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Levitation France 2017 – Angers, douce et psyché

Devenu l’incontournable de la rentrée, la déclinaison française du festival américain Levitation s’est une nouvelle fois tenu au théâtre du Quai à Angers. Au programme cette année, les parrains du festival The Black Angels, le groupe culte du shoegaze Slowdive ou encore le français Petit Fantôme, le tout placé sous le signe du psychédélisme.

Le fan de rock psyché le sait, il faut passer par Angers en septembre pour ne pas louper le festival Levitation. Lancé à Austin au Texas en 2008 (d’abord sous le nom d’Austin Psych Fest), le festival Levitation s’est exporté en France depuis 2013 à la faveur d’un jumelage entre les villes d’Angers et d’Austin.

Pour la deuxième année consécutive, le festival s’est installé dans le beau théâtre du Quai sur les bords du Maine. Une belle manière de goûter au plaisir de l’esprit psychédélique avec une vingtaine de concerts programmés sur deux scènes pendant deux soirées. Retour sur six concerts marquant de cette cinquième édition.

Group Doueh et Cheveu, le vendredi soir © Lauranne Wintersheim/Maze

 

Group Doueh et Cheveu

Auteur d’un album imparable né d’une collaboration improbable, le groupe éléctro-punk français Cheveu et le groupe africain Group Doueh se sont retrouvés sur la scène du Levitation. La part belle était faite au Group Doueh, qui n’avait pourtant pas l’air très à l’aise sur la scène d’un festival français. Cheveu ont quant à eux laissé leur folie habituelle (dont on vous parlait au BFF) de côté, jouant d’avantage le rôle de backing band du Group Doueh que celui de véritable collaborateur au sein du supergroupe. Seul le fantastique final du concert, invitant la techno dans le désert saharien, a permis l’union totale des deux groupes. Le plaisir était tout de même au rendez-vous de découvrir sur scène les morceaux de ce formidable album inclassable.

Seul le fantastique final du concert, invitant la techno dans le désert saharien, a permis l’union totale des deux groupes.

 

Slowdive, le vendredi soir © Lauranne Wintersheim/Maze

Slowdive

Ils étaient très attendu et ils n’ont pas déçu. Les Anglais, symbole du shoegaze, ont déroulé un set impeccable qui alignait leurs classiques (Slowdive, When The Sun Hits…) et des morceaux de leur dernier album sorti en mai dernier dont le génial No Longer Making Time. Les deux leaders Rachel Goswell et Neil Halstead ont envouté le public par leur chant et la ferveur mélancolique des morceaux du groupe. C’est avec leur sublime reprise du Golden Hair de Syd Barett présent sur leur premier album qu’ils ont finit en beauté leur concert, avant toutefois de revenir faire un rappel pour interpréter 40 Days, laissant leurs fans transis d’émotion.

 

Acid Mothers Temple, le vendredi soir © Nicolas Meurillon

 

Acid Mothers Temple

La deuxième scène du festival s’est révélée durant le festival assez pauvre en surprise mais a tout de même accueilli en clôture de la première soirée un phénomène très particulier. Venu d’un Japon qui semblerait situé dans une autre galaxie, les cinq membres d’Acid Mothers Temple ont assuré le concert le plus fou du festival. Les Japonais ont enchainé leurs morceaux délirants entre musique expérimentale bruitiste et krautrock. Groupe spectaculaire, Acid Mothers Temple crée une ambiance hors norme avec ses morceaux tout en progression sonique, auquel le public ne peut que céder pour communier en transe.

 

Petit Fantôme, le samedi soir © Lauranne Wintersheim / Maze

 

Petit Fantôme

Alors que son premier album sort enfin début octobre, le français Pierre Loustaunau était sur la grande scène du Levitation pour présenter son projet Petit Fantôme. En mélangeant les références pop anglo-saxonnes, la musique psychédélique, les arrangements synthétiques et le chant en français, Petit Fantôme crée une pop rafraichissante et efficace. Le concert donne l’eau à la bouche et confirme tout le bien que l’on pense du garçon, passé par François & The Atlas Mountains ou encore Crane Angels, depuis ses premiers EPs. Chaque chanson prouve un talent excellent de composition et d’écriture que la qualité du groupe en concert ne fait que sublimer. Affaire à suivre donc, à commencer par ce premier album attendu pour le 6 octobre.

Chaque chanson prouve un talent excellent de composition et d’écriture que la qualité du groupe en concert ne fait que sublimer.

 

Beach Fossils, le samedi soir © Lauranne Wintersheim / Maze

 

Beach Fossils

L’annulation de toute dernière minute du Villejuif Underground a créé un léger flottement au cœur de la deuxième soirée du festival, qui semble avoir gagné le groupe Beach Fossils, qui leur a succédé. Après quelques problèmes techniques en début de set, le groupe new-yorkais semblait assez approximatif, et a eu peine à défendre de la meilleure des manières les morceaux de son dernier très bon album Sommersault. On a pu pourtant apercevoir par moment, et surtout dans la deuxième partie du concert où le groupe semblait plus à l’aise et enclin à plaisanter entre les morceaux, l’étincelle qui fait la force de Beach Fossils. L’association du guitariste Tommy Davidson et du chanteur Dustin Payseur a fait des merveilles et a su donner une force nouvelle à leurs excellents morceaux.

 

The Black Angels, le samedi soir © Lauranne Wintersheim / Maze

 

The Black Angels

Ils ne pouvaient pas être absent de cette grande fête psychédélique alors qu’ils viennent de sortir un excellent nouvel album Death Song au printemps dernier. Les Black Angels, cofondateur du festival original américain et parrain de la déclinaison française, sont venus rappeler leur importance dans le renouveau du psychédélisme avec un concert de près de deux heures. Peu bavard, son habituelle casquette vissée sur la tête, le leader du groupe Alex Mass a délivré, de sa voix singulière, ses considérations sur la vie et la mort, au cœur du dernier album. Accompagné sur le fond de la scène de projections psychédéliques encore plus hypnotiques que toutes celles que l’on aura vu durant le reste du festival, le groupe texan a assuré un concert sans fautes, alignant nouveaux et anciens morceaux. La première partie du concert s’est conclue avec une magnifique interprétation du Life Song qui achève également le dernier album, avant de revenir sur scène pour accomplir quasiment un deuxième concert, avec pas moins de six morceaux, tout aussi réussi et enthousiasmant que le premier.

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