SOCIÉTÉ

Europe 2016

Si les Bleus n’ont pas remporté l’Euro, au bout d’un match qui a noué le ventre de tous les passionnés, et des moins passionnés, le mois de football écoulé a réservé son lot de surprises. L’ouverture à vingt-quatre nations a permis au grand public de découvrir de nouvelles nations du football comme l’Irlande du Nord, qualifiée pour les huitièmes de finale, ou encore bien entendu les incroyables Islandais, vainqueurs de l’Angleterre lors de ces mêmes huitièmes de finale et qui a atteint les quarts pour sa première participation à un tournoi international. Historique.

Pour l’Équipe de France, on sent que les ruines de Knysna ont fini d’être rebâties. Une nouvelle génération a pris le pouvoir, Antoine Griezmann en tête, véritable leader technique de cette équipe à seulement 25 ans. Le fantôme de Zinédine Zidane a lui aussi disparu, l’homme providentiel s’effaçant au profit d’un véritable collectif, où prennent complètement leur part des altruistes comme Samuel Umtiti, Paul Pogba ou Olivier Giroud. Loin aussi les larmes de “Grizou” au Maracana de Rio en 2014, résultat de l’inexpérience d’un groupe qui venait de perdre face au futur champion du monde allemand. Oui, nos Bleus vont bien, ils ont regagné les cœurs et ont la confiance de tous les amateurs de foot pour la prochaine Coupe du monde qui se déroulera en 2018 en Russie.

Mais finalement, est-ce le plus important à retenir de cet Euro ? Pas sûr. On a vécu de grands moments sportivement : une finale digne d’une tragédie grecque, un champion portugais loin d’être impressionnant mais enfin couronné, les larmes de Dimitri Payet lors du match d’ouverture, le brassard pour le vétéran Gudjohnsen lors du baroud d’honneur islandais, l’impuissance de Zlatan avec la Suède… Mais cet Euro a surtout séduit en dehors des terrains.

Au moment même où certains faisaient le choix de quitter l’Europe et où d’autres commençaient à y réfléchir, la France a été le formidable théâtre de tout ce qui fait l’Europe : les chants des supporters irlandais, applaudis par les Polonais, le clapping de l’Equipe d’Islande, dont 10 % de la population du pays était en France pour les soutenir, les Italiens qui supportaient les Français dix ans après le coup de boule.

Cet Euro a surtout été celui des supporters, les Nord-Irlandais et leur fameux “Will Grigg’s On Fire”, chanson hommage à leur attaquant qui n’a pas joué une seule minute mais qui grâce à un peuple entier est devenu la vraie star de cet Euro. Les Islandais qui ont poussé leur équipe novice pour les amener à un inespéré quart de finale et qui ont réhabilité le clapping avec une force incroyable. Tous ces supporters, qui ont souligné la qualité d’accueil de la France, venus de partout en Europe, qui ont bu et chanté ensemble, ont rapidement fait oublier les quelques abrutis qui avaient gâché le début de la compétition.

C’est tout ça, cet Euro 2016. Ce qu’il faut en retenir, c’est cette fraternité et ce respect entre Européens. C’est cette belle fête dans un monde tourmenté. C’est une parenthèse dans des temps troublés. C’est surtout un moment qui peut nous donner foi en l’avenir : le salut de l’Europe viendra des gens, tout simplement.

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