L’affiche de Greta du réalisateur Neil Jordan laissait présager tension et petits frissons. Finalement, ce fut plutôt une déception. Critique d’un thriller affligeant de nullité.
Quand Frances McCullen découvre un sac à main dans le métro New yorkais, elle ne peut s’empêcher de le ramener à sa propriétaire. Elle fait alors la rencontre de Greta, dame esseulée. Mais Greta pourrait bien s’avérer être moins sympathique qu’elle n’y parait.
Un cinéma abyssal
Neil Jordan nous livre ici un film à la mise en scène très conventionnelle et qui ne fait pas toujours sens. A l’image de la réalisation, la bande son très classique relève, à ce stade, de l’impersonnel. On aurait au moins pu attendre d’un thriller qu’il nous fasse ressentir quelques frissons mais même à ce jeu, Greta échoue. Greta est même particulièrement mauvais et la prestation d’Isabelle Huppert ne relève en rien le niveau de ce film qui sombre rapidement dans une médiocrité abyssale. Le potentiel effrayant d’Isabelle Huppert est semblable à celui d’un chiot dans cette mise en scène insipide. L’actrice ne semble d’ailleurs pas prendre son rôle trop au sérieux et cabotine à loisir dans ce long métrage qui nous avait pourtant été vendu comme un thriller avant sa sortie.
Une tension aux abonnés absents
C’est l’élément le plus remarquable de Greta, l’incapacité du réalisateur à nous faire ressentir la moindre tension. A coup de jump scare putassiers et de violons trop forts, Neil Jordan espère créer la crispation chez le spectateur, en vain. Il parvient tout au plus à nous faire pouffer de rire pour finalement nous mener à lever amèrement les yeux au ciel. La tension atteint son apogée lorsqu’Isabelle Huppert brise un verre de Chablis. Frissons garantis.
Un scénario faiblard
On ne peut savoir à quel point les minutes sont longues face à Greta si l’on en a pas fait l’expérience. Le scénario de Greta tient sur un post-it et ne semble pas plus élaboré qu’une simple liste de courses. Le réalisateur fait en prime durer notre ennui puisque son long métrage qui tourne en rond au bout de 45 minutes en dure 95. L’existence de ce film repose sur la naïveté, la stupidité des personnages qui entourent celui d’Isabelle Huppert. Chloë Grace Moretz est exaspérante de candeur dans le rôle de Frances qu’elle essaye d’incarner au mieux.
Un film qui ne valait pas une place de cinéma et qui nous a fait perdre 1h39 de notre temps. Pour le même effet, nous aurions pu nous contenter de regarder la bande-annonce du film qui en contient toute l’action.