Après Annabelle (2014) et Annabelle 2 : La Création du mal (2017), ce nouveau film d’horreur réalisé par Corin Hardy présente une histoire centrée autour du personnage démoniaque dénommé Valak, mis en scène pour la première fois dans Conjuring 2 : Le Cas Enfield (2016).
Prélude et dernier opus de l’univers cinématographique Conjuring, La Nonne est un film construit autour du personnage éponyme. A l’instar des productions Marvel Studios, les cinq films appartenant au Conjuring Universe mettent en scène des histoires et des personnages évoluant dans le même monde.
L’intrigue est brutalement introduite par le suicide d’une nonne dans une abbaye roumaine et s’articule autour de quatre personnages principaux : Valak, le démon, qui prend l’apparence d’une nonne maléfique (Bonnie Aarons), sœur Irene, jeune novice (Taissa Farmiga), le père Burke (Demián Bichir), hanté par son passé, et Maurice (Jonas Bloquet), personnage secondaire ayant fait la découverte du corps de la nonne.
A l’exception de la scène finale qui reproduit fidèlement la scène d’introduction de Conjuring : les dossiers Warren, premier de la série, ces deux films s’opposent et montrent deux conceptions différentes du film d’horreur. En effet, le premier Conjuring, réalisé en 2013, s’était distingué par son atmosphère plus « réaliste », proche de l’incontournable Exorciste (1973). A l’inverse, La Nonne use davantage d’effets spéciaux, de bande son, de contrastes de lumières et de mouvements brusques de caméra. Le spectateur est malmené par un enchaînement de jump scares qui laissent peu de place au suspens. Ces effets démultipliés perdent ainsi en efficacité tout au long du film. Cette accumulation de procédés typiques des films d’horreur combinée à un scénario pauvre et attendu diminue peu à peu l’effet de surprise et la peur ressentie par le spectateur.
La Nonne n’apporte pas d’innovation au genre. Le film ne sort pas des sentiers battus et reste très éloigné des atmosphères pesantes des deux Conjuring se déroulant chacun dans deux foyers distincts. Les scénarios efficaces de ces films reposaient essentiellement sur un important crescendo d’événements paranormaux. La Nonne permet toutefois de comprendre plus en profondeur les origines et motivations de Valak, le démon qui déjà hantait la maison des Hodgson à Enfield dans le second Conjuring. Certaines scènes du film s’avèrent toutefois spectaculaires des points de vue technique et esthétique. Bien que le dénouement n’apporte aucun revirement de situation dans l’univers Conjuring, la performance des acteurs et le soin apporté aux décors compensent la faiblesse du scénario.