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Route du Rock 2018, jour 3 – Petites déceptions et grandes réussites

Si les premiers jours avaient sans trop de surprise tenu leurs promesses, le dimanche de la Route du Rock a conclu en apothéose le festival avec des lives surprenants et parfois magistralement orchestrés.

 

Des débuts troubles

Ce début de soirée à la Route du Rock s’est avéré relativement lent dans son lancement. On attendait par exemple King Tuff et sa pop psyché déjantée, on a été finalement peu surpris du concert qui s’est révélé plat et peu enthousiasmant, malgré la bonne volonté du groupe. Pour la suite des événements c’est Protomartyr qui a occupé la Scène du Fort et s’il a réussi à attirer le public, le groupe originaire de Détroit nous a cependant peu convaincus par une approche trop abrupte de la musique.

 

Protomartyr / © Lauranne Wintersheim – Maze

 

Charlotte Gainsbourg a quant à elle créé la surprise avec un set certes inégal mais qui dans l’ensemble demeure brillamment exécuté. Son dernier album Rest produit par SebastiAn a occupé la majeure partie du concert et n’était pas pour rien dans la réussite de ce concert qui s’est trouvé empreint d’une énergie émotionnelle forte, avec des morceaux comme Deadly Valentine ou Sylvia Says. Nous attendions peu de ce concert qui a finalement occupé une place agréable dans notre dernière soirée à la Route du Rock.

 

Le trio gagnant

C’est ensuite le groupe cosmopolite et éclectique Superorganism qui a dynamisé le Festival de sa pop colorée et vivifiante, mais le live que l’on attendait le plus était celui de Phœnix. Fort d’une expérience live construite sur des années de pratique, et sur une tournée pour l’album Ti Amo qui ne désemplit pas, le groupe célébrait son retour dans un festival qui l’a vu grandir, Thomas Mars lançant entre deux chansons “On est toujours venus ici, à 14 ans j’embrassais une fille ici, à 15 mon frère se faisait casser la gueule là-bas !”. En effet, cette année marque également le retour du groupe quatorze ans après leur premier passage à l’été 2004. Si la setlist se rapprochait de leurs précédents lives, notamment de celle de leur concert à Bercy en septembre dernier, le groupe a créé la surprise en jouant pour la première fois depuis bien longtemps le morceau Playground Love issu de la collaboration de Gordon Tracks (Thomas Mars) avec le groupe Air. Un moment magique qui restera sans doute dans les esprits de chacun. Le concert s’est achevé dans un désormais traditionnel bain de foule pour Thomas Mars sur le rythme instrumental du morceau Ti Amo.

The Lemon Twigs a pris le relais sur la Scène des Remparts et a amplement conquis les festivaliers avec son rock décalé et old school, une véritable claque pour ceux qui ne les avaient jamais vus évoluer sur scène. C’était l’occasion pour le groupe de jouer, en plus des morceaux de Do Hollywood sorti en 2016, les pistes de son dernier album concept Go To School qui se développera ultérieurement sous la forme d’une comédie musicale.

 

 

Le dernier grand groupe de la soirée était Jungle. Après un passage par le festival en 2015 pour son premier album éponyme, le groupe présentait cette année For Ever qui sortira en septembre prochain. Si le nombre de festivaliers s’était clairement amoindri au cours de la soirée, le public a cependant été très réceptif à la musique funk de Jungle qui a repris ses tubes comme The Heat ou Busy Earnin’. Au cours de la nuit, le Fort Saint Père s’est donc transformé en véritable dancefloor pour le plus grand plaisir des festivaliers, créant une forme d’euphorie générale face à ce concert habilement orchestré.

Une ambiance qui s’est concrétisée juste après avec le lancement de la traditionnelle chenille de la Route du Rock, un moment qui aurait rassemblé environ 7000 festivaliers selon les organisateurs et qui concluait en beauté ce festival juste avant le set de The Black Madonna.

 

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