« Pays de merde ». Les mots auraient été lancés ce 12 janvier 2018 entraînant avec eux une vaste polémique autour du non moins polémique Donald Trump. Peut-on encore en 2018 être président des États-Unis et agir avec autant de mépris. Mr Trump serait-il resté bloqué au XIXème siècle ? Vastes questions auxquelles nous ne répondront pas ici. Ou du moins pas sans une pointe de vulgarité.
Depuis son discours d’investiture il y a bientôt un an, Trump continue d’enchaîner les scandales à tel point qu’une échelle de la connerie allant de un à Trump serait en cours de création. Avec sa dernière déclaration, il n’a pas fini de faire parler de lui. En effet, lors d’une réunion à la Maison Blanche, il a évoqué l’existence d’une immigration provenant de “pays de merde”. Il visait ainsi le continent africain mais aussi Haïti dont une partie des habitants avait voté pour Trump il y a un an. Ces propos, selon le président du Botswana, portent un “coup” dans les relations américano-africaines.
Vulgarité et électorat
La vulgarité est devenue un véritable élément de langage politique comme nous le soulignions déjà il y a deux mois dans un de nos articles traitant de la vulgarité en politique. Trump fait du Trump quitte à devenir une caricature grotesque de lui-même. Avec ces propos plein de mépris, il sait satisfaire une tranche de son électorat aux idéologies plutôt extrêmes. L’Américain dans la bouche de Donald Trump devient race supérieure. Une comparaison certes osée avec le IIIème Reich mais que les internautes n’ont pas manqué de faire à travers de nombreux montages. Une façon de dénoncer un racisme qui tend à se banaliser aux États-Unis et ailleurs par le biais du président le plus puissant de la Terre.
L’inapproprié comme crédo
À chacune de ses nouvelles déclarations, on se demande sur qui le président ubuesque va frapper. Son comportement a déjà été dénoncé en de nombreuses circonstances comme lors de son discours face à des combattants amérindiens où il avait surnommé la sénatrice Elizabeth Warren “Pocahontas”. Cette-fois ci il a dans la même journée tenue des propos racistes et loués les mérites de Martin Luther King. Un nouvel exploit.
“Parler à un con c’est un peu comme se masturber avec une râpe à fromage : beaucoup de souffrance pour peu de résultat.” – Pierre Desproges
Un propos à l’époque jugé raciste et qui n’avait pourtant pas autant choqué. Le racisme poli reste donc la plus appropriée des façons inappropriées d’agir M. Trump, prenez-en note ! Un comportement et des propos révoltants selon l’ancien ministre de la culture Jack Lang qui a initié un nouveau hashtag qui vise Donald Trump sans aucun fard : #trumppresidentdemerde.
— Jack Lang (@jack_lang) January 13, 2018
Répondre au vulgaire par le vulgaire, c’est humain mais n’oublions jamais Desproges : “Parler à un con c’est un peu comme se masturber avec une râpe à fromage : beaucoup de souffrance pour peu de résultat”.
Des excuses confuses
Suite au véritable tollé dans la presse mais aussi sur Twitter – le réseau social numéro un dans le cœur du président américain – Donald Trump a réagi par écrit dans un tweet dont le début est plutôt surprenant.
https://twitter.com/realDonaldTrump/status/951793123985973248
À traduire “Le langage que j’ai utilisé lors de la réunion était dur mais ce ne sont pas les mots utilisés”. Après le fameux “covfefe”, le président américain fait de nouveau part à la face du monde de ses réflexions profondes dont lui seul à la clef. Une forme de novlangue syntaxique qui lui permet de s’excuser subtilement sans jamais réellement le faire. Chapeau l’artiste. Ce 15 janvier il a également ajouté avec toute simplicité “Je ne suis pas raciste”. Des excuses en bonne et due forme Mr. President.
Notre mot à dire ?
Les Américains, ces cons ! Français que nous sommes, avons-nous notre mot à dire quant à ce nouveau scandale ? Il y a quelques mois notre président tenait lui-même des propos plus que limite au sujet des “kwassa-kwassa” lors d’un déplacement aux Comores. Des scandales loin d’être neufs lorsque l’on remonte quelques années en arrière… Claude Guéant affirmait déjà en 2012 que “toutes les cultures ne se valent pas”. Il avait à l’époque illustrés ses propos en donnant des exemples liés à l’islam. Preuve que le racisme est progressivement devenu quelque chose d’ambiant dans nos sociétés d’un côté de l’Atlantique comme de l’autre.