CINÉMA

Du grand écran au black mirror

Tournez la tête à droite, à gauche, vous voilà plongés au cœur de l’action. Véritable révolution technologique, la réalité virtuelle se démocratise pour attirer de plus en plus le grand public. Le domaine du jeu vidéo est le plus concerné par cet outil même s’il tend à s’appliquer au cinéma. La première salle en réalité virtuelle en France a ouvert ses portes. Mais l’avenir du grand écran résiderait-il dans la réalité virtuelle ?

Au cœur de l’action

« On a l’impression de vivre ce que l’on voit » raconte Nicolas Bordes, gérant de Nouvelle dimension à Angers. Le spectateur est plongé dans un univers en troisième dimension et à 360 degrés dans lequel il peut se déplacer librement. Il n’interagit pas avec cet univers qu’il découvre. « Il y a deux états dans la réalité virtuelle. Dans le cas de la vidéo, on n’est pas acteur mais spectateur » souligne-t-il. La réalité virtuelle propose de se plonger au cœur de l’action, au cœur du film. Cette technologie révolutionne la création cinématographique et modifie notre rapport au réel. Aujourd’hui seulement quelques longs-métrages sont adaptés en réalité virtuelle, mais le phénomène se démocratise.

Sur le marché, les casques à réalité virtuelle coûtent entre 100 et 900€.

Une salle de cinéma est même consacrée à cette technologie à Paris. la lumière des baies vitrées a remplacé l’obscurité traditionnelle des salles de cinéma. Ici, se joue un étrange spectacle, chacun casques vissés sur les yeux, vit une expérience différente de celle de son voisin. À gauche, l’un est en haut de l’Himalaya pendant qu’à droite, votre voisin déambule dans un vieux manoir hanté. Mais la technologie remet-elle en cause le message ? En effet, lorsqu’il brandit sa caméra le réalisateur raconte une histoire par le choix de ses plans.  La réalité virtuelle remet en question cette expression du réalisateur par l’image, car finalement, c’est le spectateur qui maitrise la caméra et qui vit son expérience comme il l’entend.

Un art solitaire ?

Vous êtes assis dans une salle pleine, les places sont toutes occupées pourtant vous ne vous êtes jamais sentis aussi seul. Le casque vous fait oublier totalement l’espace d’un instant que vous êtes entourés de spectateurs qui comme vous vivent une expérience hors du commun. Vous plongez dans un monde virtuel où l’autre n’a plus d’existence, jusqu’à ce que son épaule qui se frotte à la vôtre vous ramène à la réalité. Là où dans une salle de cinéma classique, le public ne formait plus qu’une masse qui rit ou pleure à l’unisson, la réalité virtuelle vous plonge dans un monde où vous êtes le seul à pouvoir réagir à ce que vous vivez, voyez. Vous êtes l’unique spectateur d’une représentation qui se joue exclusivement pour vous.

« Il faut encore améliorer beaucoup de paramètres de la réalité virtuelle, les images sont encore pixelisées et on pourra peut-être un jour avoir une combinaison pour sentir le froid, le chaud… » imagine Nicolas Bordes. Il est certain que la réalité virtuelle n’aura de cesse que de progresser. Le cinéma en VR en est pour l’instant au stade expérimental mais pourrait représenter une révolution dans le domaine cinématographique.

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