’abstrait, notamment dans la manière dont elle donne vie à la Norvège dans ses différents tableaux. Rassemblant une soixantaine d’oeuvres, l’exposition retrace à travers ses œuvres, ses deux périples au nord de la Norvège, en 1950 et 1964. Passages est une exposition événement qui regroupe pour la première fois l’ensemble de ces œuvres.
Exposition Passages. Anna-Eva Bergman au Musée des Beaux-Arts, Le Château, 14 000 Caen. Jusqu’au 1er mars 2020. Tarifs : plein 3,50€, réduit 2,50 €, gratuit pour les moins de 26 ans et pour tous, le 1er week-end du mois.
Caroline Fauvel
Théâtre – L’étranger et La Peste aux Déchargeurs à Paris
Jusqu’au 21 décembre, le théâtre des Déchargeurs à Paris rend hommage à l’écrivain Albert Camus en présentant deux de ses œuvres magistrales, mises en scène par Nordine Marouf en grande et petite salle : l’Étranger (paru en 1942) et la Peste (1947). L’objectif pour lui : rester fidèle à l’écrivain, au texte écrit qui emprunte à la langue française ses plus belles tournures et faire perdurer les idées défendues par l’homme qu’il était, humaniste et engagé. Sur scène, ou dans une pièce confinée où 20 personnes contiennent devrait-on dire, on découvre, pour la représentation de l’Étranger, Nordine Marouf lui-même qui interprète Meursault. Étranger au monde, à lui-même et aux événements qui succèdent la mort de sa mère. La représentation de La Peste, qui symbolise le fléau nazi s’abattant sur l’Europe au cours de la 2nde guerre mondiale, entend, elle, mettre en lumière les comportements humains face à une telle situation de crise, la collaboration ou la résistance. La volonté et la persistance de certains hommes face au mal, la peste, la guerre, le totalitarisme et le nazisme qui peuvent ressurgir à chaque instant. Deux mises en scène épurées, pour laisser le propos intact qui n’a pas pris une ride.
Théâtre des Déchargeurs, 3 Rue des Déchargeurs, 75001 Paris. La Peste : les samedis 13, samedi 21 décembre, L’Étranger : les samedis 14 et 20 décembre. Tarifs : 14 à 28 euros
Marie Crabié