Photo : © Manu Fauque
Le guitariste du groupe Joseph Delmas se livre sur le premier album de Minuit, leur musique et la scène.
Ils sont quatre et ils ont tout cassé en sortant en octobre dernier leur premier album, Vertigo (Because Music). Minuit et leur musique détonnent, bousculent, mettent en mouvement. Pour en parler, c’est le guitariste Joseph Delmas qui se colle au jeu du questions-réponses.
Comment a commencé l’aventure Minuit ?
J’ai rencontré Raoul (Chichin) au Bus Palladium il y a 5-6 ans, parce qu’on partageait une scène ensemble, lui avec son groupe et moi avec le mien. On a tout de suite accroché, on s’est mis à jouer ensemble. On a les mêmes références : Jimi Hendrix, AC/DC, etc. On s’est alors dit pourquoi pas jouer ensemble ? Ensuite c’est allé très vite, on a rencontré d’abord Klem (le bassiste, ndlr), puis Raoul a proposé à sa sœur Simone (Ringer) de devenir notre chanteuse.
Dans notre critique de votre album, Vertigo, on l’a qualifié d’électrique, et de disco. Est-ce que c’est juste ?
C’est complètement ça ! Le côté électrique, c’est notre sensibilité à Raoul et à moi. Et oui il y a un gros côté disco, lié à nos influences à tous : le groove, le funk, la disco. C’est ce qui donne envie de danser, et c’est ce qui nous anime aussi un petit peu !
Justement, c’est vrai que cet album donne envie de danser ! La fête y est très présente, jusqu’au nom de votre groupe : minuit c’est l’heure où tout peut basculer…
Oui c’est ça, c’est effectivement comme ça qu’on a choisi le nom du groupe ! Ça nous collait bien, même si on ne s’est jamais donné de lignes directrices. Mais ce que l’on s’est dit, c’est que l’on voulait à la fois des morceaux dansants, qui puissent vraiment évoquer les moments de la nuit, en dehors du temps, où c’est la fête, où on a envie de danser ; et puis aussi des morceaux plus dans le sentiment, avec des tempos plus lents, qui peuvent faire référence à de la rêverie. Parce que Minuit c’est aussi le moment où l’on s’endort, donc le nom du groupe résume tout ça.
Comment vous travaillez ?
Tous les quatre ensemble, même si souvent l’un d’entre nous arrive avec une idée, que l’on travaille d’abord à deux, parce que c’est plus facile de faire évoluer une idée de base avec un ou deux cerveaux plutôt que quatre en même temps. Et puis ensuite on travaille ensemble. Et c’est Simone qui écrit les textes.
La scène, ça a l’air extrêmement important pour vous…
Ah ouais mais c’est clair ! On adore ça, cette rencontre éphémère avec le public. Quand j’étais jeune et que je voulais faire mon premier groupe, je pensais d’abord à la scène. Et aujourd’hui quand on compose, quand on écrit, on pense à comment on va jouer cette chanson sur scène. Aux Victoires de la Musique (ils étaient nommés en 2017 pour la révélation scène de l’année, ndlr), c’était un kiff monumental de pouvoir jouer Flash sur une si grande scène, avec une scénographie comme ça, et une salle bondée !
Simone et Raoul sont les enfants des Rita Mitsouko. Est-ce que ce groupe a une importance dans votre musique ?
Evidemment qu’il y a une importance, c’est un groupe qui a un statut particulier. Mais on en a parlé très tôt entre nous, et ce que l’on s’est toujours dit, c’est que oui, Simone et Raoul sont les enfants des Rita, c’est un fait. Mais nous avant tout, on fait notre musique. Je comprends que l’on cherche des parallèles, mais il faut savoir une chose : on ne cherche pas à imiter les Rita, mais on ne cherche pas non plus à s’en éloigner à tout prix. S’il certains voient une filiation, tant mieux, mais c’est pas conscient.
Est-ce que Catherine Ringer a eu un droit de regard sur cet album ?
Non. Elle a suivi l’évolution, mais j’ai envie de dire comme n’importe quel de nos parents respectifs ! (rires). Et surtout avec un regard bienveillant sur la musique que l’on peut faire, sans influence de par son statut.
Minuit en concert : le 30/11 à la Luciole à Alençon (61), le 8/12 au Metronum à Toulouse (31), le 12/12 au Transbordeur à Lyon (69), le 13/12 à l’Espace Julien à Marseille (13)…