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Rencontre avec Parcels – Fous rires et pop plurielle

Depuis leur emménagement à Berlin, le groupe Parcels aspire à nous offrir la beauté d’une synthpop multicolore. Après un premier EP auto-produit, les cinq garçons ont croisé la route du label Kitsuné, une rencontre dont naîtra le pointu Hideout, sorti en début d’année. On a rencontré Anatole Serret (batterie) et Jules Crommelin (guitare) quelques minutes après leur passage sur la grande scène du festival Cabourg Mon Amour.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Anatole : Moi et Jules, je crois qu’on s’est rencontrés dans une soirée chez des potes (rires) !

Jules : Mais en soi on s’est tous rencontrés au lycée.

Ça a commencé comment, Parcels ? 

Anatole : On finissait tous le lycée, on ne savait pas vraiment ce qui allait arriver ensuite, et on jouait de la musique depuis longtemps. C’est devenu plus sérieux après le lycée.

Jules : À la base j’étais pas vraiment dans le truc personnellement, je n’aimais pas vraiment le groupe (rires), mais avec le temps ça s’est amélioré et nous avons bougé à Berlin.

« On peut dire qu’on a des goûts différents mais je crois que chacun apporte un peu sa touche au projet, c’est une sorte de grosse collaboration. »

Tu avais un projet solo auparavant ?

Jules : J’étais dans un groupe de metal !

Vous êtes sur Kitsuné Records, on peut en déduire que vous avez un lien conséquent avec la France, comment ça s’est passé ?

Anatole : Kitsuné nous a contactés pour produire une mixtape il me semble, et depuis nous sommes toujours en contact !

Vous avez fait une date avec Air, et vous allez tourner avec Phoenix prochainement, quel lien entretenez-vous avec ces groupes ? Vous appréciez leur musique ?

Anatole : J’adore vraiment tous les groupes français. Il y a vraiment une chouette scène française, tout semble être teinté de « French Touch », cette façon un peu « romantique » de faire de la musique, c’est vraiment très cool.

Jules : Moi j’ai plus baigné dans la musique américaine, tout ce qui est blues, jazz, metal… Mais j’apprécie quand même la musique française.

« Ce qui est important, c’est de capter des ondes positives mutuelles avec un artiste et à partir de là on peut s’éclater avec n’importe qui. »

On comprend que vous ne semblez pas entretenir les mêmes goûts musicaux. Du coup, on peut dire que Parcels est une sorte de « point d’accord » entre vous tous ?

Anatole : Oui, on peut dire qu’on a des goûts différents mais je crois que chacun apporte un peu sa touche au projet, c’est une sorte de grosse collaboration.

Jules : Ça ne fonctionne pas toujours ! (rires) Il arrive qu’il y ait quelques accrocs en studio mais généralement ça fonctionne quand même !

Comment en êtes-vous venus à travailler avec Daft Punk, sur Overnight ? Vous les avez rencontrés ?

Jules : Ils étaient amis avec un ami d’Alex qui dirige le label. À la base, ils sont venus à un de nos concerts, on a un peu discuté et on a fini par atterrir en studio avec eux, juste comme ça, pour tester quelques trucs, et ça a finit par déboucher sur ce morceau.

Néanmoins quand on écoute Overnight, qu’on connaît Daft Punk et qu’on vous connaît vous, on a cette impression qu’ils vous ont fait sonner comme vous sonnez déjà. Du coup, qu’est-ce que vous avez concrètement tiré de cette collaboration ? Est-ce que Daft Punk a vraiment apporté une touche, un élément spécifique à la track ?

Jules : Non, enfin… wow,  je ne saurais pas trop quoi répondre à ça, parce qu’en fait on a juste joué le morceau directement en direct, en studio. Ensuite, plein de gens nous ont dit que la track était très similaire à notre style, on a fait ça très naturellement.

Anatole : Il y a quand même quelque chose de très beau dans le fait que ça sonne toujours « Parcels », je ne pense pas qu’on aurait tiré une grosse satisfaction du fait que ça soit trop similaire à ce qu’ils font.

