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CINE NEWS – Michel Aumont est décédé

Chaque semaine, la rédaction vous résume l’actualité du cinéma. Festivals, cérémonies, tournages et autres événements, vous ne pourrez plus dire que vous n’étiez pas au courant.

Michel Aumont, discret géant du théâtre et du cinéma français

Michel Aumont répondait à un paradoxe étrange propre au cinéma français : s’il n’avait jamais trouvé ce grand rôle sur grand écran tant convoité par les acteurs, il se satisfaisait de la foule de seconds rôles que lui offrait ce même cinéma. Michel Aumont, immense acteur de théâtre et brillant second rôle du cinéma est mort jeudi 29 août 2019, à l’âge de 82 ans. La carrière de cet acteur gourmand de travail oscillait entre excellence et décontraction, sérieux et dérision. Fils d’un régisseur et d’une grande comédienne – Hélène Gerber – , le jeune homme sort premier prix de comédie moderne du conservatoire national d’art dramatique en 1955. Puis devient, pensionnaire, et inévitablement sociétaire de la comédie française jusqu’en 1993, année où il reste sociétaire honoraire. Au Français il jouera sous la direction de Jacques Charon, Roger Blin , Jean-Paul Roussillon ou encore Jean-Pierre Vincent. Tartuffe, Cyrano, Richard III, il les a tous joués mais c’est son interprétation d’Harpagon dans L’ Avare, joué plus de 250 fois qui restera dans les annales. Bête de scène donc, mais lucide. Pour lui le métier de comédien n’était qu’ ” un travail, on ne fait pas œuvre de génie, on travaille, les acteurs sont des artisans “. Et comme parfois, le milieu du théâtre peut-être reconnaissant, il reçut quatre Molières au cours de sa carrière, achevée avec discrétion en 2016, après son interprétation du roi Lear. Au cinéma, sa malice et sa précision faisaient merveille. De son interprétation de salaud magnifique, souvent utilisée au cinéma à des compositions plus tendres, à la fin de sa carrière. La médiocrité et la banalité l’intriguait, au point d’y apporter son humanité et sa compassion. Citons ces plus belles partitions : Le Jouet, le beau premier film de Françis Veber, réalisateur récurrent dans sa filmographie, le crépusculaire Mort d’un pourri de Lautner (1977), le lâche Brochard du Coup de tête impulsé par Jean Jacques Annaud en 1979 ou le délicat Les années sandwiches de Pierre Boutron, en 1988. Grâce à ses interprétations, il fréquenta Bertrand Tavernier (Un dimanche à la campagne), Claude Sautet, (Mado), Edouard Molinaro (Beaumarchais l’insolent), Anne Le Ny (Les invités de mon père) ou encore Claude Chabrol (Nada). Dernièrement, on l’avait vu dans Des nouvelles de la planète Mars de Dominik Moll ou Moi et le Che de Patrice Gautier, son dernier film. Complexe et complexé par son physique, modeste, malicieux, mystérieux mais ne faisant pas secret de son alcoolisme durant une partie de sa vie, il était plus qu’une ombre de second plan prête à tout pour mettre en valeur le premier rôle.

François-Xavier Lerbré

Copyright Gaumont Buena Vista International (GBVI)

Philippe Garrel et Guy Debord célébrés à la Cinémathèque Française

Cet automne, la Cinémathèque organise de nombreuses rétrospectives. Du côté du cinéma français, on retiendra la rétrospective de l’œuvre cinématographique de Phllippe Garrel entre le 18 septembre et le 20 octobre. Première rétrospective depuis quinze ans, l’héritier de la Nouvelle Vague poursuit ses obsessions sur grand écran : l’amour, la famille, la séparation et l’enfance sont, chez lui, martelés doucement films après films. Mélancolie tranquille et acuité des douleurs passagères , le cinéma de Garrel bouleverse et transporte. A découvrir ou ré-découvrir absolument. Le week-end du 19 octobre est quant à lui consacré aux films de Guy Debord. Les films de l’auteur de la Société du spectacle, fondateur de la l’International situationniste demeurent relativement méconnus du grand public. Le but de Debord  : arracher le spectateur de cinéma à la passivité et l’aliénation imposée par l’ordre spectaculaire marchand.

Mathilde Cassan

Put on a happy face

Le Joker n’en fini plus de se faire attendre. Prévu pour le 9 octobre prochain, il se dévoile dans cette bande-annonce finale où l’on y voit enfin Robert de Niro, ce qui n’était pas le cas du précédent teaser. On l’annonce partout comme le film le plus attendu de l’année et c’est avec cette étiquette que le Joker de Todd Phillips s’affiche au Festival de Toronto ainsi qu’au Festival de Venise. Dans cette dernière bande-annonce on y voit un Joaquin Phoenix d’une effrayante maigreur et qui est plus que jamais prédestinée pour ce rôle tant sa démence paraît réelle. Les relations se précisent également entre De Niro et Phoenix, l’un présentateur de télévision qui accueille l’autre pour une prestation comique qui ne semble pas être franchement drôle. Mais la question reste entière d’où vient sa folie ? Le teaser offre de nombreuses pistes en montrant son harcèlement de tout côté tout mais garde encore beaucoup de mystère jusqu’à sa sortie prochaine. Usez de patience, le Joker classé R-Rated sort dans un mois.

