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AGENDART – Molière, Tcherniakov et Mercier

Un dimanche sur deux, la rédaction “Art” de Maze vous propose une sélection d’évènements culturels à ne pas manquer.

© Erwan Fichou et Théo Merci, 2018

Théâtre – Le palmarès des Molières

La palmarès 2019 de la cérémonie des Molières dévoilé le 13 mai dernier a réservé son lot de surprises et de polémiques. Les Molières sont loin d’être au théâtre ce que sont les Césars au cinéma. Les amateurs des salles parisiennes, en particulier des salles publiques, sont toujours un peu circonspects face aux nominations et, parfois aussi, aux résultats. Toutefois, parce qu’ils sont un des rares moments où l’on parle théâtre à la télé, les Molières demeurent un évènement. La cérémonie 2019 a donné lieu à quelques polémiques, notamment en raison du coupage au montage (la cérémonie est diffusée en léger différé) de l’irruption des gilets jaunes. Les Molières des meilleurs acteurs publics sont allés à Marina Foïs (pour sont rôle dans Les idoles de Christophe Honoré) et à François Morel pour J’ai des doutes. La statuette du meilleur comédien privé est revenue à Benoît Solès, pour son rôle dans sa propre pièce La Machine de Turing. Ce dernier, qui a également remporté la statuette du meilleur auteur est au coeur d’une autre polémique faite d’accusation de plagiat, sa pièce ressemblant étrangement, selon profession-spectacle à Breaking the Code de Hugh Whitemore. Côté mise en scène publique, c’est l’actrice Mathilde May qui a été distinguée, coiffant au poteau Thomas Ostermeier, Pauline Bureau et Robert Lepage… Ostermeier a toutefois pu se consoler avec le Molière du meilleur spectacle public pour sa mise en scène de La nuit des rois de Shakespeare à la Comedie-française. Enfin, le Molière du meilleur seul est scène est allé à Blanche Gardin, surement le choix le moins surprenant et discutable de la soirée.

© Agathe Poupeney – Opera National de Paris

Opéra/Danse – Iolanta / Casse-Noisette à l’Opéra de Paris

Il reste encore quelques jours pour aller voir le merveilleux double spectacle de Dmitri Tcherniakov à l’Opéra de Paris. Le metteur en scène russe redonne tout son souffle au diptyque imaginé par Tchaikovski en 1893 et dont les deux pans, l’opéra Iolanta et le ballet Casse-Noisette, n’avaient jamais été remontrés ensemble. Le premier spectacle, moins connu, relate l’histoire de Iolanta, la fille aveugle du roi René qui ne sait rien de son handicap jusqu’à ce que le chevalier Vaudemont ne lui apprenne. Casse-Noisette est un des grands classiques du ballet mais cette version s’inspire d’avantage du conte d’Hoffman, une lecture plus adulte et sombre de l’histoire. Tcherniakov a largement retravaillé le livret du ballet afin d’imbriquer les deux oeuvres et, pour la partie ballet, il a fait appel à un trio de chorégraphes (Arthur Pita, Sidi Larbi Cherkaoui et Edouard Lock). La mise en scène, complexe et très fastueuse, produit des images magnifiques et une atmosphère qui oscille entre le féérique, le comique ou le (très) sombre. D’ores et déjà un classique.

Iolanta/Casse-Noisette à l’Opéra de Paris (Palais Garnier) jusq’au 24 mai 2019. 4h05 avec deux entractes.

Exposition – Théo Merci au Musée de la Chasse et de la Nature

Dix ans après y avoir fait sa première exposition, le plasticien et metteur en scène Théo Mercier est de retour au Musée de la Chasse et de la Nature. Comme d’habitude, l’invitation consiste à ce qu’un artiste insère ses oeuvres dans la collection permanente du Musée faite de mobilier, de tableaux et sculptures mais aussi de nombreux animaux empaillés ou de fusils, un fond qui correspond bien au travail très organique de Théo Mercier. Dans Every stone should cry, il expose des objets qu’il a lui-même créé ou rapportés de voyage et transformés dans une scénographie façon musée d’histoire naturelle. Une histoire naturelle qui aurait mal tournée et où des mains sortiraient de coquillages, des chevaux décharnés erreraient et où les cailloux formeraient d’étranges totems. Le cabinet de curiosités de Théo Mercier se compose de vitrines insolites (celle dédiée aux os à chien) ou franchement drôles (le kamasutra des petits squelettes) qui interrogent le rapport de l’homme à la nature. A noter que le 12 juin à 19h30, Mercier conviera quelques amis artistes pour une soirée de performance dans le Musée…

Everyone stone should cry de Théo Mercier au Musée de la Chasse et de la Nature jusqu’au 30 juin 2019.

Rédactrice "Art". Toujours quelque part entre un théâtre, un film, un ballet, un opéra et une expo.

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