C’est la comédie romantique à voir pendant ce Mois des Fiertés. Le nouveau film de Greg Berlanti, réalisateur de Bébé Mode d’Emploi, paraît aussi léger qu’important.
Pionnier
Love, Simon est le premier film produit par un studio majeur d’Hollywood (Fox) basé sur une histoire d’amour adolescente et homosexuelle, ce qui est loin d’être anodin. Il suffit de se rendre sur les réseaux sociaux pour lire les nombreux commentaires de jeunes LGBT expliquant avoir fait leur coming-out en sortant de la salle de cinéma avec leurs parents. Il aura fallu attendre 2018, mais le film ne déçoit pas.
Le film est adapté de Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens, véritable phénomène de la littérature Jeune Adulte écrit par la jeune Américaine Becky Albertalli. Sorti en 2015, il a reçu le prestigieux William C. Morris Award et fut nominé par le Wall Street Journal comme l’un des meilleurs romans Jeune Adulte de l’année. Sa suite, Leah on the Offbeat, est sorti aux États-Unis en avril.

Love, Simon
Nouveau classique ?
Dans la lignée des films comme Clueless ou Dix Bonnes Raisons de te Larguer, c’est une comédie romantique adolescente comme on les aime. On est ému, pleure parfois, et rit aussi. Elle reprend tous les codes de la “romcom” classique, y compris la structure et les clichés, pardonnés par la fraîcheur de l’interprétation. Nick Robinson est émouvant dans le rôle du jeune Simon Spier qui tente de cacher son homosexualité à ses proches, dont ses parents joués par Jennifer Garner et Josh Duhamel. Si ce dernier ne crève pas l’écran malgré une scène assez touchante, Garner est très convaincante dans son rôle de mère attentive et tendre. Le groupe d’amis de Simon, joués par Katherine Langford, Alexandra Shipp et Jorge Lendeborg Jr. sont également très réalistes et attachants. Seuls certains personnages, comme Martin, l’antagoniste aux faux airs de Philippe Katerine, ou le principal du lycée, sont trop stéréotypés et alourdissent le scénario de leurs répliques souvent agaçantes.
L’intrigue repose autour de la correspondance de Simon avec le mystérieux “Blue,” qui a révélé son homosexualité par le biais d’un réseau social de lycéens, et que Simon recherche avidement. Il se retrouve également malgré lui au centre d’intrigues amoureuses et d’un chantage qui pourrait révéler son homosexualité à tout le lycée. Entouré d’une famille aimante et d’amis soudés, il va tenter de vivre sa première histoire d’amour.
Love, Simon n’est pas à ranger dans la catégorie des films populaires trop faciles ou sans intérêt. Au-delà de son scénario parfois quelque peu maladroit, ce long-métrage servira de point de référence pour beaucoup de jeunes dans les années à venir. Son histoire est loin d’être terminée.

Alexandra Shipp, Nick Robinson et Katherine Langford