CINÉMA

Champs Elysées Film Festival- Le punk débarque sur les champs

Pour la septième édition du festival, c’est John Cameron Mitchell qui ouvre le bal avec son film How to talk to girl at parties, sélectionné à Cannes en 2017. Retour sur ce mouvement culturel contestataire des années 1980 qui a enflammé les sous-sols britanniques.

Roméo et Juliette version punk

Alors que le titre induit un contexte très réaliste : comment aborder les filles à une fête, l’adolescence, l’attirance, et l’amour, John Cameron Mitchell nous balance très vite dans un univers perché et déjanté. Trois amis anglais, punk jusqu’aux pieds, tentent de fuir la norme de leur époque, à savoir, regarder le jubilee de la reine avec des yeux fascinés. Ils trainent dans les caves animées des bars et tentent de se faire une place dans ce milieu où le plus excentrique gagne de monter sur scène. Mais rien n’est gagné jusqu’au soir où les trois amis tombent sur les “colonies”, des groupes de créatures tout droit sortis du cinquième élément, couverts de costumes en latex fluorescent et invoquant des lois loufoques à n’en plus finir. Enn ( Alex Sharp) croise alors Zan (Elle Fanning) , membre de la colonie jaune qui s’enfuit avec lui. Il lui fait découvrir sa propre colonie, celle du Punk, que Zan adopte presque aussitôt.

Le film balance entre futurisme extra-terrestre et le réalisme étonnant d’une Angleterre à la trainspotting. Les plans hachés secouent l’image sur un son punk très bon, Et quand Nicole Kidman (Bodeccia) nous affirme que “le punk c’est du blues qui part en couilles”, on ne peut que se sentir nostalgique d’être en 2018. Une oeuvre réussi, dont l’humour léger comble les failles scénaristiques et nous plonge au coeur des ces planètes qui forment l’être humain.

Faire, l’after

Alors qu’il faut s’arracher à contrecoeur des sièges du Gaumont, les spectateurs se retrouvent à la maison du Danemark ou joue Faire, groupe français de musique alternative/indé. Le trio provoque un séisme sur la petite scène et le micro semble disparaitre dans leurs mouvements déchainés. Chemises ouvertes, cheveux roses et bleues, les traits tirés par la rage qui les anime, Faire parait clore à sa manière le film d’ouverture du festival, et fait tomber le rideau sur cette univers punk qui a bousculé l’ouest parisien, le temps d’une soirée.

 

© Eloïse Emerit

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