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Netflix a dévoilé vendredi dernier Living with yourself, une nouvelle série portée par Paul Rudd. Cette fable mélancolique se révèle être un bon divertissement, à binger sous un plaid, sans pour autant captiver.
Que feriez-vous si vous vous trouviez face à votre clone ? Pire encore, que feriez-vous si ce clone était foncièrement meilleur que vous ? C’est la situation expérimentée par Miles (Paul Rudd), un quarantenaire à la dérive. Alors que sa carrière et son mariage vacillent, un collègue lui recommande un passage au spa. À la sortie de ce dernier, Miles se retrouve confronté à un autre lui. Ce clone est en fait une meilleure version de lui-même, à l’allure et aux souvenirs parfaitement similaires. Si le scénario de départ a tout d’une bonne comédie promettant situations burlesques et quiproquos, Living with yourself n’a finalement pas grand chose de comique.
Vision double
La série est survolée par un sentiment de mélancolie singulier. Il s’agit là de la patte de ses deux créateurs, le duo Jonathan Dayton et Valerie Faris à qui l’on doit déjà Little Miss Sunshine. Le film, sorti en 2006, était lui aussi traversé par la même atmosphère de dramédie. Ici, le héros Miles est au bord de la dépression et cherche à s’améliorer aussi bien en tant que mari qu’en tant que publicitaire. Il perçoit alors l’arrivée de cet autre lui comme une occasion d’exceller à la maison et au bureau. De manière prévisible, la situation dégénère rapidement pour mener à une véritable dualité entre les deux hommes.

Le choix d’une narration double – voire triple lorsque sa/leur femme (Aisling Bea) est incluse – contribue à souligner les différences entre Miles et son double quasi-parfait. Les mêmes scènes sont données à voir du point de vue de chacun des deux hommes. Cette manière de conter le récit, souvent redondante, met tout de même en lumière la jolie performance de Paul Rudd qui excelle dans ces deux rôles à la fois similaires et différents. Davantage habitué aux seconds rôles dans des productions comiques (Friends, Parks and Recreation), l’acteur occupe ici avec brio un (double) premier rôle. Les scènes de face à face entre Miles et son clone sont, là aussi, convaincantes grâce à des effets spéciaux réussis. Bien qu’ils soient identiques, les deux personnages restent identifiables au premier coup d’œil. Les styles vestimentaires et coiffures des deux hommes permettent de reconnaître l’un et l’autre rapidement. Ce choix esthétique contribue à faciliter la compréhension du récit mais écorne quelque peu l’illusion de départ souhaitée par la série. La question de la crédibilité et du réalisme de la situation se pose également lorsque la femme de Miles ne semble pas remarquer de différence quand, d’une scène à l’autre, elle côtoie les deux hommes à tour de rôle.
Living with yourself se laisse donc facilement regarder même si elle doit beaucoup – si ce n’est tout – au talent de Paul Rudd. La saison, découpée en huit épisodes, se visionne volontiers à l’occasion d’un dimanche pluvieux sous la couette mais sera très vite oubliée une fois le soleil revenu.