SOCIÉTÉ

Brexit : to leave or not to leave ?

That is the question. Le 23 juin prochain aura lieu au Royaume-Uni le référendum qui devrait décider si le pays restera ou non au sein l’Union Européenne. Les avis divergent encore mais l’éventualité d’un Brexit semble devenir de plus en plus plausible.

Le Premier Ministre David Cameron avait promis d’organiser un tel referendum s’il gagnait l’élection générale en 2015. Cette promesse il l’avait faite en réponse aux plaintes des députés conservateurs de son propre parti et de ceux du UK Indepence Party (UKIP), qui se plaignaient de ne plus pouvoir s’exprimer quant à l’Europe depuis 1975. Ils affirment que l’Union Européenne prend de plus en plus de place et de décisions dans leur pays, mettant en danger sa souveraineté.

La question posée au référendum sera formulée de la façon suivante : « Le Royaume-Uni devrait-il rester un membre de l’Union Européenne ou quitter l’Union Européenne ? ». Brexit est la combinaison des termes Britain et exit (sortir en anglais) et désigne désormais la sortie du Royaume-Uni de l’UE.

Selon les sondages, la population est réellement divisée. Les électeurs de UKIP, une bonne moitié des conservateurs mais aussi des députés du Labor Party sont en faveur d’un Brexit. Ils voient l’Union Européenne comme un frein et une menace pour le pays. Ils sont également inquiétés par la question des migrants, qui continuent d’affluer vers l’Europe, et dont un certain nombre essaie chaque jour de passer de Calais à la Grande-Bretagne.

Le Premier Ministre lui-même est opposé à un Brexit ainsi que la majorité des membres de son gouvernement. Le Conservative Party est neutre mais ses membres sont divisés entre les deux positions, tandis que la position des partis Labor Party, Lib Dems est officiellement contre un Brexit. La France, l’Allemagne et les Etats-Unis se sont prononcés contre l’idée d’un départ du Royaume-Uni également.

La question essentielle du débat est la suivante : quelles seraient les conséquences d’un Brexit pour le Royaume-Uni et pour l’Europe ? Si le RU quitte l’UE, il devra négocier un nouvel accord avec les pays européens pour des échanges économiques et financiers facilités. Les modèles suisse et norvégien sont brandis en exemple par les pro-Brexit. Mais ceux qui veulent rester affirment qu’un divorce à l’amiable de cette façon est impossible. La France, l’Allemagne et les autres membres de l’UE ne laisseraient pas, selon eux, le RU entrer et sortir du marché européen à son aise. Concernant l’emploi, les pro-Brexit affirment qu’il y aurait un boom phénoménal grâce au rejet des règles maintenant imposées par l’UE. Les anti-Brexit prévoient eux une catastrophe et des délocalisations en masse vers des pays européens où la main d’œuvre est moins chère.

Mais l’enjeu ne semble pas être qu’économique. Il est politique et symbolique. Si le Brexit a effectivement lieu, ce serait un retour en arrière dans le processus de construction européenne. Si c’est bien sûr une union qui est basée sur l’économie, elle a été imaginée très tôt comme une entité politique qui grandirait grâce à de plus en plus d’intégration. Les britanniques ont toujours été plus ou moins frileux à l’idée d’Etats Unis d’Europe. Mais quitter l’UE « pour de bon » serait symboliquement très fort et enverrait un message d’échec. Les relations entre les membres restants en seraient probablement également chamboulées…Alors Brexit or not Brexit ? Réponse bientôt.

Secrétaire générale de la rédaction du magazine Maze. Provinciale provençale étudiante à Sciences Po Paris. Expatriée à la Missouri School of Journalism pour un an. astrig@maze.fr

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