Guillaume Ménard

Marvel vs Sony

L’annonce a fait l’effet d’une bombe dans la communauté des fans de Spider-Man. Vécu comme le plus gros cataclysme post-décès de Stan Lee et d’ Iron Man, Spider-Man quitte donc le Marvel Cinematic Univers. En cause ? Le désaccord entre les deux studios. Sony avait récupéré les droits du super-héro dans les années 90, l’époque où Marvel commençait à faire faillite. Disney ayant racheté Marvel en 2009, il signe un accord avec Sony pour pouvoir utiliser Spider-Man au sein du MCU. Mais voilà que Mickey, qui possède 5 % des profits, demande à l’homme araignée de financer ses films à part égale. Qui est le plus fort entre la souris et l’araignée ? L’araignée sort grand vainqueur et Sony récupère les pleins pouvoirs sur la franchise qui n’apparaîtra certainement plus dans les Avengers. Des précisions sont arrivées depuis la D23, la réunion du fan club de Disney qui se tenait cette semaine. Les informations viennent de Tom Holland lui-même (actuel Spider-Man) qui assure ne pas lâcher le costume puisque qu’il lui manque deux films pour honorer son contrat. Sony souhaite par ailleurs élargir l’univers Spider-man en le faisant apparaître dans le prochain Venom ainsi qu’un potentiel film sur Morbius. To be continued…

Guillaume Ménard

Uncharted : recherche courageux réalisateur désespérément

Il est des projets cinématographiques tout aussi dévastateurs qu’une catastrophe naturelle présente dans la plus grosse superproduction. Pas de Tour infernale ni de mers agitées ni même d’Amazonie assiégée par les flammes. Juste le tournage de l’adaptation live du célèbre jeu vidéo Uncharted (41 millions de ventes à travers le monde en 2018) avec Tom Holland (Spider-Man : Homecoming) dans le rôle principal. L’histoire doit suivre l’aventurier Nathan Drake dans sa quête de trésors et de cités mythiques. Promis sur le papier à rencontrer un certain public, la mise en chantier du tournage bloque à cause d ‘un point précis qui pose problème dans ce cas(tastrophe) présent, un détail, puisqu’il s’agit du poste de metteur en scène. En effet, le site Deadline nous apprend que Dan Trachtenberg venait de jeter l’éponge. Des divergences artistiques entre le cinéaste et le studio Sony Pictures ? Assurément plus qu’un problème d’univers puisque avant Trachtenberg, quatre autres cinéastes avaient successivement quitté le navire : Neil Burger (Divergente), David O.Russel (Hapiness Therapy), Seth Gordon (Baywatch) et Shawn Lévy (la trilogie La nuit au musée). Autant dire que depuis 2014, date d’annonce du projet, Uncharted version ciné est passé entre des mains et des yeux bien différents. Beaucoup d’autres réalisateurs dits bankables ont été sondés, sans fortune, ce qui laisse penser qu’il ne reste plus que l’alternative Tommy Wiseau pour sauver ce projet. Tant que ce n’est pas Michael Bay qui vient jouer les pompiers pyromanes, le cœur du film bat encore. La date de sortie étant maintenue à fin 2020, n’hésitez pas à envoyer vos démos Imovie au studio américain.

François-Xavier Lerbré

Copyright Sony

Biarritz célèbre l’Amérique latine

Certes le mois septembre est marqué par le grandiloquent festival de Deauville consacré au cinéma américain, mais aussi par des festivités plus marginales et pourtant nécessaires. C’est le cas du Festival Biarritz Amérique Latine qui met à l’honneur le cinéma et les cultures d’Amérique du Sud, avec pour cette 28e édition un focus sur la Patagonie. Le festival se déroulera ainsi du 30 septembre au 6 octobre et sera également l’occasion d’un hommage au cinéaste brésilien Júlio Bressane, méconnu et brillant dans son approche du cinéma. Au programme également, des rencontres autour du cinéma essentiellement, avec une compétition de documentaires, courts mais aussi long-métrages de fiction, et des événements autour de la musique, de la littérature, et une exposition sur « L’affiche militante » en partenariat avec l’Institut des Hautes Études de l’Amérique latine.

Caroline Fauvel

Júlio Bressane
J'entretiens une relation de polygamie culturelle avec le cinéma, le théâtre et la littérature classique.

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