CINÉMA

Deauville 2016 : la fin de l’American Dream

La 42ème édition du Festival américain de Deauville touche à sa fin. Coups de cœur, déceptions, surprises, Maze a passé une semaine sur place et vous dévoile tout.

Cette année, quatorze films étaient présentés en compétition, seize en avant-premières, sept documentaires ainsi que des films hommages à James Franco, Stanley Tucci et Michael Moore. La première saison de la série The Night of a également été présentée dans son intégralité.

Malgré une sélection de films indépendants très différents, ils semblent tous liés par un même fil conducteur. Tout d’abord, la critique de la société américaine dans son ensemble, liée à l’envie de fuite des personnages et la recherche de leur idéal. La violence qui fait écho au chaos du monde actuel est présente dans chaque film comme reflet des dérives de l’American way of life. Une bonne mise en perspective à l’aube des élections américaines dont l’exemple le plus frappant est sans aucun doute Where to invade next, le documentaire de Michael Moore présenté en première.

Parmi ces films, de nombreuses histoires vraies, que ce soit, entre autres, Infiltrator, le film d’ouverture, la tragique histoire d’une journaliste dans Christine ou les biopics musicaux sur les deux plus célèbres trompettistes Miles Davis dans Miles ahead et Chet Baker dans Born to be blue.

Justement, la musique est au cœur de la majorité des films présentés que ce soit en compétition ou en première avec des bandes originales saisissantes qui rythment parfaitement le propos des cinéastes.

La jeunesse s’impose à l’écran avec des révélations prometteuses comme Sophie Nélisse qui brille à la fois dans Mean Dreams et dans le nouveau film de Radu Mihaileanu (aussi membre du jury) : L’ Histoire de l’amour. Mention spéciale aux castings des films Captain Fantastic, Sing Street et Transfiguration. Des jeunes qui prennent leur vie en main et insufflent un peu d’espoir à une nouvelle génération.

Captain Fantastic de Matt Ross, coup de coeur du festival. Copyright Mars Distribution

Captain Fantastic de Matt Ross, coup de coeur du festival. Copyright Mars Distribution

Captain Fantastic reste le coup de cœur incontesté de la rédaction, comme des spectateurs. Il se murmure dans les salles que le Grand prix pourrait lui être attribué.

Une sélection qui invite à la discussion

Entre bonnes surprises et films dans l’ensemble captivants, le dernier film de la réalisatrice Kelly Reichardt, qui avait remporté le Grand Prix à Deauville en 2013 pour Night moves, est une grosse déception. Certain women pourtant porté par des actrices souvent talentueuses, n’atteint pas ici son but et met deux heures à démarrer.

Il est certain que des films, moins accessibles comme Transfiguration au scénario plutôt original et Chrisitine divisent le public. L’enthousiasme est flagrant pour les films à tendance optimiste comme le feel-good movie Sing street. 

A noter aussi, des documentaires inspirants sur des pionniers du cinéma comme Et la femme créa Hollywood qui rend hommage aux premières femmes cinéastes ainsi que le directeur de la photographie Vilmos Zsigmond.

Pour résumer, c’est une sélection éclectique et plutôt un bon cru pour cette 42ème édition. Le regard critique et bienveillant des cinéastes sur les États-Unis est plutôt encourageant pour l’avenir du cinéma indépendant. 

J'entretiens une relation de polygamie culturelle avec le cinéma, le théâtre et la littérature classique.

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