MUSIQUE

How to be a human being : la bande originale de la vie des gens

Deux ans après leur premier album Zebda qui s’était vendu à plus de 500 000 exemplaires, Glass Animals a dévoilé, fin août, son nouveau long format, How to a be a human being, sur le label Wolf Tone. Un disque qui raconte des histoires d’inconnus croisés pendant deux ans.

La trame de ce deuxième album est née pendant la tournée de Zebda, entre l’été 2014 et décembre 2015. Dave Burley, chanteur du groupe oxfordien, rencontre et enregistre sur son téléphone les témoignages et anecdotes confiés par des fans, chauffeurs de taxi ou concierges d’hôtel. Sur les routes du Mexique, de Pologne, d’Australie et des États-Unis, il fait des rencontres, croise des regards d’inconnus, échange parfois seulement quelques mots, perçoit des silhouettes. Ces moments suffisent pourtant à l’inspirer.

Sans perdre de temps, une semaine seulement après la fin de leur tournée en décembre 2015, Glass Animals débute l’enregistrement de How to be a human being. A partir des rencontres faites après les concerts ou simplement sur le bord de la route, Dave Burley joue au scénariste. Il fabrique des histoires et des personnages. Ceux qui deviendront les héros des morceaux de ce disque docu-fiction. Sur ces contes modernes, les musiciens Drew MacFarlane (guitare), Edmund Irwin-Singer (basse) et Joe Seaward (batterie) posent mélodies et rythmes.

Au gré des onze morceaux, Glass Animals raconte le destin de onze personnages qu’on retrouve sur la pochette rétro de leur album. Derrière chaque visage se cache une histoire. Celle d’un enfant sans mère (Youth), du combat pour s’intégrer dans la société jusqu’à se perdre (Life itself), d’une addiction à la télé (Season 2, Episode 3) ou à la drogue (Cane Shuga), de la perversité qui habite chaque humain (Take a slice), d’un joueur de basket qui tente de réaliser son rêve (The Other side of paradise). Des destins individuels qui semblent pourtant tous liés, comme le laissent le deviner les trois premiers clips déjà sortis. Le groupe explore l’humanité, sans camoufler le malheur qui l’habite parfois.

La source d’inspiration de l’écriture n’est pas la seule nouveauté. Ce deuxième album prend également un nouveau cap musical. A côté de leur empreinte pop atmosphérique, à la sauce Alt-J ou Wild Beasts, Glass Animals emprunte aux rythmes saccadés du hip-hop et aux envolées psychédéliques. D’autres sons surprennent d’inventivité. Sans lâcher ses guitares, le groupe n’hésite pas à exploiter les codes des jeux-vidéos des années 1980 (Season 2, Episode 3), à exploiter des rythmiques tribales (Life itself), à avoir recours à la flûte (Mama’s gun) ou encore à intégrer des bruits enregistrés dans les rues de New-York (Premade Sandwiches). Des sons et spécificités qui font que chaque refrain devient entêtant et unique. Comme les histoires contées.

How to be a human being, sortie le 26/08/2016 sur Wolf Tone. 43 min, 11 titres.

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