CINÉMA

FFA 2019 – « Mon Chien stupide » – Cynique et si touchant

© StudioCanal

Dans son nouveau film, présenté en avant-première lors du Festival d’Angoulême, Yvan Attal adapte le livre éponyme de John Fante et raconte la vie d’un romancier cinquantenaire en pleine crise. Rien ne va, jusqu’au jour où Stupide entre dans sa vie. Entre rire et larmes, Yvan Attal signe un film qui sonne juste.

Onze salles de cinéma pleines à craquer. Lors de l’ouverture du Festival du film francophone d’Angoulême, plus de 2000 personnes se sont pressées dans les salles obscures pour assister au nouveau film d’Yvan Attal. En présence de son actrice fétiche, Charlotte Gainsbourg, l’acteur et réalisateur a conquis le public avec Mon Chien stupide.

Une histoire pour tout le monde

Henri a écrit un chef-d’œuvre de la littérature vingt-cinq ans auparavant. Depuis, il a le syndrome de la page blanche. Coincé entre une femme alcoolique et dépressive qui ne veut plus de lui et quatre adolescents compliqués, impossible d’écrire. Le grand écrivain déchu est nostalgique de sa vie passée et le fait payer à sa famille.
Ce qui peut surprendre les spectateurs, c’est la cause du chavirement. L’arrivée dans la maison d’un mâtin napolitain. Un énorme chien, baveux et obsédé qu’Henri va préférer à sa famille.
Dès le début, Yvan Attal sait comment capter les spectateurs. Les rires fusent lors de la présentation de cette famille atypique mais qui ressemble assez étrangement à une famille normale. Avec les quatre enfants, on reconnait tous les adolescents du moment, poussés à l’extrême : le fumeur d’herbe sans histoire, l’activiste insoupçonné, le sportif pas passionné par la fac et la douce rebelle. Tous en conflit mais sans haine. Et c’est là où Yvan Attal arrive à nous faire passer des éclats de rire à la sortie des mouchoirs. Les disputes sonnent justes et touchent le public qui n’a pas envie de voir cette famille – qui nous ressemble – se déchirer.

Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal, lors de l’avant-première mondiale de Mon Chien stupide, au Festival du film francophone d’Angoulême. © Malvina Raud

Un casting généreux

Même si Yvan Attal prend le rôle principal de son film, il laisse de la place à tous ses acteurs. On retrouve évidemment sa partenaire, à la vie comme à l’écran, Charlotte Gainsbourg, en mère débordée. Le couple partage une scène intime et drôle, emplie de nostalgie, lorsque tous les enfants partis, ils se retrouvent autour d’un joint. Après plusieurs films ensemble (Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, Ma femme est une actrice), ils se complètent toujours autant. Le réalisateur sait parfaitement mettre en valeur l’actrice grâce au regard qu’il porte sur elle.
Du côté des enfants, on découvre un casting de très bons jeunes acteurs. Ben Attal (fils du couple star), joue l’aîné. C’est son quatrième tournage, toujours devant la caméra de son père et le rôle de l’ado drogué mais responsable lui va très bien. Panayotis Pascot suprend. Au début mal-aimé de la fratrie, il partage une scène émouvante où il se confie, enfin, à son père dont il est aux antipodes. Adèle Wismes et Pablo Venzal savent trouver leur place dans ce casting d’acteurs confirmés mais surtout montants.
Impossible de ne pas parler de Stupide. Imposant mais discret. Il provoque le début de la fin pour cette famille sans le vouloir, comme un signe envoyé par le destin. Si sans lui l’histoire ne peut pas commencer il se fait vite oublier. Étrangement, ce n’est pas au chien qu’on s’attache le plus mais bien à son meilleur ami : l’homme.

Sortie en salles prévue le 30 octobre.

Manon Brethonnet, Malvina Raud.

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