CINÉMA

« Lady Bird » – Le teen movie de la maturité

Outre-Atlantique on l’avait surnommé « le seul film ayant obtenu 100 % sur Rotten Tomatoes ». Depuis, le taux de satisfaction des spectateurs affiché sur le site est descendu à 99 %. Mais le film continue de faire parler de lui, puisqu’il est nommé cinq fois aux Oscars.

Parmi ces nominations, celle de Meilleure Actrice pour Saoirse Ronan, qui joue Lady Bird, et celle du Meilleur Réalisateur pour la réalisatrice Greta Gerwig – une femme, la cinquième seulement à être nominée dans cette catégorie dans l’Histoire de cette prestigieuse cérémonie hollywoodienne !

Lady Bird raconte la vie de Christine, lycéenne originaire de Sacramento et âgée de 17 ans, qui ne rêve que d’une chose : quitter le nid familial pour être indépendante. Elle est persuadée que l’herbe est plus verte ailleurs, et que sa vie étudiante sera passionnante loin de son petit lycée catholique. Cherchant à se distinguer, elle se surnomme elle même « Lady Bird » et enchaîne les situations plus drôles et absurdes les unes que les autres.

Casting au top

En réalité, le film raconte avec beaucoup de justesse cette période de transition entre l’adolescence et l’âge adulte, où l’on pense savoir ce que l’on veut sans le savoir, où l’on essaie de donner une certaine image de soi. Saoirse Ronan, cheveux teints en rose et regard bleu vif, est brillante dans le rôle de Christine, illustrant la fougue, les doutes, la naïveté et les désillusions que traverse le personnage. On suit ses premiers amours, ses premières fois, ses bêtises, ses mensonges, ses déceptions. Elle est moins mature qu’elle ne le pense et grandit sous nos yeux. Les autres rôles illustrent aussi des adolescents qui se cherchent, jouant aux anarchistes, faisant du théâtre, défiant les règles d’un lycée catholique. L’ensemble du casting est très réussi avec également de très belles performances de Beanie Feldstein dans le rôle de la meilleure amie, ainsi que de Lucas Hedge et Timothée Chalamet qui interprètent les amours successifs de l’héroïne.

Greta Gerwig filme avec humour et beauté la relation mère-fille orageuse entre Lady Bird et sa mère, interprétée par Laurie Metcalf. En une fraction de secondes, la colère et les cris laissent place à la tendresse, avant qu’une nouvelle dispute n’éclate. L’ambition et la soif de liberté de Christine percent l’écran. L’incompréhension parent-enfant nous contrarie et nous fait rire. Quelques références à la culture française, sauce américaine supplément cliché, ne manqueront pas de faire sourire le public français.

Même si on ne s’identifie pas nécessairement au personnage éponyme de Lady Bird, elle est attachante et le mélange de beauté et d’humour de ce film nous emporte. Pour tout ceux qui n’ont plus 17 ans : nous réfléchissons à ce que nous sommes devenus par rapport à nos aspirations du lycée, et à ce que nous devons à nos parents. Entendu plusieurs fois à la fin de la projection Outre-Atlantique : « I need to call my mom. » (« Je dois appeler ma mère »).

Secrétaire générale de la rédaction du magazine Maze. Provinciale provençale étudiante à Sciences Po Paris. Expatriée à la Missouri School of Journalism pour un an. astrig@maze.fr

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