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Villette Sonique 2018 – Retour des héros et folie scénique

Pour sa treizième édition,  le festival parisien Villette Sonique proposait une belle programmation, entre concerts-découvertes en plein air, soirées événements à la Halle de la Villette ou au Trabendo. Au programme, notamment, Marquis de Sade, Mogwai, Anna Von Hausswolff ou encore John Maus. Retour sur quelques moments de cette édition.

James Holden and The Animal Spirits

James Holden & the Animal Spirits / © Lauranne Wintersheim / Maze

 

Après l’inclassable The Animal Spirits, c’était avec une certaine curiosité que nous voulions voir le résultat en live, persuadé que la musique des Anglais prendrait alors toute sa puissance. On ne s’est pas trompé, tant James Holden et ses Animal Spirits ont proposé un véritable voyage. Le temps d’une heure, les musiciens ont développé une musique de transe, laissant une belle place aux percussions et aux cuivres qui accompagnent sur scène les compositions électroniques de James Holden.

 

Mogwai

Mogwai / © Lauranne Wintersheim / Maze

 

Tête d’affiche de la première soirée, le fameux groupe écossais de post-rock était attendu, et il n’a pas déçu. Tout au long de leur concert, les Ecossais ont pioché dans leur riche discographie, dont notamment en bonne place le dernier album, Every Country’s Sun, sorti il y a quelque mois.

Mogwai a livré un concert impeccable tout en montée progressive d’intensité sonique, qui a su rivaliser avec le tonnerre grondant à l’extérieur de la Halle de la Villette.

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Anna Von Hausswolff

Anna Von Hausswolff / © Lauranne Wintersheim / Maze

 

Auteure récemment du sublime Dead Magic, la Suédoise Anna Von Hausswolff, accompagné de ses musiciens, a hypnotisé le public. Avec des longs morceaux envoutants, tout en variations et transes, elle a transformé la Halle de la Villette en une cathédrale dédiée à une messe noire.

Le charisme et la voix de Anna Von Hausswolff nous a impressionné, et ce concert spectaculaire s’impose comme l’un des grands moments du festival, qui risque de nous habiter un certain temps.

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Marquis de Sade

Marquis de Sade / © Lauranne Wintersheim / Maze

 

Trente-sept ans après, le mythique Marquis de Sade, qui s’est reformé en septembre dernier, n’a rien perdu de son énergie et a démontré tout son importance. Pendant près d’une heure et demi, le groupe rennais a enchainé les nombreux morceaux cultes issus de leur deux albums sortis en pleine vague post-punk, Dantzig Twist et Rue de Siam. Philippe Pascal, le chanteur à l’allure fluette et désormais marqué par les rides, a conservé toute sa voix et son incroyable présence.

Confirmant la dimension événementielle de ce concert parisien, Marquis de Sade a accueilli deux invités exceptionnels : Etienne Daho, le temps d’une émouvante reprise du Velvet Underground, et Pascal Obispo, qui a lui aussi commencé à Rennes, en faisant partie du groupe Senso au côté de Frank Darcel et Frédéric Renaud, membres de Marquis de Sade.

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Kate NV

Kate NV / © Lauranne Wintersheim / Maze

 

La découverte du festival aura été la russe Kate NV. Si l’on avait déjà pu écouter son excellent album, Binasu, paru en 2016, la révélation est telle que sa musique semble prendre une tout autre dimension en concert, en s’incarnant dans la folie scénique de cette jeune artiste talentueuse. Avec sa synth-pop futuriste et bidouillée, Kate NV crée une atmosphère de rêve délirant. Seule sur scène avec clavier et synthétiseurs, la chanteuse russe allie le geste à la musique. Son corps, comme un pantin, traduit alors en direct les variations musicales tandis qu’elle utilise sa voix comme un matériau avec lequel elle se plait à jouer.

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John Maus

John Maus / © Lauranne Wintersheim / Maze

 

Disparu des radars pendant quelques années, John Maus aura signé une année bien remplie. Avec deux albums parus en six mois, Screen Memories et Addendum, qui comptent parmi ce qu’on a pu écouter de mieux ces derniers temps, et une tournée à l’automne dernier, le chanteur américain démarre sa tournée des festivals. Pour la clôture de Villette Sonique au Trabendo, le public était bouillant, entre l’excitation et la chaleur orageuse de la salle, tandis que John Maus a assuré un show-sprint quelque peu déconcertant. Le chanteur a enchainé une sélection de ses morceaux à toute vitesse, en martyrisant sa tête, sa voix et sa chemise jusqu’à l’épuisement, et a quitté la scène seulement cinquante petites minutes après le début du concert, laissant le public rincé.

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