CINÉMA

« Bienvenue à Marwen » – Deux Steve Carell pour le prix d’un

Robert Zemeckis revient avec un petit film original et efficace. L’acteur Steve Carell maîtrise son rôle à la perfection dans Bienvenue à Marwen.

Après s’être fait violemment agressé par une bande de néonazis, Mark Hogancamp, devenu amnésique, se réfugie dans la reconstitution historique de l’attaque d’un village belge pendant la seconde guerre mondiale. Cette auto-thérapie va lui permettre peu à peu de faire face à la réalité.

Robert Zemeckis serait-il en train de se ressaisir ? Depuis 2000, date de sa dernière réussite (Seul au monde), nous avons pu l’observer maltraiter sa filmographie jusqu’alors très réussie. Le réalisateur de Forrest Gump a plus souvent déçu qu’il n’a réjouit. Après sa trilogie enfantine de films en performance capture (Le Pôle express, La légende de Beowulf, Le drôle de Noël de Scrooge) puis des films de guerres passables, il avait tenté de mettre en scène dans The Walk l’histoire unique de Philippe Petit (le célèbre funambule responsable DU casse artistique du siècle) qui, dans l’illégalité la plus totale, avait tendu un fil entre les Twin Towers à New-York pour y réaliser son numéro de cirque. Cependant nous avions largement préféré le documentaire de James Marsh raconté par Philippe Petit lui-même. Quelle surprise fut donc d’apprendre que Robert Zemeckis faisait son retour, après deux ans d’absence, avec un film tiré d’une histoire vraie et qui avait déjà bénéficié d’un documentaire.

Toy Story 2.0

Marwen (contraction de Mark et Wendy, son ex-femme), c’est le nom d’un petit village belge (fictif) dans lequel Mark reconstitue une attaque nazie dont il est le sauveur. Ce village miniature, véritable spectre de ses idées fixes, va lui permettre d’affronter ses propres démons. L’obsession pour ses maquettes sont notamment dues au fait que les figurines sont des miniaturisations de lui-même ainsi que toutes les femmes qui l’aident à affronter de nouveau la réalité comme par exemple sa voisine, dont il est amoureux, ou encore sa collègue de travaille

© Universal Pictures

Robert Zemeckis ne cesse de jouer sur la psychologie de son personnage principal sur lequel repose toute la réussite du film. Steve Carell, qui mériterait une plus grande reconnaissance, maitrise son rôle à la perfection. Son talent pour jouer les personnages inoffensifs, et parfois looser, se retrouve être le principal atout, sans oublier les seconds rôles féminins.

Toutes ses femmes qui croisent la vie de Mark lui sont autant de soutien moral pour tenter d’affronter le principal enjeu de son rétablissement : aller assister au jugement de ses agresseurs.

Sans créer quelque chose de nouveau le réalisateur reprend les bases d’un film à énigme, dévoilant suffisamment du récit pour maintenir le spectateur en allène. Les circonstances de l’agression s’accompagnent, en parallèle, des obsessions, des craintes et autres TOC inhérents au traumatisme de Mark. Faisant foi de cette narration (convenu) il se permet, certes,  parfois quelques longueurs ou messages grossiers.

Retour vers le futur

Robert Zemeckis mêle dans ce dernier film tout ce qui ne lui a pas réussit depuis les années 2000, que ce soit la performance capture, ou les scènes de guerre.

Résultat, Bienvenue à Marwen n’est sûrement pas un grand film, mais il a toute les qualités d’un bon film. Et ça nous rassure sur un point : Robert Zemeckis n’a peut être pas dit son dernier mot.

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