MUSIQUE

TOP – Les meilleurs concerts de 2018

Après le top album, Maze vous propose de revenir sur les concerts qui ont marqués l’année 2018 à travers le regard de cinq de nos rédacteurs.

Camille Tardieux

1. David Byrne (BBK Live, Bilbao, 13 juillet)

Retour en solo pour l’ancien leader des Talking Heads avec un concert conceptuel événement. Aucun ampli sur scène, instruments portatifs, uniformes et décors minimalistes, chorégraphies post-modernes. Tout est live et tout groove à merveille, des percussions ethniques aux textes dadaïstes portés par sa voix inimitable. Premier rang, sous la pluie, les larmes aux yeux et un soir de juillet à tout jamais gravé dans mon esprit.

2. Björk (Primavera Sound, Barcelone, 31 mai)

La reine de la pop mutante et exigeante n’a rien perdue de sa superbe. Dans un décor fantastique représentant un écosystème du futur, un orchestre de flûtes et de harpes lutte contre des offensives électroniques, dans un équilibre sidérant, où sa voix demeure toujours la pièce maîtresse. Un spectacle total, envoûtant et fascinant.

3. Nick Cave & The Bad Seeds (Primavera Sound, Barcelone, 31 mai)

Après un album douloureux, marqué par la perte d’un de ses fils, l’Australien est revenu sur scène au printemps dernier. Une véritable leçon de performance scénique : avec sa présence unique, privilégiant le contact direct avec ses fans, impossible de résister aux pics d’émotions qui traversent le show. Épaulé par le fidèle Warren Ellis, les Bad Seeds mènent la danse de ce grand prêche païens qui ne peut pas laisser indifférent.

4. My Bloody Valentine (BBK Live, Bilbao, 13 juillet)

Les monstres sacrés du shoegaze était de retour en Europe pour quelques dates. Boosté au spleen et à la distorsion, la matière sonore brute et multi-couches envoyée par les Gallois se malaxe, se tord, se perd dans l’espace et dans le temps. Psychédélique et punk à la fois, un grand moment d’abstraction, qui joue avec nos nerfs, nos sentiments et nos oreilles : un set de haute volée, hypnotique et transcendant.

5.  Gorillaz (BBK Live, Bilbao, 14 juillet)

Le groupe virtuel emmené par Damon Albarn posait cet été son cirque sur la scène principal du BBK, dans les montagnes surplombant Bilbao. Un live forcément cartoonesque mêlant pop, hip-hop, électro, rock et soul avec une efficacité exemplaire. Plus décontracté que jamais, un grand moment d’hédonisme, comme un exutoire idéal en ces temps troublés.

Moment fort : la venue de Benjamin Clementine pour une version exceptionnelle de l’hymne anti-Trump Hallulujah Money.

Mentions spéciales : Slowdive (Primavera Sound, Barcelone, 2 juillet)/ Sparks (Primavera Sound, Barcelone, 31 mai) / The Chemical Brothers (BBK Live, Bilbao, 13 juillet).

 

Marie Da Silva

1. Her (L’ Aéronef, Lille, 20 octobre)

Sur scène, Victor Solf chante, avec émotion et passion, les compositions imaginées avec Simon. Membre défunt du groupe, la présence bienveillante de son ami se fait ressentir à plusieurs moments au cours du concert. Un moment de grâce et de partage, presque hors du temps, qui a valu de longues minutes d’acclamation à l’artiste. La gorge serrée, Victor annonce la fin prochaine du groupe et le début d’un nouveau chapitre, sans Simon.

La soirée se termine sur un avant-goût de cet après Her avec une chanson totalement inédite qui prévoit, on l’espère, une longue et jolie carrière solo à l’artiste.

2. Parcels (L’Aéronef, Lille, 11 novembre)

Teintée d’une empreinte délicieusement vintage, la musique de Parcels mélange les époques et les genres pour un résultat réjouissant. Les premières notes de Tieduprightnow ou encore de Overnight, leurs titres les plus connus, suffisent à entraîner le public dans une ambiance électrique. La salle de concert lilloise s’est rapidement transformée en une véritable discothèque, rythmée par la pop jouissive du groupe australien.

3. Indochine (Zénith de Rouen, 27 mars)

Avec le 13 tour, Indochine propose aux spectateurs d’embarquer pour un voyage lunaire de plus de deux heures, direction les étoiles. La mise en scène, spectaculaire, habille le Zénith d’un plafond d’écrans impressionnant. De l’Aventurier à College Boy en passant par Karma Girl, issue du dernier album, Indochine mélange les plaisirs face une salle comble et conquise.

4. Odezenne (L’Aéronef, Lille, 1er décembre)

De l’énergie, de la poésie, de la bestialité, des nuages de fumée et des cheveux balancés dans tous les sens : Odezenne a retourné la salle de concert lilloise, à l’occasion de leur dernier concert de l’année. Deux rappels du public plus tard, les bordelais ont du mal a quitté la scène et enchaînent les chansons avec une générosité appréciable. Le rideau se ferme sur le Baccara, il est temps de sortir de ce tourbillon enivrant.

