CINÉMA

FFA 2019 « Deux Moi » – (psych)analyse d’une génération

© Emmanuelle Jacobson-Roques

Avec son nouveau film, Deux Moi, Cédric Klapisch a rempli toutes les salles lors de l’avant première du Festival du film francophone. Une comédie dramatique qui présente la nouvelle génération de trentenaires avec ses petits plaisirs, ses galères et ses angoisses.

Présent dès la première édition du Festival en 2008, Cédric Klapisch (L’Auberge espagnole, Ce qui nous lie) est venu cette année pour présenter un nouveau film qui a rassemblé énormément de spectateurs. Une autre séance a du être organisée pour que l’ensemble des festivaliers puissent le voir.

Face à soi-même

Rémy (François Civil) et Mélanie (Ana Girardot) vivent tous les deux à Paris. Ils ne se connaissent pas et sont pourtant voisins, habitant dans des studios mitoyens. Lui vit de petits boulots qui ne lui plaisent pas vraiment, et elle, est chercheuse dans un laboratoire. Leur vie est simple, réglée, calibrée. Mais tous les deux finiront dans le même cabinet pour consulter un psy. Crise d’angoisse, trop de sommeil ou insomnie, à trente ans ils présentent des symptômes de dépression.

Klapisch nous fait découvrir l’intimité de ces deux personnages différents et pourtant qui se ressemblent tellement. Perdue dans une ville aussi grande que Paris, Mélanie, poussée par ses amies, s’inscrit sur des sites de rencontres pour des histoires sans lendemain. Lui ne sait pas comment s’y prendre pour faire des rencontres. Le réalisateur, avec sa patte habituelle, nous plonge dans un Paris où l’on peut se sentir seul mais où il y a toujours un espoir. Critique des applications de rencontres ? Pas vraiment. Critique de la psychanalyse ? Non plus. C’est un film qui fera écho aux gens qui se sont un jour sentis un peu perdus, qui ont « des jours sans » . Cela semble être aussi un encouragement à l’introspection. Quoi de plus dur que d’être confronté à ses sentiments, à sa solitude.

Un souffle d’espoir

Même si on souri parfois, ce n’est pas vraiment une comédie. Même si les larmes montent, ce n’est pas vraiment un drame. C’est un entre-deux. François Civil et Ana Girardot le représentent très bien tous les deux en jeunes adultes un peu paumés mais qui ont envie de s’en sortir, de retrouver le sourire. On écoute avec attention les conseils des deux psychologues joués par Camille Cottin et François Berléand. Parce que ce sont des conseils universels dont tout le monde a déjà eu besoin au moins une fois dans sa vie.

L’autre coeur du sujet c’est la famille. Et ses secrets surtout. Ceux que Rémy et Mélanie n’ont pas envie d’affronter. A la manière de ses autres films, Klapisch nous enseigne, avec bienveillance, ce que c’est de devenir un adulte, en se confrontant à ses émotions. Et même si le film a un sujet assez grave, autour de la dépression et de la solitude, on ne sort pas de la salle en étant triste, ni en étant particulièrement joyeux. On pense simplement qu’il y a un peu d’espoir. Que les coups de blues ça arrive et qu’il faut juste se donner « le droit d’être heureux ».

Sortie en salle le 11 septembre.

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