La 70ème édition du festival de Cannes s’achève ce soir, l’occasion pour nous de faire le bilan de ces onze jours de cinéma en vous proposant notre palmarès et nos coups de cœur.
Diane Lestage
Palme d’or : 120 battements par minute, de Robin Campillo
2h20 au cœur des activistes d’Actu up Paris dans les années 1990. Notre cœur justement s’arrête de battre devant 120 battements par minutes, le dernier film de Robin Campillo. Un film de lutte et de fureur de vivre malgré la maladie qui semble mettre tout le monde d’accord.
Grand prix : The Killing of a sacred deer, de Yorgos Lanthimos
Perturbant, surréaliste et digne d’une tragédie grecque, il est impossible de ressortir indemne du film de Yorgos Lanthimos et tant mieux.
Prix d’interprétation féminine : Diane Kruger dans In the fade
Le scénario d’In The Shade de Faith Akin est un peu faible mais il révèle une immense Diane Kruger. Méconnaissable dans ce rôle de mère vengeresse, elle a pourtant très peu de dialogue mais dégage une présence et un jeu qui lui vaut ce prix d’interprétation féminine.
Prix d’interprétation masculine : Louis Garrel dans Le redoutable
Une parenthèse comique dans cette 70ème sélection. Pas facile d’interpréter un légende du cinéma encore vivante. Pourtant, Le Redoutable repose entièrement sur le jeu de Louis Garrel qui incarne un incroyable Jean-Luc Godard et qui confirme un grand talent d’acteur.
Prix de la mise en scène : Les proies, de Sofia Coppola
Prix du scénario : L’Amant double, de François Ozon
François Ozon prouve une fois de plus qu’il est un grand réalisateur. Avec L’Amant double il va encore plus loin en s’essayant au thriller érotique et psychiatrique. Une vraie proposition de cinéma maîtrisée du début à la fin.
Prix du jury : Amant double, de François Ozon
Palme d’or : 120 battements par minute, de Robin Campillo
Grand prix : Good Time de Ben Safdie & Hikari, de Noami Kawase (ex-aequo)
Good Time : Un film sous acide à la BO aussi dingue que le jeu de Robert Pattinson. A voir au réveil si vous n’avez plus de café.
Hikari : Parfois mièvre, souvent beau, le film de Naomi Kawase aborde le sujet de l’audiodescription – grande question de cinéma – avec justesse et poésie.
Prix d’interprétation féminine : Diane Kruger dans In the fade
Prix d’interprétation masculine : Robert Pattinson dans Good Time
Prix de la mise en scène : Les proies, de Sofia Coppola
Un film précis et très composé où les actrices provoquent le trouble avec finesse. Jouant beaucoup sur les tabous et le non-dit, l’oeuvre de Sofia Coppola est une merveille pour l’imagination des spectateurs.
Prix du scénario : Amant double, de François Ozon
Prix du jury : Amant double, de François Ozon
Emile Parsegian
Palme d’or : Happy End, de Michael Haneke
Happy End est de très loin le grand film de ce festival : apothéose misanthrope d’une filmographie quasi-parfaite, aussi minimale que dense, bref : un chef d’œuvre
Grand prix : Good Time, de Ben Safdie
Good Time est un film comme on aimerait en voir plus souvent en sélection : alliant un auteurisme Cassavetesien à un film de genre percutant, c’est une expérience de cinéma rare, aussi puissante que bouleversante, en grande partie grâce à un Robert Pattinson d’exception
Prix de la mise en scène : You were never really here, de Lynne Ramsay
Drôle de film que You were never really here, où la narration squelettique est transcendée par une mise en scène brillante, un montage exceptionnel et une performance époustouflante de Joaquin Phœnix
Prix d’interprétation féminine : Kim Min-Hee dans Le jour d’après
Si Le jour d’après est plombé par des lourdeurs d’habitude absentes du cinéma d’Hong Sang-Soo, on retiendra néanmoins la performance délicate et lumineuse de la magnifique Kim Min-Hee
Prix d’interprétation masculine : Robert Pattinson dans Good Time
Prix du scénario : Happy End, de Michael Haneke.