MUSIQUE

Soirée carte blanche pour le label Yotanka

La salle du Temps Machine à Joué-les-Tours a accueilli, le vendredi 1er avril, le label Yotanka, pour une soirée carte blanche. L’occasion pour la maison de disques de présenter quatre groupes : Ropoporose, Robert le Magnifique, Von Pariahs et Samba de la Muerte. 

Né à Lyon en 2003 des mains d’Henri-Pierre Mousset et Loïc Kervarrec, autour du groupe Meï Teï Shô, Yotanka s’est finalement installé à Angers, puis à Nantes. Puisant notamment dans la dynamique scène musicale de l’ouest de la France, le label a étendu ses univers musicaux. Au Temps Machine, le vendredi 1er avril, ce label qui regorge de talents a offert une belle soirée, en présentant quatre de ses groupes.

La soirée a débuté avec le duo Ropoporose, tout droit venu de Vendôme, composé de deux frère et sœur : Pauline et Romain. Ils ont délivré une pop/rock très atypique, intense et costaude, très inspirée par la pop noisy des Arcade Fire ou de Sonic Youth. Ils ont présenté les morceaux de leur premier album, jouant à chaque titre sur la surprise et le contre-pied. « Quand ils arrivent sur scène, comme ça, on a l’impression qu’ils sont tout fragiles, raconte Yann, un Tourangeau venu assister au concert. Quand ils commencent à faire leur musique, ça envoie vraiment du lourd ».

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Robert le Magnifique a ensuite pris le relais. Accompagné sur scène du batteur du groupe Totorro, Bertrand James, Frank Robert, bassiste et compositeur, a dévoilé sa méticuleuse musique électronique berçant son rock percutant. Entre deux morceaux, Robert plaisante et communique avec le public par le biais d’un vieux téléphone, à l’ancienne. Même si l’artiste a commencé en 1999, il a réussi à renouveler son univers musical, en offrant des surprises à chaque morceau. Son dernier et sixième album Fuck The Hell Yeah ! a réussi à garder sur scène son énergie impressionnante et transmettre son univers totalement timbré et complexe. Petite pensée pour les baguettes de Bertrand James qui ont bien vécu pendant le concert.

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Prestations sauvages et dansantes

La soirée gagne en chaleur avec le rock sauvage des Nantais de Von Pariahs, venus présenter leur deuxième album Genuine Feelings. Avec leur rock incisif très british, les six gaillards investissent la scène du Temps Machine. Au bout de trois morceaux, la sueur a déjà envahi tous les visages. Ils enchaînent les morceaux percussifs et bruts de leur dernier album tout en n’oubliant pas, pour faire danser la foule, de passer par les morceaux incontournables de leur premier opus, Hidden Tensions. Sans jamais faillir, puisant toute l’énergie fiévreuse qu’ils ont en eux, ils ont conquis le public qui reprend en cœur les plus gros titres, en s’échauffant le cœur et la voix. Sur scène, le groupe transpire l’unité et la spontanéité. Rien n’est calculé, tout est donné avec générosité à la foule qui ne veut plus s’arrêter. Le chanteur du groupe, Sam Sprent, jette alors son micro, tel un point final. Le groupe quitte la scène. Ce soir, les six Nantais ont tout donné.

© Marie-Madeleine Remoleur

 

Pour clôturer cette soirée carte blanche du label Yotanka, direction la Normandie avec les Samba de la Muerte. Pour les Caennais qui viennent de sortir leur premier album Colors, cette date marquait le début de leur tournée. Sur ce premier album, on retrouve l’écriture fine, poétique et travaillée déjà présente sur leurs précédents EP qui s’intègre avec élégance à leur univers musical folktronica, toujours sans retenue, jamais sans élégance. Jouant avec nos sens, cet album tourbillonne au gré d’un véritable voyage évocateur, qui laisse défiler des paysages hauts en couleur. Réussir à retranscrire l’univers coloré de cet album n’était donc pas facile ! Mais ces trois Caennais menés par Adrien Leprête ont relevé le défi avec beauté, offrant un concert touchant et énergique.

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Leur concert a commencé avec douceur. Rapidement, se distinguent les notes du premier morceau de l’album, Le Vent qui, on le sait, mènera au titre acidulé Colors. Pour la première fois, Samba De La Muerte lâche la langue de Shakespeare pour s’attaquer à celle de Molière. Sur scène, Colors plein de mots et de maux évocateurs et poétiques gagne en couleurs. Alliant frénésies jazzy, folk, pop et arrangements aériens, ils ont dépassé tout cadre, plongeant le public dans des transes incantatoires et colorées, notamment sur les délires musicaux groovy tribal aux accents orientaux de You’ll never know when I lie. Ils enchaînent avec une véritable énergie les morceaux, puisant aussi bien dans le premier album que les précédents EP. Le public danse sans aucune retenue et voyage avec des titres comme Tanger ou L‘Aber. Les paysages, sons et couleurs défilent avant que la transe finale ne nous emporte dans un dernier tourbillon sensoriel.

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