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DECRYPTAGE – Ingérence russe : le rapport Mueller publié après deux ans d’enquête

Dimanche 24 mars, le rapport de l’enquête menée par Robert Mueller sur l’ingérence de la Russie dans l’élection présidentielle américaine de 2016 a été rendu public. Un bilan sans preuves qui clôt deux années d’enquête tumultueuses.

« Pas de collusion, pas d’obstruction, DISCULPATION complète et totale. GARDONS SA GRANDEUR A L’AMERIQUE ! » C’est avec ces mots que le président américain Donald Trump a tweeté sa joie, après le rapport Mueller rendu public et ne présentant aucun élément permettant de prouver une collusion entre les Etats-Unis et la Russie. Une victoire pour celui qui s’est toujours défendu d’une ingérence dans sa campagne. Pourtant, les deux dernières années n’ont pas été de tout repos pour son gouvernement et son entourage, visés par l’enquête.

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1109918388133023744?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1109918388133023744&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.huffingtonpost.fr%2F2019%2F03%2F24%2Ftrump-russie-le-rapport-mueller-na-pas-trouve-de-preuve-de-collusion_a_23699396%2F

Un feuilleton judiciaire de deux ans

Tout commence en mai 2017, quand le procureur indépendant américain Robert Mueller, ancien directeur du FBI, décide d’enquêter sur une éventuelle ingérence russe dans l’élection présidentielle de 2016, qui a vu l’élection de Donald Trump. Le procureur est nommé pour diriger cette enquête, qui devait initialement être menée par James Comey, directeur du FBI. Il est rapidement limogé par le président américain. Robert Mueller ouvrira d’ailleurs à son encontre une enquête pour délit d’entrave à la justice.

L’ingérence, c’est le fait qu’un Etat intervienne dans la politique d’un autre Etat, et donc dans ce cas que la Russie interfère dans l’élection présidentielle américaine en raison d’intérêts communs. L’éventuelle collusion, qui caractérise une entente secrète entre deux personnes pour nuire à un tiers, aurait dans ce contexte visé à affaiblir Hillary Clinton, la concurrente de Donald Trump, pour faire gagner ce dernier.

Quelques mois après le début de l’enquête, des premières mises en examen sont dévoilées. Elles visent Paul Manafort, ancien directeur de campagne de Donad Trump, remplacé par Steve Bannon, et son associé Rick Gates. Ils sont tous deux accusés entre autres de blanchiment d’argent à travers des activités de lobbying en faveur de l’ancien président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch. Après ces inculpations, deux anciens conseillers de la campagne de Donald Trump, George Papadopoulos et Michael Flynn plaident coupable d’avoir menti au FBI au sujet de leurs contacts avec la Russie.

Début 2018, l’enquête avance et treize citoyens russes sont eux aussi inculpés pour complot et notamment pour avoir exercer une forme d’influence visant à dénigrer la candidate Hillary Clinton au profit de Donald Trump. Plus tard, l’enquête s’intensifie et Michael Cohen, avocat personnel du président, fait l’objet d’une perquisition à son domicile, son bureau et sa chambre d’hôtel. Il plaidera coupable quatre mois plus tard de fraude fiscale et de violation de la législation sur le financement des campagnes.

En novembre 2018, le ministre de la Justice Jeff Sessions démissionne et donne à voir une perte de contrôle de la part du gouvernement américain. Toutefois, le rapport de Robert Mueller rendu au ministère de la justice le 22 mars et rendu public le 24 pointe le manque d’éléments pour prouver une réelle collusion entre les Etats-Unis et la Russie dans la mouvementée élection présidentielle américaine de 2016.

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