CINÉMA

CEFF – « Colombus », un sans faute pour un premier long métrage

Colombus est le premier long métrage réalisé par Kogonada, présenté de surcroît en compétition des longs métrages américains au Champs Élysées Film Festival. Après s’être fait la main sur des œuvres documentaires, des essais et de l’art visuel, le réalisateur s’essaie enfin à la fiction long métrage, et c’est une belle réussite.

Colombus a lieu dans le village du même nom. Il nous raconte la rencontre entre deux personnes que rien ne rassemblait a priori. Le hasard fait que Casey, jeune américaine qui peine à quitter le nid familial et Jin, coréen qui vient retrouver son père tombé malade se rencontre. Le film explore ensuite leur relation, nous donnant à voir son subtil relief.

« Le véritable rêve c’est de faire de la fiction. » – Kogonada

Pour ce premier essai, il est indéniable que Kogonada fait une entrée fracassante sur la scène des réalisateurs de longs métrages fictionnels américains. Non content d’atteindre son objectif, il le fait avec panache, mélangeant des influences, entre travail approfondi des personnages et instants de contemplation dans de longues scènes centrées sur le décor. Son style est déjà très mature et réfléchi pour un premier long métrage. Utilisant principalement des plans fixes, il nous laisse prendre toute la mesure du décor qui a été consciencieusement choisi pour l’occasion. Ces plans fixes permettent aussi un jeu particulièrement intéressant avec la profondeur et les perspectives écrasantes de l’architecture moderne de Columbus par rapport aux personnages.

Les personnages, eux aussi, sont travaillés et écrits dans leurs moindres détails. Avec une subtilité impressionnante, ils sont dessinés sensiblement. Cette sensibilité leur donne non seulement une consistance vraisemblable mais aussi un certain mystère. Il nous est très difficile de lire dans ces personnages tant ils apparaissent humains. Le scénario quant à lui, bien loin de celui d’un film d’action, nous aide à faire connaissance avec Casey et Jin, petit à petit, alors même qu’eux deux apprennent à se connaître. C’est un véritable bonheur, à nos yeux, de découvrir ce film avec tout le soin apporté à chacun de ses aspects et la symbolique poétique que nous pouvons trouver de scène en scène.

Je suis un ingénieur créatif, étudiant en curiosité, vadrouilleur de l'Internet amateur de culture.

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