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Solidays : faire de Paris la ville de l’amour sans Sida

Du 23 au 25 juin dernier, le festival Solidays a comme chaque année investi l’hippodrome de Longchamp. Au menu : une programmation musicale riche, des animations et des partenaires toujours plus variés, qui ont fait venir près de 169 000 festivaliers. Retour sur cette 19ème édition.

À ses débuts, Solidays se voulait être un festival de musique à la programmation éclectique, mais également un lieu de rencontres entre associations, festivaliers, bénévoles, et autres curieux venus goûter l’ambiance solidaire. Et cette année encore, cela n’a pas manqué, et ce malgré une baisse légère de la fréquentation par rapport à l’année précédente.

169 000 festivaliers avaient fait le déplacement pour cette nouvelle édition. Dans le public : des jeunes (et des très jeunes), des vieux, des grands, des petits. Solidays, on y va pour l’ambiance bon enfant. Et on y va aussi pour la programmation musicale.

Le rap à l’honneur

Cette année, la programmation était diverse, avec un fort accent mis sur le rap. On a vu défiler plusieurs têtes connues de la scène française, comme Kery James dans un show teinté de mégalomanie. Le banlieusard a mis en image son album Muhammad Alix (un jeu de mot entre son prénom et la légende de la boxe) : maitre de cérémonie, arrivée en musique sur la scène qui sert de ring, échauffements avec un backeur improvisé en sparring-partner… Tout y était.

L’ancien du Saian supa crew Féfé, l’inévitable VALD ou encore le parisien Georgio étaient eux aussi de la partie. L’organisation nous a réservé de belles surprises aussi côté rap américain, avec la présence de Mac Miller. Le rappeur originaire de Pittsburgh a pu alterner entre chansons d’amour issues de son dernier album The Divine Feminine, rap old-school, et trip-hop, face à un public bouillant. Manquait à l’appel son classique Donald Trump, chanson la plus connue du rappeur, qui aurait certainement trouvé un certain écho chez les festivaliers dans les circonstances actuelles.

Les rappeurs new-yorkais de Flatbush Zombies ont pu eux aussi profiter d’une excellente ambiance et de la venue d’un grand nombre de fans pour l’un de leurs rares concerts en France. Leur prestation a mêlé nouvelles chansons, anciens classiques et sollicitations du public. Ainsi, au moment d’interpréter Palm Trees, leur titre le plus connu, ils ont prié les connaisseurs de chanter et les néophytes de se contenter « d’écouter et d’apprendre ».

Le festival s’est conclu sur une prestation de Diplo, DJ/rappeur américain du groupe Major Lazer, qui avait à cœur de clôturer le festival en beauté en mixant à la fois des sons célèbres, des chansons personnelles telles que Bankroll, et Lean On. Le DJ n’a pas manqué de faire des clins d’œil à son public français en lançant le frénétique Afro Trap Part.3 de MHD.

 

Solidays accueille la French Touch électro

Côté electro, les promesses ont été également tenues, avec Diplo donc, mais également avec les français de Bon Entendeur. Le trio avait concocté un set ultra dynamique, débutant avec leur célèbre mixtape L’Aventure, mettant en musique les génialissimes dialogues d’OSS117, le tout sur des sons funk, électro et pop. Était présent également le prodige normand Petit Biscuit. Devant un public immense, il a pu, pour l’image, interpréter Sunset Lover au crépuscule. Autre jeune talent et non des moindres ; le très attendu Kungs. À seulement 19 ans, le DJ a répondu présent et malgré la concurrence de Mac Miller sur une scène voisine, il a su contenter un grand nombre de fans en transformant la scène des Solidays en une boîte de nuit géante.

Et ce n’est pas fini. Les festivaliers ont également pu profiter du set des italiens de Bloody Beetroots, Dj Pone, mais également de son groupe Birdy Nam Nam.

La scène rock fut également représentée : de The Archive, en passant par The Prodigy ou encore Mat Bastard, l’ancien leader du groupe Skip The Use.

En fin de journée, allongés sur l’herbe, quoi de mieux que les sonorités angéliques d’Isaac Delusion, la douceur de Broken Back ou encore le funk décontracté d’Ibrahim Maalouf ? Et pour terminer ce festival, allons du côté de Mathieu Chedid et de sa nouvelle formation Lamomali, composée des joueurs de kora Toumani Diabaté et Sidiki Diabaté, ainsi que la chanteuse Fatoumata Diawara.

« 2017 doit être l’année du 0,7 »

Mais Solidays c’est aussi le rendez-vous des associations venues faire entendre leurs voix auprès de festivaliers désirant contribuer à leur manière à la vie associative. De SOS Racisme à l’ONG Acted, chaque organisation disposait de stands et interpellait les passants. Véritable village solidaire, les festivaliers étaient invités à signer des pétitions, à participer à des ateliers de sensibilisation et des jeux, et en apprendre un peu plus sur la vie de bénévoles et sur les actions humanitaires concrètement réalisées.

Cette année, l’action qui a certainement mobilisé le plus de monde se trouvait au stand du Printemps Solidaire, une initiative portée par Solidarité Sida. Scandé tout le week-end par Luc Barruet, organisateur du festival, « 2017 doit être l’année du 0,7 ». Devenue une promesse de campagne depuis les mandats de François Mitterrand, la France s’était engagée à allouer 0,7 % de la richesse nationale au développement des pays les plus pauvres. Une promesse qui est restée jusqu’à present lettre morte. Mais Luc Barruet compte bien inverser la tendance cette année en interpelant Emmanuel Macron.

Vous pouvez signer l’appel ici.

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