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Agendart – Spécial OFF d’Avignon

© Gregory Batardon

Festival d’Avignon oblige, la rubrique Art vous propose un Agendart exceptionnel, pour ceux qui ont la chance d’être à Avignon mais pas seulement.

Danse – Forward / Into Outside au Théâtre Golovine

Jusqu’au 26 juillet, le jeune chorégraphe suisse Edouard Hue présente deux pièces de sa création au Théâtre Golovines, un lieu avignonnais entièrement dédié à la danse. La première, un solo de 25 min interprété par lui-même, se veut un numéro très physique où le corps est sollicité jusqu’à l’extrême dans une danse très organique et animale. La deuxième création, très réussie et de 25 min également, est un pièce pour cinq danseurs qui interroge ce qui fait groupe. Un danseur se retrouve progressivement rejoint sur scène par d’autres qui l’imittent jusqu’à composer un ensemble. Si le thème de la coopération et de ce qui fait corps est assez habituel en danse, il est ici traité avec beaucoup d’intelligence et d’humour et interprété par cinq danseurs très énergiques et manifestement heureux d’être la. Nous aussi. 

Forward/ Into Outside, Festival OFF d’Avignon, jusqu’au au 26 juillet au Théâtre Golovine. Tarif : 15/12€ Carte off. 

© Julien Jovelin

Théâtre – Camille contre Claudel 

Au théâtre du Roi René, Hélène et Lola Zidi racontent l’histoire de la sculptrice Camille Claudel aux différents âges de sa vie. De sa jeunesse où elle s’éprend d’Auguste Rodin, aux conséquence de cet amour qui l’envoie à l’hôpital psychiatrique de Montfavet. Rodin est le sujet central de la pièce, idéalisé par la jeune Camille Claudel là où son ainée tente de lui expliquer qu’il lui volera tout, son art, son authenticité,  sa santé mentale… Une histoire passionnante que les deux actrices, mère et fille, rendent bouleversante.

Camille contre Claudel, à 15h35 au Théâtre du Roi René jusqu’au 28 juillet. Durée 1h20. Plein tarif  : 20/14€.

© Vincent Menjou-Cortes

Théâtre – La Cicatrice à la Manufacture

Seul en scène, Vincent Menjou-Cortes, interprète Jean-François, une jeune garçon affublé d’une cicatrice sur la lèvre supérieure, résidu d’un bec de lièvre certes bien arrangé mais encore visible. Par ce que les enfants sont parfois très cruels entre eux, cette cicatrice va très rapidement compliquer la vie de Jeff dans sa nouvelle école. Jusqu’à ce qu’un camarade plus populaire décide de lui offrir son amitié. Mais cette complicité fragile ne résoudra rien, au contraire. Histoire classique de bouc émissaire scolaire, la Cicatrice vaut surtout pour l’interprétation de Vincent Menjou-Cortes qui, simplement juché sur une petite palette et seulement armé d’un micro parvient à incarner l’adulte timide et angoissé qu’est devenu cet enfant moqué et traumatisé par les conséquences de ses actes.

La Cicatrice, mise en scène de Vincent Menjou-Cortes d’après le roman de Bruce Lowery. Festival OFF d’Avignon, jusqu’au 26 juillet à La Manufacture. Tarif : 18,50/13€.

Théâtre – Un coeur simple au Théâtre de la Luna

La comédienne Isabelle Andréani adapte et incarne à merveille la nouvelle de Gustave Flaubert Un cœur simple. Comme elle le dit elle-même à la fin du spectacle, l’histoire rend hommage à nombre de nos arrière-grands-mères, en retraçant l’histoire de Félicité, une humble servante du XVIIIème siècle. Très touchant, le spectacle doit avant tout sa réussite à l’interprétation parfaite de l’actrice qui incarne avec beaucoup de sincérité le rôle de la modeste bonne.

Un coeur simple, Avignon OFF, jusqu’au 28 juillet à 10h55 au théâtre de la Luna. 1h20.Plein tarif  : 20 / 15€.

Théâtre – Solaris à l’Espace Saint Martial 

Ouvrage de Stanislas Lem publié en 1921, Solaris est surtout connu pour avoir été adapaté au cinéma par Tarkovski en 1972. Si le réalisateur russe a surtout traité l’aspect métaphore de l’oubli et du temps qui passe, la compagnie du Tambour des Limbes a choisi d’explorer la veine de la science fiction du récit. Au centre, Chris Kelvin, un psychologue dépêché en urgence sur la station en orbite autour de la planète Solaris et avec laquelle le contact a été rompu. A son arrivée, il se rend compte que le chef de mission s’est suicidé et que les deux autres membres de l’équipage semblent devenus fous et voir des fantômes… jusqu’à ce que sa propre femme, décédée il y a 10 ans, apparaisse à son tour devant lui. Avec très peu de moyens et beaucoup d’imagination, le collectif parvient à proposer une scénographie inventive et efficace qui transporte immédiatement dans la capsule spatiale. Alors que les spectacles du Off se caractérisent souvent par des propositions scéniques pauvres voire inexistantes, il est plus qu’agréable de se retrouver face à un vrai travail de scénographie. La narration est claire, les enjeux bien exposés et prenants (d’où viennent ces fantômes ? peut-on tomber amoureux d’eux ? les ramener sur terre ? ) et le jeu des acteurs très convaincant. Bref, un succès du off mérité. 

Solaris de la Compagnie Le Tambour des Limbes à 20h25 à l’espace saint Martial, 2 rue Henri Fabre, jusqu’au 28 juillet. Durée 1h30. Tarif : 19/13€.

Théâtre – Madame est morte

Pièce historique en alexandrins qui emmène son public à la cour de Louis XIV où un chassé croisé amoureux se prépare. Madame, l’épouse de Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV, vient de mourir. Or, pour faire taire ce qui se dit autour de l’homosexualité de son frère, Louis XIV a l’idée de le remarier à leur cousine, Anne-Marie-Louise d’Orléans, dite la Grande Mademoiselle, toujours célibataire. Mais cela n’est pas sans compter sur les ambitions de cette dernière, qui souhaite plutôt épouser le Duc de Lauzun, rival du roi. Une pièce qui explore le XVIIème siècle et qui, à l’aide de dialogue satiriques modernisés, dénonce avec humour le puritanisme de l’époque.

Madame est morte, à 11h40 auThéâtre des Corps Saints jusqu’au 28 juillet. Durée 1h15. Tarif : 20/14€.

Théâtre – PARIS – Titanic revisité au Théâtre de la Reine Blanche

Enfin, pour ceux qui n’auraient pas la chance de pouvoir aller à Avignon, vous pouvez toujours aller voir l’adaptation scénique de Titanic sur la petite scène du théâtre de la Reine Blanche (Paris 18). La jeune compagnie Acid drama s’est attaquée au film culte pour en faire une fable actuelle entre onirisme et comédie. Comme dans le film, 106 ans après le naufrage du célèbre bateau, Rose, alors vieille dame, tente d’aider le chercheur Brock Lovett à retrouver le cœur de l’Océan en faisant revivre aux spectateurs ses souvenirs à bord du plus grand paquebot du monde. Une pièce parodique animée par l’énergie incroyable de ses comédiens qui parviennent parfaitement à s’approprier le plateau par le jeu et les décors, et qui ne pêche que par des gags parfois trop faciles.

Titanic au théâtre de la Reine Blanche, Paris du 17 au 21 juillet à 21h.

Rédactrice "Art". Toujours quelque part entre un théâtre, un film, un ballet, un opéra et une expo.

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