Libres et tranchantes, les Journalopes sont six journalistes, pigistes par choix.
Les Journalopes vivent à Istanbul, Paris ou Berlin. Elles ont enquêté sur les combattantes ukrainiennes, les faux mariages en Iran, et sur l’amour à l’ère des réseaux sociaux. Elles ont la trentaine, elles sont devenues pigistes pour rester libres, et revendiquent haut et fort leur indépendance. Telles des soeurs, elles s’entraident, s’épaulent, partagent leurs réussites et leurs galères depuis deux ans. Parfois critiquées pour leur liberté de ton, elles ont choisi d’en faire leur force. Les Journalopes sont six, elles écrivent pour Libé, Médiapart, Causette ou The Guardian, et elles ont accepté, cette semaine, de répondre aux questions de Maze.
Comment avez-vous eu l’idée de créer Les Journalopes ?
L’idée est partie d’un adage : l’union fait la force ! Le collectif des Journalopes a été lancé en septembre 2016 par six journalistes indépendantes. Il s’agit aujourd’hui de Justine Brabant, Laurène Daycard, Judith Duportail, Audrey Lebel, Cerise Sudry-Le Dû et Pauline Verduzier. C’est un choix qui nous offre plus de liberté dans notre approche du métier. Nous avons chacune nos domaines d’expertise, mais nous nous retrouvons autour d’une même ligne éditoriale : les droits des femmes.
Comment est-ce que l’on travaille au quotidien au sein des Journalopes ?
Nous partageons un bureau à Paris et nous organisons mensuellement une réunion éditoriale pour parler de nos projets en cours. Celle-ci s’organise en partie par Skype pour pouvoir joindre Cerise Sudry-le dû et Judith Duportail, respectivement basées à Istanbul et Berlin. En dehors de ces rendez-vous, nous formons aussi une communauté de soutien et d’entraide : relecture, conseils… Nous partageons aussi des réseaux sociaux commun (Twitter, Facebook, Instagram). Et nous organisons fréquemment des événements, comme ce fut le cas le 6 mai 2018 à La Station – Gare des Mines avec notre festival du journalisme indépendant.
Quelle est votre vision de l’engagement et de l’entraide au sein d’un collectif de femmes pigistes ?
Nous disons souvent qu’un collectif est le produit de ce qu’en font ses membres. Dans un secteur aussi concurrentiel que le journalisme, l’entraide – la sororité et la bienveillance – sont des atouts essentiels. Le journalisme n’est pas exempt de comportements sexistes, qui existent dans tous les domaines, et notre regroupement nous permet aussi de nous soutenir mutuellement, de nous conseiller et nous encourager les unes les autres.
Quels sont les objectifs et les projets futurs des Journalopes ?
Nous venons d’intégrer notre sixième membre, Justine Brabant. Nous organiserons bientôt un événement pour fêter cette nouvelle arrivée ! Nous aimerions aussi travailler davantage collectivement, pour des enquêtes par exemple.