Cinq scènes, cinq ambiances. La programmation de cette deuxième journée du festival francilien laissait la place à tous les styles musicaux : des amatrices et amateurs de rap aux amoureux du jazz en passant par la pop, l’électro ou le gros rock, tout le monde pouvait, sur le papier, espérer être contenté.
Le risque, quand on couvre un festival, c’est surtout de devenir comme certain.e.s journalistes et V.I.P qu’on croise dans les espaces réservés. Entre le samedi et le dimanche, certains de nos “confrères” ou “consoeurs”, n’ont presque pas bougé de leur transat et de leur coupe de champagne à 12€. Ne vous inquiétez pas, vous trouverez quand même leurs live-reports sur les sites de leurs médias.
Randonnée
Le domaine national de Saint-Cloud est grand, très grand, avec des chemins interminables entre deux concerts, ce qui accentue une impression de basculement d’un univers à un autre. Il y a de la place pour la rencontre et la découverte si on aime pérégriner, mais, bien souvent, le public du concert est venu voir le groupe ou l’artiste se produisant en connaissance de cause. Cela peut sembler plutôt positif pour l’atmosphère du concert, on imagine le public se démener en chantant à tue-tête les chansons de leurs groupes favoris, mais bien souvent, il faut être attentif pour espérer apercevoir l’ambiance, au milieu du public, dans les premiers rangs des concerts.
« Aujourd’hui, c’est ma dernière date, celle qui clôture deux ans de tournée, merci à tous pour ces moments magiques ». C’est très émue que Jain monte sur scène, pour un concert assez spécial.
Ce dernier concert reste très représentatif de la personnalité de Jain, dynamique et surprenante. L’artiste aux multiples influences a proposé un set entre hip-hop, pop et musique électronique. Jain a ébloui la foule pour ce dernier concert en proposant quelques nouveauté. Elle nous a présenté son dernier morceaux intitulé Paris, « une ville que je n’appréciait pas beaucoup au début, mais que j’aime tout particulièrement aujourd’hui. Ce morceau a été écrit peu avant les attentats et est maintenant interprété comme un hommage ». Outre cet hommage poignant, Jain nous a aussi présenté une autre nouveauté, elle a fait venir sur scène ses nouveaux musiciens, « ils sont très talentueux, faites du bruit pour eux ». Accompagné de visuels très colorés, ce concert n’a pas manqué de nous surprendre et de nous émouvoir. A très vite pour un nouvel album !
Au tout début de la soirée, la foule s’est mise à converger vers la scène du Bosquet pour assister au concert de Her. Le 13 août dernier, le groupe annonçait le décès de Simon, à 27 ans, des suites d’une longue maladie. Le 26 août, le groupe est remonté sur scène, en affichant la silhouette de son co-fondateur derrière Victor et les musiciens, et en préférant lui rendre hommage par la musique que par les mots. Ce concert, empreint d’émotion, a définitivement marqué cette édition de Rock en Seine.
C’est sur la même scène, un peu plus tard, que le collectif rennais Columbine, tant attendu par son public, venu parfois deux ou trois heures pour avoir les meilleures places juste derrière les barrières, a livré une performance étonnante. Entre les titres de leur premier album “Clubbing for Columbine” et certains morceaux plus posés de leur nouvel opus “Enfants terribles”, l’éclectisme était là pour les rappeurs les plus chauds de Bretagne.
Légende
C’était un pari. À 21:05, trompettes, saxophones, batterie et piano se sont réveillés pour livrer un show incroyable : Lee Fields, souvent surnommé “Little James Brown”, entouré du groupe The Expressions. Un concert survolté, avec un public à la fois attentif et sous le charme de l’américain. Cette contre-programmation dans une soirée plutôt rock et électro, sur une des deux scènes principales, a fait de l’effet, et le mélange soul, funk, jazz est certainement la meilleure surprise de cette seconde soirée.