MUSIQUE

Rencontre avec Chyno : “Syriens ou Occidentaux, nous sommes tous égaux”

Lors du Festival de Printemps de Bourges, nous avons rencontré Chyno, un artiste syro-philippin qui utilise son rap comme une arme pour casser les clichés sur le Proche-Orient. En avril dernier, il est venu présenter son nouvel album Making Music to Feel at Home.

Qu’est ce que ça représente pour toi de faire partie du Printemps de Bourges cette année ?

C’est un des plus grands festivals que j’aie pu faire en tant qu’artiste solo. Je suis très excité et impatient de voir la suite de cette aventure, sur scène ce soir. Mais c’est un véritable honneur d’être présent à un si grand festival.

Grand nombre d’artistes trouve les voyages inspirants, qu’en penses-tu ? 

Je suis d’accord, complètement. Je suis syrien et il y a tellement de connexions entre l’Europe et la Syrie. C’est une bonne chose pour moi de voir les choses “de l’intérieur”. Je peux discuter avec les gens d’ici, avoir leur point de vue, c’est très enrichissant et très important pour moi. Maintenant que j’ai terminé mon album, c’est très rafraîchissant pour moi de voyager. Je peux remettre mes pensées à zéro et tout recommencer.

Pourquoi et quand as-tu commencé le hip-hop ?

J’écoute du hip-hop depuis 1993. J’ai toujours pensé que c’était la chose la plus cool qui m’était jamais arrivée. Au fil du temps, j’ai appris à apprécier le hip-hop de différentes façons. J’ai deux origines différentes mais je me sens impliqué dans la communauté hip-hop. C’est vraiment ça qui me représente.

Pourquoi avoir commencé une carrière en solo ?

La musique c’est aussi quelque chose que tu souhaites exprimer à ta façon, avec ton propre son. Quand tu travailles en groupe, tu te dois de faire des compromis. Je ne préfère pas être seul mais c’est vraiment différent, c’est une sorte de liberté.

Dans quelle langue préfères-tu écrire et chanter tes textes ? 

En solo je chante en anglais, mais en arabe avec mon groupe. L’anglais reste ma première langue, c’est beaucoup plus confortable pour moi de chanter et de m’exprimer en anglais.

Tu as voyagé dans beaucoup de pays différents, dans lequel as-tu trouvé ton meilleur public ? 

Je n’ai pas fait assez de concerts en France pour juger le public Français. C’est la première fois que je me produis en France alors je reporte ce jugement à plus tard. Sinon, l’Autriche m’a toujours très bien accueilli. Je pense que c’est parce qu’ils ont beaucoup de problèmes avec les migrants et les réfugiés, ils se sont concentrés sur ce que j’avais à dire.

Quel est le message que tu transmets à travers tes chansons ? 

Je pratique d’abord l’art de la musique. Il n’y a pas de message particulier. J’aime faire partager l’environnement duquel je viens. J’aime transmettre des sentiments, pas seulement les miens mais aussi ceux des personnes qui m’entourent. Je montre à quel point nous sommes tous égaux qu’on soit Syriens ou Occidentaux. Je partage beaucoup d’amour et je dénonce la peur et la haine. Nous sommes tous les mêmes.

Quel artiste de la programmation du Printemps de Bourges préfères-tu ?

Je n’ai pas de préférences. J’aime découvrir toutes sortes de musiques et d’artistes. Mais les noms que je retiens sont Birdy Nam Nam et Ibrahim Maalouf, qui est un grand artiste. Il y a beaucoup de têtes d’affiche à ce festival et c’est vraiment magnifique pour moi d’en faire partie.

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