5. Ed Sheeran (Stade de France, Paris, 6 juillet)

Il en rêvait, il l’a fait ! C’est en toute simplicité que le chanteur britannique est arrivé sur scène, face à un stade de France paré de bleu, de blanc et de rouge. Quelques instants à peine après la victoire de l’équipe de France contre l’Uruguay, Ed Sheeran a réussi à faire danser 60 000 spectateurs. Seul avec sa guitare et une pédale lui permettant d’enregistrer des mélodies en live, Sheeran offre un concert explosif qu’on regretterait presque de ne pas pouvoir vivre dans une salle plus intimiste.

Sophie Moulin

1. Santana (Blues Passion, Cognac, 4 juillet)

Un concert de légende aux allures de revival de Woodstock. Le maître Santana entouré de six musiciens, tous aussi débordants de génie que lui. Quelque chose qu’il faut vivre au moins une fois dans une vie.

2. Big Flo et Oli (Arkéa Arena, Floirac, 31 mars)

11000 personnes pour un concert archi-complet et une énergie de fou. Du BeatBox, de la trompette, des textes, de la salsa… Un mélange détonnant qui fonctionne !

3. Indochine (Arkéa Arena, Floirac, 10 Novembre)

Plus de trois heures de concert et une salle en communion avec les artistes. Une mise en scène incroyable à coups d’écrans géants plafonnés, recréants la voûte céleste. Pour le coup on a décollé pour une autre planète. Des textes forts et engagés. L’inavouable plaisir de lever son doigt bien haut pour accueillir la chanson “Trump le monde”. Bref un concert qui a tenu toutes ses promesses.

4. Eddy de Pretto (La Nef, Angoulême, 19 octobre)

Toutes les générations confondues étaient au rendez-vous. Une mise en scène du rien pour ne s’attacher qu’aux textes, qu’aux mots. Pas d’autres termes : Eddy de Pretto mon coup de cœur de l’année 2018.

5. Gauvain Sers (La Palène, Rouillac, 24 Novembre)

Un concert en toute intimité et un artiste proche de son public. De beaux textes qui se raccrochent à ma réalité, des musiciens complices… Un personnage qu’on a envie d’aimer.

 

Alizée Bourgeois

1. Feu ! Chatterton (Bataclan, Paris, 9 avril)

Deux ans après sa révélation au Trianon en mars 2016, Feu ! Chatterton, étoile montante du rock indépendant français, nous donnait de nouveau rendez-vous à l’occasion de la sortie de son deuxième album : L’Oiseleur. Véritable festin des mots, l’interprète Arthur Teboul cueille pour nous quelques vers d’Apollinaire et d’Eluard, qu’il distille avec goût dans ces morceaux à la beauté visuelle parlante. Feu ! Chatterton réussit le pari de surpasser son précédent concert parisien en émotion et générosité.

2. Cigarettes After Sex (Trianon, Paris, 26 mai)

Simplicité et humilité comme maîtres-mots, Greg Gonzalez a interprété pour la première fois à Paris ses chansons d’amour, de rupture, d’absence et de mélancolie. Les interactions avec le public furent rares, mais sans doute afin de préserver le mystère entourant ce groupe discret. Ce soir-là au Trianon, le public est silencieux, attentif à cet hymne à l’amour et au désamour.

3. Macklemore (Zénith de Paris, 13 avril)

Le rappeur américain a livré un véritable show sur les planches de la mythique salle parisienne, tant en terme de performance musicale que de mise en scène, à la hauteur de son personnage haut en couleurs. A chaque morceau furent associés des montages visuels numériques et des costumes différents. Doués d’une énergie débordante, Macklemore et sa troupe de danseurs ont donné sans compter lors de ce grand concert.

4. L’impératrice (Solidays, Paris, 24 juin)

Pour sa dernière édition, le festival de l’hippodrome de ParisLongchamp accueillait L’Impératrice. Ce groupe pop et disco français, récemment formé par six musiciens et une chanteuse, fut révélé cette année. La voix légère et délicate de Flore Benguigui nous invite à l’évasion en interprétant les titres du premier album du groupe, Matahari, entrecoupés de solos de guitare endiablés.

5. Juliette Armanet (Solidays, Paris, 24 juin)

Egalement présent ce jour-là aux Solidays, le piano-voix de Juliette Armanet a particulièrement retenu l’attention des festivaliers, notamment par son style qui n’est pas sans rappeler une certaine Véronique Sanson. Juliette a interprétée avec fougue les titres du très réussi Petite Amie, son premier album, et s’est risquée à présenter une version française très sensuelle d’un titre de The Weeknd et Daft Punk, I Feel It Coming (Je te sens venir). Artiste audacieuse et enthousiaste, Juliette Armanet n’est pas avare de mots et communique sa bonne humeur.

Caroline Fauvel

1. Blood Orange (Pitchfork Music Festival, Paris, 2 novembre)

Au cas où vous ne l’auriez pas compris Blood Orange a été l’artiste de mon année 2018, son unique date en France a été tout simplement remarquable et représentative d’un travail musical collaboratif d’une grande qualité.

2 – Kaytranada [DJ Set] (Pitchfork Music Festival, Paris, 2 novembre)

3 – Daniel Avery [DJ Set] (Nördik Impakt, Caen, 28 octobre)

4 – Étienne Daho (La Route du Rock, Saint-Malo, 17 août)

5 – Juliette Armanet (Cabourg Mon Amour, 1er juillet)

AMOUREUX DES SONS, DES MOTS ET DES IMAGES, DE TOUT CE QUI EST UNE QUESTION D'ÉMOTION, DE RYTHME ET D'HARMONIE.

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