Jules : Ouais mais ce qu’on fait ressemble quand même déjà un peu à ce qu’ils font. (rires)

C’est ce qu’on se dit : que vous n’aviez potentiellement pas besoin d’eux pour créer quelque chose qui débouche sur cette finalité. En fait, votre EP renferme des sonorités de leur dernier album.

Jules : Oh, c’est vraiment un énorme compliment !

Anatole : Mais ça nous a quand même vraiment apporté, c’était une expérience vraiment géniale.

Sur scène, on s’en rend bien compte, c’est le groupe Parcels qui joue, pas « Parcels et Daft Punk ». On voit beaucoup d’articles à propos du « nouveau single de Daft Punk », or c’est avant tout de Parcels qu’il s’agit.  

Anatole : Je pense que ça arrive à tous les groupes impliqués dans des collaborations. Le groupe/artiste le plus coté est toujours celui qui capte la plus grosse part d’attention. En soi, ça ne nous a pas trop dérangé.

 Jules : Ca reste une bonne expérience !

Votre musique est un mélange de plusieurs styles différents, tout est très porté sur les harmonies et le rythme, vous sonnez comme un orchestre, c’est assez impressionnant…Vous avez eu une formation musicale avant ça ?

Jules : On est tous des merdes (rires), on n’a vraiment reçu aucune formation.

Anatole : On a eu quelques cours avec les autres mais en réalité, on a juste fait que jouer et improviser ensemble continuellement. Étudier la musique ne nous a absolument jamais intéressés

Jules : Après, on n’a pas non plus envie de donner de mauvais conseils aux jeunes (rires) :  travaillez !

Anatole : Ah non mais oui : on répétait vraiment ensemble mais pas dans le sens scolaire du terme.

Et votre musique ne se porte peut-être pas au côté très « classique » qui prime dans les écoles de musique ? 

Jules : Non en vrai, j’aurais vraiment aimé m’investir dans ça mais on préférait juste jouer ensemble.

Vous avez emménagé à Berlin récemment. Vous étiez à la recherche d’une ambiance spécifique ou bien est-ce que c’était juste pour rencontrer du monde, de nouvelles têtes pour improviser, éventuellement ?

Anatole : En fait on voulait juste être en Europe. J’adorais l’idée de venir ici. En Australie, on est très isolés du reste du monde, et puis en terme de musique aussi…

Jules : Oui d’ailleurs, j’étais un peu déçu niveau scène musicale, on pensait vraiment que ça allait être plus cool que ça, on s’imaginait un truc du style « groupes à profusion qui font tous la même chose, qui sont dans le même délire » mais finalement tout était très porté sur l’électro et des trucs de DJs. Bref, c’était aussi quand même un peu triste de quitter l’Australie.

Vous connaissez d’autres groupes australiens indés ? Comme Tame Impala, Pond, Gum… ?

Anatole : J’adore vraiment toute la musique australienne actuelle, je ne connais aucun artiste personnellement mais je suis un grand fan de Pond. Il y a aussi Gum mais je n’ai jamais vraiment écouté ce qu’il fait, je suis sûr que c’est tout aussi cool !

Jules : (rires) Non, moi pas trop.  Il n’y a pas de très bons groupes de metal en Australie, c’est tellement de la merde… Mais bon, je ne suis plus trop metal, c’était plus une phase d’ado.

 

Parcels au festival Cabourg Mon Amour –  © Caroline Fauvel / Maze

Tu rejettes un peu le metal maintenant ?

Jules : Non, ce n’est pas vraiment ça, c’est juste que c’est de la merde à 99 %. Il y a un seul vrai bon groupe de métal et ils sont français : Gojira. J’adore Gojira, ils sont géniaux.

Il y a d’autres artistes avec lesquels vous aimeriez collaborer ?

Anatole : Ce qui est important, c’est de capter des ondes positives mutuelles avec un artiste et à partir de là on peut s’éclater avec n’importe qui. À partir du moment où vous ne partagez pas la même vision autour de la façon dont vous créez, c’est là que ça devient difficile.

Jules : Très difficile.

Du cinéma et de la musique - Master Métiers de la Culture

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