Fervents clubbeurs et autres teufeurs illuminaient leur week-end de Pâques grâce à la treizième édition du festival Reperkusound organisé par l’association Mediatone. Habillé de trois scènes aux décors science-fictionnesques, le festival proposait un line-up pointu et pourtant très éclectique.
L’impressionnant Double Mixte de Villeurbanne s’est ainsi transformé en idylle électronique réunissant un public sympathique, animé par un même désir ardent, celui de faire la fête. Du 30 mars au 2 avril, trois nuits intenses se sont ainsi enchaînés sollicitant tous les sens des festivaliers : les papilles rafraîchis par des pintes de bière, la vue ravie par des hologrammes planants, l’odorat titillé par les fioles de poppers mais surtout les oreilles réjouies par de puissantes Funktion-One. Retraçons alors notre voyage musical de la techno à la dub en passant par la trance.
NUIT 1 – Encore une programmation techno redoutable de Tapage Nocturne
Accueillis par la deephouse juvénile du duo d’origine lyonnaise, Trinix, nous assistons bientôt à un b2b allemand inattendu et presque épique entre Stephan Bodzin, maître de la techno minimale, et Meute, fanfare renversante de cuivres et percussions. Angel Karel, DJ résidente de l’ambitieux collectif lyonnais, The Female is Future, clôturait en beauté cette flopée d’artistes par un set techno brut à la berlinoise.
Pendant ce temps, la solar stage vibrait sur les beats techno d’une programmation cousue sur mesure par les deux incontournables associations lyonnaises, Encore et Tapage Nocturne. DVS1, grand acteur de la culture techno issu de Minneapolis et désormais résident du Berghain/Panorama Club, délivrait un set puissant dont la mystérieuse énergie s’insufflait jusque dans nos tripes. Après le live intelligent du duo anglais Karenn, Dax J offrait un closing sombre et sans concession.
NUIT 2 – Un voyage planant de l’hardtek à la trance
Déçus par le set très convenu de Comah, pionnier de la minimal progressive, nous étions, en revanche, très touchés par la voix hip-hop et sensuelle de la malicieuse écossaise, Soom T.
En bas, la trance et la hardtek enchantaient les danseurs exaltés. En effet, déjà, R3volt ouvrait le bal hardtek avec des kicks très soutenus à plus de 200 BPM. Puis Billx, producteur et fondateur du label Teklicit Marsatek, délivrait un set tout aussi pêchu.
Nous avons été aussi très sensibles à la scène trance animée par des artistes variés offrant un voyage psychédélique. Angryluna, par exemple, offrait un closing psytrance avec des mélodies primitives presque ésotériques, des riffs rapides et des basses lourdes.
NUIT 3 – Une dub réjouissante et une scène acid extatique
Très attendu, le soundsystem Stand High Patrol contentait les amateurs de dub, alliant savamment sonorités jamaïcaines et beats enchanteurs.
Dans la moon stage, la salle acid programmée par l’association Vibes était de loin la plus survoltée. Elle semblait épuiser les possibilités offertes par les machines avec des kicks distordus, très addictifs voire hallucinogènes sur le dancefloor. D’abord, régnait une acid techno percutante avec notamment la performance de Chris Liberator, homme des premières raves londoniennes.
Puis, l’acid-techno laissait place à son héritier belge encore plus radical : l’acidcore. Mr. Gasmak, caché avec Epidemie derrière l’alias Subway Shamans, offrait ainsi une palette de sonorités extatiques, stimulant corps et esprit dans une expérience saisissante pour les danseurs.
En somme, Reperkusound réussit l’ambitieux pari de marier scène locale et internationale. Le festival fiévreux offre ainsi une immersion sonore élevant les branches diverses et prolifiques de la musique électronique au rang d’art. Au vu d’une telle réussite, nous attendons déjà la prochaine édition avec impatience.