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Wangari Muta Maathai : une militante combative et une femme insoumise

Décédée en 2011, Wangari Muta Maathai, surnommée « la mère des arbres » était une biologiste militante originaire du Kenya dont on se souvient pour avoir été la première femme africaine a recevoir le Prix Nobel de la paix.

À la fin des années 1950, après avoir décroché une bourse d’étude pour les États-Unis, Wangari Muta Maathai quitte le Kenya pour le Kansas afin d’y étudier la biologie dont elle ressortira diplômée du Mount Saint Scholastica College. Elle travailler par la suite à Munich, en Allemagne, avant de retourner vivre au Kenya pour continuer ses études en médecine vétérinaire à l’Université de Nairobi. Elle obtient son doctorat en 1971 et devient la première femme noire diplômée d’un doctorat.

En 1977, elle fonde “The Green Belt Movement”. La mission est de planter des arbres afin de lutter contre la déforestation et l’érosion. Ce mouvement est très soutenu par les femmes, c’est un vrai succès. En une dizaine d’années, la « ceinture verte » a permis la plantation de 40 millions d’arbres. C’est le plus grand projet de reboisement d’Afrique.

En 2004, Wangari Muta Maathai devient la première femme africaine à recevoir le Prix Nobel de la Paix en récompense de son engagement en faveur du développement durable et de la démocratie.

La démocratie par l’environnement

Le contexte social explosif des États-Unis dans lequel Wangari a étudié, a été pour elle une véritable révélation. Les nombreuses révoltes des Noirs américains contre les discriminations raciales lui ont donné l’envie de s’engager pour les droits humains. Avec Green Belt, elle souhaite promouvoir le respect des droits de l’homme et la démocratie à travers la protection de l’environnement. Le mouvement Green Belt, en plus des projets de plantation d’arbres en Afrique, promeut la biodiversité tout en créant des emplois pour les femmes en valorisant leur image dans la société.

Un combat acharné et une carrière politique

À la fin des années 1990, Wangari s’oppose à la construction d’une tour de soixante étages au milieu d’un parc forestier, nommé « le parc de la résistance » à Nairobi. Cette opposition lui coûtera cher. Après être parvenue à convaincre les bailleurs internationaux de retirer les subventions accordées à ce projet de construction, elle se réfugiera en Tanzanie après la violente évacuation des locaux de son association, craignant pour sa vie. Mais elle reviendra au Kenya quelque temps après pour se joindre à une contestation de mères de détenus politiques. La manifestation est violente et gagne tout le pays. Pour ne pas enflammer le Kenya, les autorités finiront par autoriser les partis politiques d’opposition, réduits au silence par des années d’oppression.

Peu à peu, le Kenya s’apaise et finit par réussir une transition démocratique. Dans le gouvernement formé après le départ de Daniel Arap Moi par Mwai Kibaki en 2002, Wangari Maathai est nommée secrétaire d’État à l’Environnement, poste qu’elle occupe jusqu’en 2005. Son combat acharné aura été un succès et se terminera par le début d’une carrière politique pour Wangari Muta Maathai.

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